Furia Sound Festival

Comme tout le monde le craignait la veille à la vue des prévisions météorologiques, les éléments se sont déchaînés durant la nuit précédente, transformant l'ensemble du site du Furia Sound Festival en un marécage géant où le passage d'une scène à l'autre au milieu de la boue tient du parcours du combattant. Ce fut ainsi sous une pluie tombée sans discontinuer que la dernière journée du festival se déroula au grand dam de tous. La première conséquence de ces intempéries sera un retard d’environ une heure sur deux des scènes, rendant ainsi l'enchaînement correct des concerts très compliqué.

La morosité ambiante fut heureusement vite oubliée à l'aide de la finale du championnat de France d'Air Guitar. Une « épreuve » débridée, dans une ambiance un peu folle, en dépit de l'échec du génial Roger Tungsten à une modeste troisième place.
S'ensuit un rapide crochet par la scène 3 afin de vérifier que l'énergie scénique de Flying Pooh est bien réelle, avant de s’installer tranquillement devant Cherubs. Rarement épargné par la critique, le quintet anglo-suédois s'en sort tout de même avec les honneurs. Les compositions de la formation manquent de punch et d'originalité, mais le groupe se donne à fond devant une foule éparse. Une bonne surprise au final, toutefois largement surpassée une heure plus tard par les Brakes malgré les quelques problèmes techniques endurés par un Tom White d'une humeur massacrante. Efficaces sur disque, I Can't Stand To Stand Beside You et All Night Disco Party prennent toute leur ampleur en live au milieu de compositions le plus souvent ultra-courtes et menées à un rythme effréné tandis que les quelques inédits proposés ne semblent pas manquer d'intérêt.
Dans un style radicalement différent, The Ex n'eurent également aucun mal à trouver leur public, entassé depuis quelques minutes à l'abri du temps maussade sous le chapiteau. Sans véritable tube, les quatre néerlandais ont livré un set punk débordant d'énergie et véritablement accrocheur. Une belle leçon de la part de ces vétérans dont de nombreux autres artistes feraient bien de s'inspirer.
A peine le temps de changer de scène que le concert d'Editors démarre et se poursuit sur les chapeaux de roue avec un enchaînement des principaux tubes du groupe (Bullets, Munich, Fall...). Le rythme élevé mené par un Tom Smith au look étrangement évocateur de Chris Martin n'est pas pour déplaire aux amateurs, l'inédit Bombs s'avérant d'un niveau tout à fait appréciable. Quoiqu'en disent leurs détracteurs, Editors ne sont pas encore à bout de souffle et nous le prouverons tout au long des festivals d'été.

Quand bien même le temps calamiteux aura eu raison de nombreux courageux, le concert proposé par Art Brut parallèlement à celui des Wampas et devant une faible audience ne manqua ni de charme ni d'intérêt. Toujours aussi affûté et critique, Eddie Argos et ses camarades assurent un show d'excellente facture lancé de façon traditionnelle par Formed A Band. S'ensuivent les classiques My Little Brother, Emily Kane ou Modern Art sur lequel le fameux Eddie s'autorise un bain de foule (et de boue) en chaussettes ! Les londoniens finirent ainsi leur prestation avec un titre dont le nom résuma parfaitement les trois jours passés à la Base de Loisirs de Cergy-Pontoise : Good Weekend.