Festival SOY

Ce quatrième jour du Festival SOY s’annonce comme un vrai marathon : six groupes dans trois salles différentes, à l'intérieur et autour du Château des Ducs de Bretagne.



Arrivés en avance, nous avons juste le temps de siroter une bière locale dans la cour du Château sous un soleil radieux qui se faisait extrêmement rare depuis le début du festival. Gareth Davis et Rutger Zeudervelt aka Machinefabriek ouvrent cette journée, dans la Tour du Fer à Cheval, impressionnant bastion d'artillerie (dixit wikipedia). C’est donc par un étroit escalier en pierre que l’on accède à un grand volume où l’on assistera assis aux « pièces musicales ».
Gareth Davis à la clarinette basse et Machinefabriek aux machines se livrent à une discussion musicale, l’un prenant le dessus puis l’autre, chacun apportant de la matière au set. C’est long, lent, tout en montée et en pause, subtil, du caviar pour nos oreilles, une petite ivresse musicale pointe son nez.



Robert Lowe, chanteur et bassiste de 90 Day Men, nous présente son projet solo Lichens. Mélangeant guitare et boucle de bruits électroniques et de fréquences modulées entres elles, Lichens produit une musique répétitive et lancinante. La voix, parfois criée, de Lichens, s’ajoutant au nappes de sons, crée un ensemble de musique ambiant et psyché. S'ajoutera à ce tableau une vidéo projetée où des cercles concentriques de toutes les couleurs grossissent, les bords devenant de plus en plus flous et de moins en moins parfaits pour finir par se transformer en des taches de couleurs informes se mêlant les unes aux autres. Voilà longtemps que nous avons fermé les yeux et que nous nous sommes laissés emporter par la musique.



Changement de lieu, c’est au Passage Sainte-Croix que nous filons. Le concert n’est pas encore commencé mais on nous annonce qu'il est déjà complet. La jauge du lieu est a priori assez basse, puisque qu’à première vue on pourrait mettre quatre fois plus de personne à l’intérieur. Rien de grave, puisque après une petite négociation nous parvenons à rentrer. L’écossais Gareth Dickson est un songwriter qui invite à se poser pour écouter et apprécier sa folk ambiante. Mais pour nous il est temps de partir pour laisser la place à de nouveaux auditeurs, la queue dehors s’étant encore allongée.



Retour au Château. La journée a déjà été dense et se poursuit au bâtiment du Harnachement. Pour commencer, encore un anglais et sa guitare, Joe McKee, né à Londres mais ayant vécu la plus grande partie de sa vie en Australie, où il a officié au sein des regrettés Snowman. Ce soir, il s'agit de son projet solo avec de la réverbe, une voix suave, une attitude de dandy... n’en rajoutons plus, c’est trop pour nous ce soir, et ses excursions dans le public n’y feront rien, trop de guimauve.



Nous espérons que la suite nous consolera. La suite ? Le projet solo (décidément beaucoup de side-projects aujourd’hui) du californien Ben Chasny, Six Organs Of Admittance. Sa folk psychédélique est enfin un vrai réveil et nous revigore, voilà ce qui manquait depuis ce début de soirée. C’est exactement ce qu’il fallait pour lancer l'ambiance dans le public.



En guise de final, place à Here We Go Magic, groupe de krautpop porté par le songwriter Luke Temple. La soirée n’a pas totalement tenu ses promesses et ce n’est pas vraiment maintenant que cela va s’arranger. Sans que le set soit mauvais, la sauce ne prend pas, l’énergie du groupe ne suffit pas. On entend la pop mais pas de kraut. Dommage, mais ce n'est pas grave car le meilleur est pour demain.