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Pitchfork Music Festival

Paris, du 1er au 3 novembre 2012

Live-report rédigé par Amandine le 10 novembre 2012

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Trois, deux, un... Go ! C’est parti pour plus de douze heures de concert avec pas moins de treize artistes qui vont s’enchaîner en ce glacial samedi de clôture du Pitchfork Music Festival.

Nous nous octroyons la permission de manquer Isaac Delusion pour commencer la journée avec Cloud Nothings. Lors de leur passage au Point Éphémère l’été dernier, les Américains nous avaient laissés avec une impression mitigée, tout comme leur dernier album en date, Attack On Memory. Ils débutent aujourd’hui sur la très juvénile Fall In et la voix maniérée fait grincer des dents. Leur prestation sera cependant bien meilleure que la précédente, notamment grâce à une version incroyable de Wasted Days et la fabuleuse No Future No Past en conclusion. Même si le jeu de guitare s’est considérablement durci au fil des mois, les morceaux College rock viennent quelque peu entacher la setlist. On espère que Cloud Nothings sauront prochainement prendre un virage plus franc, histoire d’explorer un peu plus l’horizon noisy dans lequel ils sont si bons.

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Changement d’univers avec les très björkiens Purity Ring : le duo nous fait redécouvrir une facette de l’électro trip-hop un peu délaissé ces temps tandis que Twin Shadow, qui semblent recueillir les faveurs du public, nous ennuient au bout de quelques morceaux, la faute à une pop trop standardisée et héritée de leurs aînés.

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Vers 20 heures, c'est tout sauf du consensuel que l'on s'attend à écouter avec les farfelus Liars. Jamais coincés dans un style, ils jonglent au contraire avec tout ce que leur inspiration débordante leur permet d'imaginer : entre dance-punk et art-rock, leur folie est contagieuse. Angus Andrew, dandy à la chevelure sauvage, tient la scène à bout de bras. Leur son brut, digne héritage du post-punk, livre au Pitchfork Music Festival l'un de ses plus grands moments.
L'arrivée de Death Grips est donc une aubaine pour nous : horaire parfait pour à la fois se remettre du concert des Américains et se préparer au dernier passage de l'année dans la capitale de Breton.

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Ces derniers sont en effet de retour seulement quelques semaines après une soirée très remarquée à La Gaîté Lyrique. Derniers arrivés de la programmation, ils ont tout à prouver et comme à leurs débuts, un an et demi plus tôt, ils devront convaincre une assemblée difficile. Si les premiers rangs sont constitués de visages familiers souvent croisés ces derniers mois, il n'y a pas moins de six mille personnes dans la Grande Halle qui attendent le phénomène londonien de 2012.
Petit titre en français pour se mettre le public dans la poche (15x) et c'est parti. La machine est désormais bien rodée et même si les cinq compères semblent un peu entamés par le rythme effréné qu'ils ont vécu dernièrement, la passion reprend vite le dessus et ils font des choix judicieux pour livrer une setlist parfaite, contentant les fans et charmant les autres. Roman Rappak, moins bavard qu'à son habitude, paraît impressionné de jouer devant un parterre aussi massif, fruit du dur labeur de ces deux années écoulées. Maintenant, Breton ont bien mérité un petit break, surtout après un dernier concert aussi magistral. Un passage en studio pour un deuxième album et on les retrouvera l'an prochain avec un plaisir non dissimulé.

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Il est maintenant temps de se poser pendant une bonne heure. A l'honneur, pas de danses furibondes ou de basses tribales, c'est la douceur et la grâce que vont nous faire redécouvrir Grizzly Bear. Avec leur pop intelligente et tarabiscotée, leur scène décorée de petites loupiotes mobiles, ils vont nous charmer de façon admirable. Leur nouvel album, Shields, toujours aussi beau que ses prédécesseurs, est mis à l'honneur, sans toutefois oublier les classiques tels que Knife ou Two Weeks. Un bonheur délectable qu'on aurait aimé voir durer bien plus longtemps encore.
Le reste de la nuit est placé, quant à lui, sous le signe de musique électronique et tout débute avec le set de Disclosure, que l'on suivra de loin. Vient ensuite le tour de Totally Enormous Extinct Dinosaurs : danseuses, chorégraphies, cercueils illuminés et paillettes, malgré l'heure déjà avancée, Orlando Higginbottom réussit à faire danser les quelques milliers de jeunes encore présents.
La fatigue se fait ensuite sentir, bien trop pour profiter des sets de Rustie et de Simian Disco Mobile dans de bonnes conditions.

Le bilan de ce Pitchfork Music Festival sera donc dans l'ensemble fidèle à l'image du magazine : éclectique, insolent, fou, avec de grands moments parmi lesquels on retiendra Fuck Buttons, Animal Collective, Liars ou encore Grizzly Bear. Vivement l'année prochaine !
artistes
    Isaac Delusion
    Cloud Nothings
    Purity Ring
    Twin Shadow
    Liars
    Death Grips
    Breton
    Grizzly Bear
    Disclosure
    Totally Enormous Extinct Dinosaurs
    Rustie
    Simian Disco Mobile
    Julio Bashmore