We Love Green

Difficile de cacher la déception accompagnant notre arrivée sur le site des Jardins de Bagatelle pour cette dernière journée du We Love Green Festival. Initialement, nous venions nous mettre en condition avec Herman Dune pour n'en apprécier que plus grandement Charlotte Gainsbourg avec Conan Mockassin. Seulement voilà, les aléas de la vie ont fait que le Néo-Zélandais a dû rejoindre son île natale en catastrophe, au dernier moment, entrainant un changement de programmation en grand écart avec l'invitation de C2C.



C'est donc sous une météo radieuse que nous apprécions le cadre exceptionnel ; une bière à la main, allongés dans l'herbe, rien de mieux pour profiter du concert d'Herman Dune. Yaya et ses musiciens, tout droit sortis du flower power, barbes fournies et chapeaux de paille, nous interprètent aujourd'hui la bande originale de Mariage à Mendoza, film avec Benjamin Biolay à l'affiche à paraître cet automne, dont ils ont composé la musique. Entre délires psychédéliques et folk feutré, le moment est chargé en émotions. La douce voix de Yaya Herman Dune s'entremêle aux distorsions sans fin, les morceaux s'étirent, prenant un petit air de Woodstock. On se laisse emporter dans les méandres expérimentales et on aimerait que cela ne s'arrête jamais.



Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, Yaya laisse sa place à Cody ChesnuTT, visiblement attendu. On ne peut nier le talent du soulman. Sa voix suave récolte tous les suffrages auprès de la gente féminine. Pourtant, ne réussissant probablement pas à accrocher à ce R&B, aussi bien amené soit-il, nous préférons profiter une dernière fois du site.

Constatant que nous sommes passés à côté du dernier cours de yoga, nous nous dirigeons vers les stands de produits cosmétiques et autres miels du coin : pas de surprise, les prix sont toujours exagérément élevés, même pour cette qualité, mais cela fait partie du jeu, on l'a bien compris. Le stand de couronnes de fleurs fraîches ne désemplit pas et un petit air de hippie chic flotte un peu partout sur les jardins. Il est également temps d'observer avec plus d'attention les installations « éco responsables » qui parsèment le site ; ne l'oublions pas, ce festival reste à l'initiative d'une cause honorable, mise en avant tout au long du week-end : tri sélectif, lieux utilisant des matériaux recyclés, explications sur des attitudes à adopter dans la vie quotidienne, rien n'est oublié et il est important de souligner l'attention portée à cette facette.



Gardons tout de même en tête ce pourquoi nous somme ici : la musique ; Electric Guest sont les suivants à animer notre dimanche après-midi. C'est dansant, à n'en pas douter, avec claviers et mélodies entraînantes mais le cœur n'y est décidément pas, la sauce ne prend pas, sans qu'on comprenne bien pourquoi.
Et il en est de même pour la suite : le DJ français Breakbot nous propose un électro disco et là, nos limites sont atteintes : trop cheap, d'un goût douteux, difficile de prendre part à la fête et la perspective de C2C ne réussit pas à nous emballer. Nous quittons donc le We Love Green avec une petite pointe de déception et de frustration.



Cette édition 2012 aura donc été en demi-teinte, avec de grands moments partagés avec James Blake ou Beirut mais aussi quelques ratés. Une programmation un peu décevante mais le cadre splendide et la bonne humeur auront tout de même relevé notre impression globale.