Pour sa deuxième journée, le festival continue sur sa lancée avec au programme un joli contingent anglais comprenant Jake Bugg, The Maccabees, Bloc Party, Bat For Lashees ou encore Miles Kane. On passera aussi l’Atlantique avec The Lumineers et les Smashing Pumpkins attendus de pieds fermes en terre normande.
On a beau les avoir croisés à de nombreuses reprises, on succombe toujours aux titres foutraques des normands de
GaBLé. Rien que sur
DRuMMeRS We HaTe qui ouvre leur concert, on reconnaît leur pâte avec l’utilisation de flûtes que l’on a tend détestées au collège et qui servent ici de baguettes pour percussions. Sur
DRuNK FoX iN LoNDoN, une cagette fait toujours office d’instrument de musique et le désormais classique
PuRée HiP HoP fait toujours des ravages. Expérimentale mais ludique, pop mais hardcore, la musique du trio ne laisse jamais indifférent.
Trop rares en France comme ils le souligneront lors d’une de leurs rares interventions entre deux morceaux,
The Maccabees livrent ici une prestation parfaite pour un après-midi ensoleillé. Du planant
Feel To Follow au plus dansant
Pelican, leur dernier album
Given To The Wild est très largement mis en avant. Lors de quelques rares incartades sur de vieux titres comme
First Love ou
No Kind Words, ils oublient les complexités des nouveaux titres pour revenir à des fondamentaux plus directs.
On pouvait penser
Jake Bugg un peu tendre pour tenir la grande scène d’un festival mais il n’en est rien. Accompagné d’un bassiste et d’un batteur aussi sobres que lui, il jongle entre les styles (country, folk, rock...) sans jamais baisser de niveau.
Lightning Bolt, Seen It All et
Taste It sont des tubes. La face B
Kentucky n’a rien à envier aux titres présents sur l’album et même sur les compositions les plus calmes comme
Ballad of Mr. Jones, il arrive à tenir son audience. Bien chaperonné par Iain Archer à l’écriture et bien biberonné par ses parents, le jeune homme nous offre d'ailleurs une belle reprise de Neil Young,
Hey Hey My My, et nous montre que du haut de ses dix-neuf ans, il a beau sembler encore un peu timide, il en impose en toute simplicité.
A l’heure actuelle en France, ils ne sont le groupe que d’un single et cela s’en ressent car on bouchonne devant la scène B avec tous les curieux présents. Dans le cas de
The Lumineers, il faut bien parler de curiosité car de la bouche même de pas mal de spectateurs, ils ne sont là que pour entendre
Ho Hey, voire plus si affinité... Sur scène le quintet américain lâche rapidement le single bien repris en cœur par le public. C’est juste, propre mais on s'ennuie ferme et on leur préfère très largement les anglais de Mumford and Sons dans cette même veine folk rock.
Avant dernier concert français pour
Bloc Party avant la pause indéterminée annoncée (voir même séparation) et il y a déjà du changement avec l’absence de leur batteur Matt Tong qui a quitté le navire et est remplacé par Sarah Jones de New Young Pony Club pour ces dernières dates de festivals. Le jeu en force de la demoiselle pourtant très concentrée manque de subtilité et cela s’entend dès les premières notes de
So Here We Are. En dehors de cela, pas de réels accrocs, l'enchaînement
Song for Clay (Disappear Here)/
Banquet est imparable. Petite surprise avec
We Found Love de Rihanna joué en intro de
Flux, et la fin du concert sur
Helicopter nous laisse de beaux souvenirs d’un groupe que l’on ne reverra pas de si tôt...
Autre joli coup pour Beauregard, la présence de
Bat For Lashes pour une date unique en France. Lumineuse et gracieuse, on ne lâche pas du regard Natasha Khan qui nous offre une prestation vocale d’une justesse déconcertante. On retient plus particulièrement
Laura où, simplement accompagnée aux claviers par l’un de ses musiciens, elle est hypnotisante, mais aussi
What's A Girl To Do avec lequel on l’avait découverte il y a quelques années. Comme elle sait si bien le chanter, You're more than a superstar...
Pour ouvrir le concert des Smashing Pumpkins, rien de mieux que
Tonite Reprise et ses « Believe in me » pour nous mettre dans l’ambiance car on a envie de croire en ce show version 2013. Sans être exceptionnel, le concert fût simplement bon. De
Bullet with Butterfly Wings à
Tonight, Tonight en passant par une reprise de
Space Oddity de David Bowie, on est content d’entendre la voix reconnaissable entre mille de Billy Corgan dans le parc du château de Beauregard. Les titres d’
Oceania font malheureusement retomber l’ambiance avant que
Ava Adore ne remette la machine en route. Billy Corgan n’a clairement plus la grâce ni la même passion de ses premières années au sein des Smashing Pumpkins, en attestent ses kilos gagnés avec un ventre qui dépasse du t-shirt et une motivation limitée, mais il maintient un minimum l’illusion pour que l’on ait envie d’y croire. « God bless you, Gold bless America » seront ses derniers mots avant de quitter la scène et de revenir pour un appel presque inespéré avec
1979, une grande partie du public étant déjà partie en direction de la scène B pour Miles Kane.
C’est avec toujours en tête la prestation pleine de sobriété de Jake Bugg que
Miles Kane monte sur scène et c’est un mot qu’il ne doit pas vraiment connaître tellement il en fait des tonnes. On ne va pas trop faire la fine bouche car on passe quand même un moment sympathique au rythme de
Don't Forget Who You Are,
Inhaler ou
Come Closer qui restent de bons singles.
Cette deuxième journée aura tenu toutes ses promesses avec le couple Bat For Lashes/Jake Bugg qui aura fait forte impression. On n’oubliera pas non plus la créativité débordante de GaBLé et les souvenirs de jeunesse ressortis au son des Smashing Pumpkins. Simple au revoir ou à bientôt, la réponse n’est pas encore tout à fait claire pour Bloc Party mais une chose est sûre, on ne les reverra pas de sitôt et nous voilà ravis de les avoir vus une dernière fois sur scène. Rendez-vous demain pour la dernière journée où l’on attend beaucoup de l’enchaînement Nick Cave And The Bas Seeds/Dead Can Dance.