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Pitchfork Music Festival

Paris, du 1er au 3 novembre 2012

Live-report rédigé par Emeline le 6 novembre 2012

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Trois jours de festivités rock placés sous le signe de la mode « hipster », voilà ce qui attendait les participants à la deuxième édition parisienne du Pitchfork Music Festival en ce début du mois de novembre. Cette année, l'événement, qui a de nouveau pris ses quartiers dans la Grande Halle de la Villette à Paris, avait encore de quoi séduire les spectateurs, sa programmation étant, comme toujours, à la fois pointue et diversifiée.
La première journée lançait les hostilités avec quelques jeunes pousses (Aluna Georges), des artistes dont la notoriété est aussi confidentielle qu'une mission des services des renseignements généraux (How To Dress Well, DIIV), mais aussi des groupes en devenir (Japandroids, Factory Floor), des frenchy (Frànçois & The Atlas Mountains, Sébastien Tellier) et une poignée de têtes d'affiches bankables (James Blake, M83).

Arrivés trop tard pour voir les sets apparemment réussis des Londoniens d'AlunaGeorge et des New Yorkais de DIIV, on se console avec l'énergie des Canadiens de Japandroids avant d'approcher Frànçois & The Atlas Mountains, venus remplacer avec brio Chairlift, coincés à New York à cause de l'ouragan Sandy. On ne perd pas vraiment au change : la joyeuse troupe bordelaise nous emmène dans une transe pop tribale et technoïde qui met tous les corps en mouvement, même si elle aurait été largement plus appréciable dans une salle à dimension humaine et à l'acoustique meilleure.

On zappe ensuite John Talabot (peut-être à tort, on ne le saura jamais...) pour aller débourser vingt Euros dans des jetons dédiés à la restauration et aux boissons, puis attendre la venue de Sébastien Tellier, déjà guettée par des dizaines de fans. Sur scène, un décor tout de blanc et des faisceaux lumineux multicolores donnent au set du Français une dimension assez surnaturelle et, au public, la sensation d'être pris dans un décor de film de science-fiction. Lunettes noires sur les yeux, le chanteur et sa grosse barbe qui tache impose au final davantage par son show visuel, sa mise en scène et ses interventions entre les titres (où il se propose notamment de lire les discours de Lionel Jospin entre 1982 et 1984) que pendant son concert, qui peine à décoller malgré l'interprétation de quelques chansons phares (L'amour et la Violence, La Ritournelle...).

Changement de scène et ambiance plus froide avec James Blake, jeune anglais qui sublime l'électronique, le dubstep et la soul dans l'écrin de volupté proposé sur son album éponyme, sorti l'année dernière. Sur scène, sa musique prend une ampleur beaucoup plus électronique, à l'image de l'hypnotique >CMYK, où le chanteur, accompagné de ses deux musiciens, prend un malin plaisir à bidouiller claviers et batterie pour donner une ambiance puissante et enveloppante au concert. Si une partie du set pâtit d'un son ne permettant pas une jolie définition, d'autres moments offrent en revanche de pures merveilles : Limit to Your Love, fameuse reprise de Feist, est interprétée dans une version épurée et gracieuse, portée par une basse imposante et une voix de velours. Même sensation à l'écoute de The Wilhelm Scream, à la beauté lumineuse, et d'A Case Of You, reprise de Joni Mitchell, pour laquelle James Blake se dévoile aussi bon pianiste que sorcier du son.

Passé 00h30, ne reste plus qu'à M83 de faire danser les derniers spectateurs, encore relativement nombreux, sur un set explosif, qui pioche dans plusieurs albums d'Anthony Gonzales, tête pensante du projet. Pendant prés d'une heure, le groupe, accompagné pour l'occasion du collectif de théâtre contemporain Le Balcon, emporte la foule avec des titres énergiques, mélodiques et très typés eighties (du tube Midnight City à Reunion, Sitting et Teen Angst). De quoi finir la soirée en beauté.
artistes
    M83
    James Blake
    Sébastien Tellier
    John Talabot
    Chairlift
    Japandroids
    Factory Floor
    DIIV
    AlunaGeorge
    How To Dress Well