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We Love Green

Paris, du 14 au 16 septembre 2012

Live-report rédigé par Amandine le 17 septembre 2012

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Sur le papier, ce We Love Green Festival revêtait à peu près tous les aspects d’un moment réussi : les jardins de Bagatelle comme cadre verdoyant, une initiative écologique à saluer et une programmation, même si elle faisait moins rêver que certains autres festivals, promettant quelques bons concerts. Seulement, entre ce qu’on nous vend et la réalité, il peut parfois y avoir quelques déceptions.

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C’est donc vendredi en fin d’après-midi que nous nous rendons sur le site pour le début des réjouissances. Si les jardins de Bagatelle sont un cadre majestueux pour un festival, il faut de la patience pour s’y rendre : RER, métro, bus, marche, tout y passe mais ce ne sont pas ces quelques désagréments et la pluie qui s’invite qui nous décourageront.
Passés les derniers problèmes d'obtention du précieux sésame, c’est munis de notre petit bracelet vert que nous découvrons les installations mises en place pour ces trois jours. Afin de coller au principe écologique du festival, tout a été confectionné dans des matériaux recyclés et le rendu champêtre est des plus réussi : tentes en toile, petits bancs en cageots ou autres ballots de paille, stands dignes d’un club de vacances de standing et, surtout, un site à taille humaine, ce qui est loin d’être déplaisant. Passée cette première impression, ce qui saute aux yeux est le public encore très peu nombreux. Il faut dire que le We Love Green a accumulé les contraintes : à choisir entre le vert et le rouge, il semble que nos compatriotes aient penché vers la Fête de l’Humanité, probablement aussi pour ses prix bien plus accessibles (un pass aussi cher que peut l’être celui de Rock en Seine pour une seule scène et un maximum cinq concerts par jour, il faut avouer que ça amène à réfléchir).

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C'est donc Kindness qui ouvre cette édition pour un premier set haut en couleurs. Le groupe déborde d’énergie et de bonne volonté et on se prend vite au jeu de ces petites mélodies dansantes. Le batteur est habité et malmène ses fûts pour imprimer un rythme effréné aux compositions. Les deux choristes, tout droit sorties des années 80, font vibrer leurs organes tout en nous soumettant des chorégraphies d’un kitsch assommant. Adam Bainbridge, au chant, est quant à lui un spectacle à lui tout seul : aussi filiforme que chevelu, vêtu d’un costume seyant, il parcourt la scène de long en large en effectuant des pas de danse d’une manière facétieuse. Pour le dernier titre, il descend dans le public, danse, virevolte, se pare d’une couronne de fleurs et se rend ainsi un peu partout, jusqu’au bar, pour le plaisir des spectateurs amusés. On retiendra donc plus la présence scénique de Kindness que des compositions coincées entre le disco et le funk.

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La suite est elle aussi dansante mais dans un tout autre style avec les compères de Django Django et leur pop survitaminée. Inutile de vanter à nouveau le pouvoir de la musique des Écossais puisque ces derniers mois les ont vus passer dans toutes les bonnes playlists. Dès le premier titre, la batterie binaire fait son effet : c’est entêtant, donne envie de bouger. C’est frais, ça met le sourire, surtout après une semaine de boulot mais, malgré l’accueil chaleureux parmi les plus jeunes spectateurs, le set tourne un peu en rond, les mélodies reviennent sans cesse... jusqu'à vite perdre de son intérêt.

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Après un rapide tour des stands pour constater la diversité de sandwiches, salades et autres muffins bio, nous regardons de loin la prestation de Norah Jones. Depuis sa métamorphose récente, la fille de Ravi Shankar fait de nouveau parler d’elle. Entre compositions récentes et standards tels que Don't Know Why ou Come Away With Me, force est de constater que sa voix est enchanteresse, teintée de velours. Elle n’est cependant pas toujours mise en valeur ce soir car les titres manquent de tonus, de rythme et nous préférons recharger nos batteries, ce qui ne va pas nous mettre le sourire : s’il est agréable de trouver du vin bio à des prix raisonnables, les tarifs exorbitants des bières (d’une grande marque tout sauf bio) nous refroidissent quelque peu. Côté nourriture, là aussi, on sent que notre portefeuille va en prendre pour son grade : la combinaison produits bio/festival fait des ravages et on se dit que les prix, sur ce site, auront probablement eu raison de la motivation de certains.

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Savourant ces quelques mets, nous allons également nous délecter de la prestation du fantastique James Blake ; comme lors de son passage à la Cigale pour le festival des Inrocks l’année passée, il va d’emblée instaurer son ambiance presque malsaine mais si enivrante. Sa voix de soulman des temps modernes est surprenante pour les non-initiés qui se demandent qui est cet androgyne. De la classe, de l’audace, de la créativité, Blake est tout bonnement parfait : il relève les quelques imperfections de ce premier jour de festival qui promet encore de bien belles surprises.
artistes
    Kindness
    Django Django
    Norah Jones
    James Blake