logo SOV

We Love Green

Paris, du 14 au 16 septembre 2012

Live-report rédigé par Amandine le 19 septembre 2012

Bookmark and Share
Il semblerait que le festival We Love Green, cette année, jouisse d'un temps excessivement clément en ce mois de septembre. C'est donc sous un soleil de plomb que nous rejoignons le site qui nous paraît toujours aussi excentré.

SOV

Si nous avions volontairement omis de nous présenter à l'heure d'ouverture afin de ne pas assister à un énième concert de La Femme, nous n'avions pas compté sur le retard accumulé face à des problèmes d'organisation récurrents : plus de bracelet presse, la file s'allonge, on s'impatiente et surtout, Micachu And The Shapes ont alors la mauvaise idée de commencer leur set avant l'horaire prévu.

SOV

C'est donc quelque peu remontés que nous arrivons enfin aux abords de la scène. Mica Levi est déchaînée et nous propose un concert à son image : déstructuré, déjanté, prenant sans cesse le spectateur à contrepied. Dans l'esprit punk, avec un je-ne-sais-quoi de Clap Your Hands Say Yeah, on se prend d'amour pour les mélodies bancales, la voix un peu fausse mais cette énergie sans borne : Micachu nous fait donc oublier la mauvaise humeur et nous met le sourire pour la journée.

SOV

Pour la suite, c'est dans un registre tout autre que nous partons avec Camille. Ce choix de programmation est judicieux puisque la française fait partie de ces artistes qui mettent tout le monde d'accord, en témoignent les nombreuses familles venues avec leurs enfants, voire leurs bébés. Histoire d'être raccord à la thématique environnementale de ce We Love Green, la dame invite deux membres d'une association pour « La semence libre » (la phrase « Vive la semence libre ! » résonnera d'ailleurs jusqu'à dimanche soir un peu partout) à nous évoquer les problématiques d'une agriculture encasernée dans des dictats gouvernementaux. De la musette au beatbox, elle assène ses textes tantôt drôles, tantôt cinglants. L'écriture est pointue, judicieuse et sa musicalité ne laisse personne indifférent. La deuxième partie de sa prestation gagne en intensité et en rythme, notamment avec Ta Douleur et ses autres anciens tubes. Elle repartira de la scène sous les acclamations méritées d'un public comblé.

SOV

Désormais, place choses sérieuses et la foule s'amasse aux premiers rangs pour la plus importante tête d'affiche de ce festival : Beirut. Zach Condon, héros au visage poupon, va véritablement envoûter son auditoire avec sa folk balkanique. Les cuivres sont rois, les trompettes résonnent tandis que la voix du jeune Américain nous invite au voyage. C'est beau, captivant et on se dit alors que juste pour ça, nous n'aurions voulu manquer pour rien au monde ce rendez-vous. La beauté des compositions éclate à coup de Postcards From Italy, A Sunday Smile ou Nantes et les instruments de fanfare que nous raillions étant adolescent nous paraissent ce soir comme les plus merveilleux du monde. Zach nous emmène, yukulélé sous le bras, dans les territoires de Kusturica, et l'éternel gamin crée le moment de grâce de ce festival. Plus éblouissant que lors de son passage à Rock en Seine il y a deux ans, il a encore gagné en dextérité et flirte avec la grâce. Il mène ses compositions là où il l'entend, sans aucune fausse note et nous laisse pantois, sous le charme.

SOV

Nous constatons à ce moment, alors que nous flânons vers le succulent bar à tomates bio croulant sous une multitude de couleurs vives, que la foule, ce soir, est bien plus compacte que la veille, la programmation du jour étant la plus fournie.
Enfin, des sirènes hurlent, des synthés crachent leur son : les Klaxons déboulent dans un déferlement sonore. Vêtements multicolores et allures déjantées, les Anglais sont survoltés et comptent bien réveiller tout Neuilly avec leur pop vitaminée : Golden Skans, Gravity's Rainbow, As Above So Below ou encore Two Receivers, tous leurs principaux hits y passent et le tensiomètre ne cesse de monter, nos jambes ne nous répondent plus et ne sont capables que de danser. Certains pourront reprocher aux Klaxons d'éculer la recette mais ce soir, on ne leur en veut pas, c'est ce qu'il fallait pour terminer cette bien belle deuxième journée du We Love Green.
artistes
    La Femme
    Micachu And The Shapes
    Camille
    Beirut
    Klaxons