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Festival Beauregard

Hérouville Saint-Clair, du 5 au 7 juillet 2013

Live-report rédigé par Sophie le 21 juillet 2013

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dimanche 7
Troisième et dernier jour pour le festival Beauregard avec le concert de Nick Cave & The Bad Seeds que l’on attend avec impatience depuis le début du week-end. Pour patienter, Juveniles, Benjamin Biolay ou encore les Hives sont programmés tout au long de l’après-midi.

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On les a vus et revus sur Rennes et à force, ils sont devenus un plaisir coupable assumé. En moins de deux ans, Juveniles, trio devenu duo, a réussi à nous faire tourner la tête aux rythmes de ses singles (We Are Young, Strangers, Fantasy...) publiés au compte-goutte. L’album éponyme sorti au moins de juin confirme l’efficacité de la synth-pop des rennais avec des mélodies plus entêtantes les unes que les autres. Sur scène, le duo devient quator, et loin de se prendre la tête, ils nous livrent une prestation pleine de cohésion qui fait plaisir à voir. L’avenir s’annonce donc très bien pour eux.

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Un peu plus tard dans l’après-midi, Benjamin Biolay livre une prestation où l’on voit transparaître le fantôme d’Alain Bashung. Si l’on n'en attendait pas grand chose, il arrive à capter notre attention dès les premières notes de Sous Le Lac Gelé. Il semble de très bonne humeur et ses titres ont été retravaillés pour un rendu plus rock et incisif qui est loin d’être déplaisant et permet de confirmer qu’il est un arrangeur hors pair.

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Nouveaux propriétaires auto-proclamés du château de Beauregard de la voix même de leur chanteur Pelle Almqvist, les Hives jouent donc ici chez eux. Increvables, les suédois en tenue de mariachis sautent partout, haranguent le public et durant une heure enchaînent les tubes qu’ils soient anciens (Hate To Say I Told You So, Walk Idiot Walk, Main Offender...) ou nouveaux (Go Right Ahead, Wait A Minute...). Si on n'attend plus rien sur album de la part des Hives, leur réputation scénique est plus que méritée et on les retrouve à chaque fois avec un grand plaisir.

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Entre colère et larmes mais toujours avec la même passion, Nick Cave et ses Bad Seeds nous offrent une palette d’émotionq que l’on ne pensait pas pouvoir ressentir durant le festival. Rageur sur Tupelo qu’il passera une bonne partie les yeux dans les yeux et maintenu à bout de bras par un spectateur, il arrive dès la chanson suivante à nous faire pleurer avec Into My Arms. Durant une heure, il joue donc avec nos sentiments et il est impossible de choisir quelle facette de Nick Cave on préfère même si les passages les plus tendus (la reprise de Fred Waring & His Pennsylvanians Stagger Lee) restent le plus souvent les plus mémorables. Un rappel plus tard avec We Real Cool, c’est avec une grande tristesse que l’on est obligé de dire au revoir à ce grand monsieur qui nous a éblouis par ses compositions et son chic intemporel.

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Même pas le temps de se remettre du concert de Nick Cave que Dead Can Dance commencent leur concert sur la scène B. La voix de Brendan Perry résonne avec Children Of The Sun et on plonge directement dans l’ambiance à la fois sombre et lumineuse du duo australo-britannique. Impressionnants vocalement que se soit lui avec sa voix de barython sur la reprise de Song To The Siren de Tim Buckley ou elle (Lisa Gerrard) dans un langage qui lui est propre avec Sanvean et Nierika, ils livrent une prestation visionnaire et à la croisée de plusieurs cultures (celte, orientale... ) qui restera en mémoire.

On partait dans l’idée que cette dernière journée du festival était la plus faible mais finalement elle n’aura rien eu à envier aux deux précédentes avec un enchaînement Nick Cave And The Bad Seeds/Dead Can Dance éblouissant alors que les Hives ont mis de la gaieté dans une après-midi qui peinait à décoller.
Avec environ 55 000 spectateurs, le festival n’a pas battu son record de fréquentation mais s’approche plus du nombre de l’année dernière alors que le beau temps n’était pas au rendez-vous. On espère que cela ne remettra pas en cause les choix artistiques qui nous ont fait aimer cette cinquième édition. On regrettera tout de même la durée de certains concerts réduits à une heure alors que l’organisation a fait l’effort de faire venir des groupes pour des dates uniques (New Order) ou rares (Nick Cave & The Bad Seeds) en France. Rendez-vous l’année prochaine avec, on l’espère, des noms aussi prestigieux et quelques bonnes découvertes à se mettre sous la dent pour passer une nouvelle fois un excellent week-end chez John Beauregard en Normandie. On n’a plus seize ou dix-huit ans, mais soyons fous : I LOVE JOHN !
artistes
    FAKEAR
    JUVENILES
    BALTHAZAR
    OLIVIA RUIZ
    BENJAMIN BIOLAY
    THE HIVES
    SKIP THE USE
    NICK CAVE & THE BAD SEEDS
    DEAD CAN DANCE
    C2C
photos du festival