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Le Rock Dans Tous Ses Etats

Evreux, du 28 au 29 juin 2013

Live-report rédigé par Laurent le 12 juillet 2013

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vendredi 28
Pour ses trente ans, le sympathique festival d’Evreux, Le Rock dans Tous Ses Etats, avait concocté une affiche éclectique dont les têtes d’affiches (anglaises) sont The XX et Archive. Du jeune et du moins jeune pour un festival qui se veut plutôt familial.

C’est en fin d’après-midi que j’arrive sur le site du festival, alors que le groupe de pop belge Absynthe Minded doit se produire une demi-heure plus tard. Je pense ce laps de temps suffisant pour récupérer mon pass, installer ma tente au camping et filer vers les premiers concerts du festival. Grave erreur de débutant. Une foule immense et compacte se presse dans une cuvette à l’entrée du camping. On peut apercevoir au bout de celle-ci quelques vigiles en nombre bien insuffisant accompagnant l’entrée des campeurs... en fouillant de fond en comble tous les sacs. Tous les objets pouvant servir d’arme (tel une bouteille en verre, un déodorant - même à bille - ou un réchaud) sont confisqués.
Cette immense blague va gâcher mon premier soir de festival puisqu’il va falloir plus d’une heure et demie pour enfin pénétrer sur le site du camping, m'empêchant ainsi d’admirer les chansonnettes pop ennuyeuses d’Absynthe Minded, mais surtout leurs compatriotes de BRNS, un groupe qui sait mettre le feu sur scène comme ses aînés de Ghinzu ou dEUS.

Une fois ma tente péniblement installée, après avoir aidé d'autres campeurs à finir leurs bouteilles en verre avant de passer le cap des vigiles, mes capacités de concentration ont légèrement diminué et je réalise que le concert de Band Of Horses est en train de commencer et me dépêche de m’y rendre. Le groupe pop de Seattle devient assez vite ennuyeux malgré une prestation pas mauvaise, la faute à des compositions très limitées. J’imagine bien certaines de ces chansons faire le bonheur de radios FM d’outre-Atlantique, mais rien à faire aujourd'hui, c’est beaucoup trop fade.
Sur la scène d’en face va alors succéder le trio de rap hollandais Dope D.O.D., adepte d’un hip-hop musclé. Les instrumentations sont parfois à la limite du mauvais goût mais le flow est toujours impeccable, aussi agressif que rythmé. Le concert monte en intensité alors que les premiers gros pogos du festival apparaissent dans la foule.

C’est de loin que j’entends la fin du set des rappeurs néerlandais puisque je suis parti me placer pour ne pas rater une miette du retour des Klaxons. Après un deuxième album décevant il y a trois ans, les anglais sont de retour et sont attendus. Et ils n’hésitent d’ailleurs pas à ouvrir leur set sur une nouvelle composition, New Reality. Une vraie réussite avec cette pop entraînante dont les harmonies vocales rappellent délicieusement Myths Of The Near Future. C’est d’ailleurs par l’hymne des débuts du groupe que le concert va se poursuivre : la foule se déchaîne dès les premiers sons d’Atlantis To Interzone, chanson barrée, aussi dansante que violente, qui avait fait se mouvoir la jeunesse anglaise et la rédaction du NME à l’été 2006. Puis vient le tour du single Golden Skans, lequel avait amorcé le virage plus pop pris par le groupe sur son premier album après des premiers EP assez sauvages.
Le public dans la poche, Jamie Reynolds et ses acolytes vont pouvoir enchaîner avec deux nouveaux titres. Invisible Forces est une nouvelle réussite, formée autour d’un riff de clavier assez house que n’auraient pas renié les Happy Mondays, tandis que Love Frequency parie plutôt sur un refrain qui a tout pour faire aussi bien remuer sur le dancefloor que chanter sous la douche. Le quatuor va alors enchaîner par un classique : le parfait enchaînement Two Receivers/Magick, toujours aussi imparable. Ils jouent ensuite une chanson de Surfing The Void, Echoes, titre épique et parfaitement joué ce soir. Pour conclure le concert, le nouveau morceau Rythm Of Life est un digestif parfait qui va définitivement nous convaincre que le troisième album des Klaxons devrait être le tant attendu digne successeur de Myths Of The Near Future.

Après toutes ces émotions, je vais me rafraîchir le gosier à l’espace presse du festival où j’entends et vois sur des écrans Woodkid livrer une prestation apathique et terriblement ennuyeuse. Deux claviers, des percussions et trois cuivres accompagnent le chanteur. A noter que la présence de ces derniers permet de réduire légèrement le calvaire imposé aux auditeurs.
Retour dans l’arène pour un dernier concert : The XX et leur pop aussi froide, savoureuse et minimaliste qu’une boule de glace à l’eau de pluie. C’est un euphémisme de dire qu’il faut être dans l’ambiance pour apprécier un concert de ce groupe qui manie les silences comme personne (n’ose le faire...). Après avoir commencé par un morceau qui ferait passer la musique de Carla Bruni pour du punk hardcore, le trio joue deux des chansons les plus accessibles et appréciables de son premier album, Heart Skipped A Beat et le single Crystalised. Avec les chansons qui suivent, les anglais nous montrent avec quel talent ils manient l’art de s’arrêter au moment où la chanson va s'envoler. On s’ennuie terriblement et il faut parfois se gifler pour ne pas s’endormir. Quelques morceaux se détachent toutefois du lot, notamment l’enchaînement VCR / Islands / Chained. Malgré tout, trop peu de jolies mélodies rattrapent l’ennui que procure ce concert, surtout programmé en fin de soirée...

C’est en plaçant de nombreux espoirs dans la programmation du lendemain que je retourne au camping chatonner les Klaxons sous les étoiles : « And in space, two receivers turn away... ».
artistes
    THE XX
    Woodkid
    Band Of Horses
    Klaxons
    Dope DOD
    Bonaparte
    Kadavar
    Absynthe Minded
    Colours in the Street
    BRNS
    Carbon Airways
    Cabaret Freaks
    Mr Magnetix
    Darko
    Curtis Johnson Band