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For Noise Festival

Pully, du 22 au 24 août 2013

Live-report rédigé par Amandine le 29 août 2013

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vendredi 23
Une météo toujours aussi radieuse pour ce deuxième jour du For Noise qui s’annonce réjouissant avec The Horrors, BRNS ou encore les légendaires Wire. Les scènes annexes offrant une affiche moins offensive que la veille, le manque est largement pallié par les têtes d’affiche et c’est donc avec une impatience non dissimulée que nous nous postons aux premières loges pour l’entrée en matière avec BRNS.

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Ces quatre Belges ne jouissent probablement pas du meilleur créneau horaire mais le public est déjà bien plus présent que la veille à la même heure et d’ailleurs, le nombre de spectateurs ne semble pas être le principal souci du groupe. En shorts et marcels, les vacanciers, résolument décontractés, présentent les titres de Wounded, album sorti il y a quelques mois. On sent que BRNS ont écumé les salles de concert car ils maîtrisent parfaitement leur sujet. Le plus souvent légères et douces, les mélodies acidulées résonnent au rythme des percussions sautillantes. On pense forcément à Alt-J mais en beaucoup moins sages que les quatre Anglais. Finalement, la filiation la plus naturelle pourrait être avec Local Natives pour les percussions tribales, les harmonies vocales mais surtout le petit grain de folie. On chantonne sur Mexico et on headbange sur les envolées psychédéliques. En plus de nous proposer un set parfait, les membres du groupe sont souriants, sympathiques et expressifs, ce qui ne fait que renforcer la forte impression qu’ils laisseront au For Noise.

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Le temps d’une petite pause et d’un rapprochement stratégique près de la scène et il est près de 20h30 quand arrivent Wire. Depuis Pink Flag (1977), seul album punk, composé « par accident » selon les dires de Colin Newman, les Anglais ont su faire évoluer leur son et l’expérimenter pour devenir l’un des groupes phare du post-punk. Leur dernier album, Change Becomes Us, peine quelque peu à convaincre et ce concert sera l’occasion de tester les titres en live. Colin Newman, visage fermé et entièrement de noir vêtu, reste impassible durant les premiers morceaux, alternant « ballades » et moments plus violents. Cependant, plus le concert avance et plus le groupe semble prendre du plaisir et on ira jusqu’à constater un sourire et un poing serré de la part de Colin Newman, plutôt reconnu pour son attitude guère engageante envers son public. Avec un son corrosif, des guitares abrasives et ce chant parlé si caractéristique, Wire sont plus convaincants que jamais : si les titres du dernier album sont privilégiés, ils iront piocher dans leur riche discographie pour proposer une démonstration musicale, faisant passer les ersatz actuels pour de pâles copies dénuées d’intérêt.

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C’est donc enthousiasmés par la qualité de la prestation que nous nous rendons vers l’Abraxas afin de prendre en vol H-Burns mais difficile d’accéder à la petite salle pleine comme un œuf. Nous entendrons donc depuis dehors le gros rock qui tâche façon US 90's pour finalement repartir vers la Grande Scène pour la messe célébrée par E. en personne.

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Dress code : lunettes noires et survêtements Adidas old school pour les roadies et les membres du groupe : c’est ainsi que l’on découvre Eels, visiblement très attendus ce soir. Musicalement, E. a mis de côté l’acoustique pour adopter un son gras et bluesy, loin des Novocaine For The Soul ou Beautiful Freak. On a beau aimer l’énergie déployée, la voix éraillée et la gentillesse du personnage, on s’ennuie ferme au bout de quelques morceaux. Même la musicalité des cinq larrons ne va jamais nous éloigner de ce sentiment. Alors qu’ils commencent à entonner Let It Be, E. se met à hurler et on ne comprend pas très bien ce qui se passe ; rien ne semble canalisé, pour le meilleur ou pour le pire. Comme quoi, les concerts se suivent et ne se ressemblent pas...

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Justement, The Horrors ont ce soir décidé de nous donner raison. Moins lookés qu’à leurs débuts mais moins négligés que sur leurs dernières photos de presse, Faris Badwan et sa bande, perfecto de cuir, vestes en jean, slim et coupes de jeunes branleurs trendy, très égo-centrés, démarrent pied au plancher. A l’image de These New Puritans, les albums des Anglais se suivent mais ne se ressemblent pas. Comme nous pouvions l’imaginer, le sauvage Strange House est laissé de côté alors que Primary Colours et Skying semblent plus propres à représenter le virage psyché amorcé par The Horrors depuis déjà plusieurs années.
Le début du concert ne laissait pourtant pas présager le meilleur : Faris, dès qu’il n’est plus attendu au chant, quitte la scène pour revenir comme si rien n’était mais passé cet échauffement, les spectateurs du For Noise, lamentablement trop peu nombreux, auront droit à quelques nouveaux titres glissés entre certains de leurs meilleurs morceaux. Pendant I Can See Through You, le chanteur, se promenant au-dessus de la foule, continue à psalmodier tandis que leur final sur Moving Further Away concluera le set sur une version déjantée de plus de quinze minutes. Aucun doute, les prochains mois se feront avec The Horrors ou ne seront pas !

D’enchantements en déceptions, cette deuxième soirée du For Noise aura permis de voir briller Wire et The Horrors, tout en constatant que la majorité semble plutôt avoir penché pour Eels, bien trop linéaires à notre goût.
artistes
    Wire
    The Horrors
    BRNS
    Eels
    Amaya & Iggy Family Selectors
    Palko ! Muski
    H-Burns
    Emilie Zoé
    Sunisit
    Grand Pianoramax
    Paon
    Lune Palmer
photos du festival