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Paléo Festival

Nyon, du 17 au 22 juillet 2012

Live-report rédigé par Aurélien le 25 août 2012

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Dimanche 22 juillet au Paléo, le festival ferme ses portes dans quelques heures, après avoir accueilli pas moins de 230 000 personnes autour de 1291 musiciens et techniciens repartis sur 234 concerts. Le site de 84 hectares et ses 8000 campeurs ont pu se régaler aux 208 stands qui leur étaient proposés et trinquer dans 42 bars différents. Hors-normes, ces chiffres officiels donneraient le tournis à plus d’un organisateur de bals musettes. Loin de l’ambiance folklorique d’antan, le festival est maintenant une grosse entreprise qui attire les masses en mélangeant au mieux les genres, entre découvertes à défricher et artistes rabatteurs de renom planétaire.

La soirée démarre avec un accent suisse allemand. Rangés aux côtés des nouveautés, les Suisses de 77 Bombay Street se laissent découvrir sur la Grande Scène. Le groupe, en provenance du canton des Grisons, est la sensation pop-rock-folk suisse du moment. Loin de s’estomper, le phénomène dure maintenant depuis plus d’un an. Les quatre frères, visages d’adolescents, munis de quelques titres accrocheurs, à l’instar de Up In The Sky, tentent comme ils peuvent de réchauffer la foule encore parsemée devant leurs pieds. A défaut d’être époustouflante, la performance du jeune quatuor aura le mérite d’égayer tant bien que mal notre début de soirée dominicale, que l’on qualifiera d’humide et venteux.

En mouvement, on se décide à voguer à contre-courant d’une masse visiblement adepte de gags Carambar sous le Chapiteau devant Kev Adams, en prenant place, nous, devant la petite scène du Détour où la charmante Ladylike Lily se produit depuis déjà quelques temps ce soir. Attrapé au vol, le concert de la Française séduit d’emblée. Textes en anglais, thèmes profonds, voix enfantine, la demoiselle aborde avec aisance musicalement les difficultés de la vie malgré son jeune âge. Rythmique subtile, mélodies aériennes, la brunette et ses trois musiciens nous enchantent. Des cordes à foison, une électronique éthérée, la formule semble être la bonne. Sans aucun doute, Ladylike Lily valait le détour.

Quelques instants plus tard passés devant les sons torturés du Français Rover et nous voilà repartis devant la Grande Scène pour le concert du dinosaure Roger Hodgson. Véritable « Tribute to Supertramp » pendant quelques quatre-vingt-dix minutes, l’Anglais nous offre un cours d’histoire musicale. Affûté malgré le poids des années, le monsieur, réelle âme du groupe depuis toujours, enchaîne ses nombreux tubes intemporels devant des festivaliers nostalgiques. Incontournables, on retiendra la version touchante de Breakfast In America ou encore l’indélébile The Logical Song, extirpés ci-et-là de l’amas de tubes proposés en ce dimanche soir par le Britannique. Idéalement placé autour d’un feu plutôt que directement accolé près de la scène, on se délecte à distance des titres du sexagénaire, qui crépitent joyeusement à nos oreilles.

Une fois terminé, le sourire aux lèvres, on lève la tête pour le traditionnel feu d’artifice qui, fait rarissime, risquait d’être annulé à cause de la météo du jour peu clémente. Gerbes de couleurs, excitations, explosions sonores et messes populaires, des attributs que ce spectacle visuel partagera avec le très prisé David Guetta, prêt à en découdre sur scène pendant plus d’une heure et à nous montrer qu’il est à la hauteur de l’inflation de son cachet. A gauche, à droite, on observe une importante affluence devant la Grande Scène, bougeant au rythme très répétitif de la dance commerciale du Français, devenu homme d’affaire plutôt que musicien. Impressionnant, on s’amuse à la vue du Français, qui se permet même de mixer sans les mains. Quelle prouesse !

Rapidement lassés, on préférera finir notre soirée et mettre un terme à cette 37ème édition du Paléo Festival avec les étonnants Britanniques de Addictive TV, ingénieurs du son à la créativité débordante qui, eux, usent de leurs dix doigts avec originalité pour nous scotcher devant leurs vidéos, collages visuels ahurissants. Oser, transformer, manipuler, quelques valeurs nobles à mettre à l’actif de ce collectif de DJs anglais talentueux.

Merci pour cette énième découverte et à l’année prochaine Paléo !
artistes
    David Guetta
    Roger Hodgson
    77 Bombay Street
    Addictive TV
    Tom Fire
    Rover
    Anna Aaron
    Ladylike Lily
    mmmh!
    The Rebels Of Tijuana
    The Phat Crew
    Balkan Beat Box
    Egyptian Project
    Jack is Dead & son Orchestre Iranien
    Maxim Vengerov & Les Solistes de l’Académie Menuhin
    Kev Adams
    Les Tistics dans "Les Franglaises"