Les 3 Eléphants

Second jour du festival, cette fois sous le soleil, un invité bienvenu sur Laval et le site des 3 Eléphants.



Un autre invité bienvenu, l’Irlande, représentée par Villagers. Alors que la foule petit à petit s’accroît dans l’Arène, c’est dans un silence religieux que l’on assiste au set du groupe. Les compositions du second album, {Awayland}, sont à l’honneur, magnifiées en live par le chant vertigineux de Conor O’Brien.
Alors que les ressemblances avec Conor Oberst (Bright Eyes) dans la voix et les intonations peuvent déranger sur les disques de Villagers, elles s’effacent ici pour dévoiler tout le talent du frontman, chanteur et compositeur du groupe. La folk de Villagers, douce et dense, se voit parfois ponctuée de rythmiques plus rock pour des passages mettant alors à contribution l’audience.



Après Paon la veille, c’est au tour de BRNS, second groupe de rock belge, de passer sur la scène du Patio. Comme Paon, BRNS est un groupe encore jeune et qui a sorti un seul EP, il y a un an, Wounded. Plus pop que ses compères, les musiciens de BRNS se rapprocheraient davantage de formations britanniques telles que Foals et Alt-J.
Mais en live c’est une autre paire de manche. L’énergie et la nervosité des titres s’imposent d’elles-mêmes, donnant des Mexico et Deathbed frénétiques auxquels le public s’avère réceptif tout au long d’un set qui dévoile de nouveaux morceaux d’un groupe dont on entendra encore certainement parler cette année.



Un autre groupe dont on a entendu parler l’année dernière fait son entrée dans l’Arène. The Lightnin 3, dont le premier album Morning, Noon & Night est paru fin 2012, est un supergroup composé de trois divas rétro : Brisa Roché, Ndidi O et Rosemary Standley – la chanteuse de Moriarty.
Sur une musique jazzy, rock et électro, elles nous interprètent des classiques des années 70 et 80, se passant tour à tour le chant principal pendant que les autres accompagnent sur les chœurs ou les refrains. En résultent de belles reprises telles que I'm Not Like Everybody Else (The Kinks), You're No Good (Dee Dee Warwick), Casanova (Your Playing Days Are Over) (Ruby Andrews) ou encore Bette Davis Eyes (Kim Carnes).



Vient ensuite le tour de Sexy Sushi, duo d’électro-clash nantais, qui prend d’assaut le Patio à 22h. On pourrait se demander si programmer Sexy Sushi à 22h n’est pas trop tôt mais finalement est-ce qu’il n’est jamais trop tôt pour Sexy Sushi ? Toujours autant en forme, Rebeka Warrior et Mitch Silver mettent le feu, transformant le patio en piste de danse pendant près d’une heure.
Avec déjà dix disques au compteur en une douzaine d’années d’existence, le duo se concentre toutefois largement sur son double album fraîchement débarqué, Vous N’allez Pas Repartir Les Mains Vides ?. Sur scène comme dans la foule, Sexy Sushi donne tout dans une mise en scène et un capharnaüm déjantés. Un groupe à voir au moins une fois pour comprendre l’ampleur de la chose.



Concrete Knives, une des révélations françaises de 2012, fait son entrée sur la scène de l’Arène. Dès les premières secondes, on retrouve avec joie le rock insouciant et les chœurs imposants qui parsèment Be Your Own King, leur premier opus paru en octobre dernier.
Le groupe caennais, emmené par Morgane Colas, une fascinante Karen O française qui n’hésite pas à sauter dans la foule, joue la carte du rock foutraque et effréné, invitant tout le monde à danser tout au long d’un show sans temps mort. Un des derniers titres verra d’ailleurs le groupe Von Pariahs monter sur scène et accompagner Concrete Knives dans un joyeux bordel communicatif.



Un autre groupe français, cette fois originaire de Bordeaux, débarque ensuite sur la scène du Patio pour persister dans le même bordel, mais cette fois avec un son plus crade et garage. JC Satan, groupe punk et sauvage, n’y va pas par quatre chemins : de la première à la dernière minute, il délivre ses chansons brut, dont une partie de leur dernier album, Faraway Land.

Ces 3 Eléphants auront finalement été placés sous le signe du rock sous toutes ses formes : garage, indé, progressif, pop, les guitares auront su faire bouger et danser les 7500 festivaliers présents ces deux jours à Laval. Et quand on a pour thème le mouvement, on peut dire que cette année 2013 des 3 Eléphants a encore une fois été un bon cru.