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Rock en Seine

Paris, du 25 au 26 août 2006

Live-report rédigé par Fab le 4 septembre 2006

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samedi 26
Attendue le pied ferme depuis plusieurs mois par l'ensemble des fans du groupe, la venue de Radiohead au Festival Rock en Seine, pour leur unique date française, était évidemment l'événement du week-end, voire de la semaine, du mois et peut-être même de l'année. Sans vouloir minimiser la qualité et le talent des autres formations présentes pour cette seconde journée de l'édition 2006, la venue du quintet d'Oxford symbolisait à elle seule le déplacement de plus de 30000 personnes, pour la plupart massées tout au long de la journée devant la grande scène.

Une grand scène dont la programmation quelque peu décevante dans un premier temps, notamment à travers Taking Back Sunday ou une prestation très statique et banale de Phoenix, poussait les plus curieux à s'installer durablement sur la Scène de la Cascade.
Toujours très appréciés en France, Broken Social Scene confirmaient d'entrée leur talent certain alors que les premières, et uniques, averses de la journée s'abattaient sur les festivaliers. Certes l'ensemble peut souvent paraître un peu brouillon, mais la multitude d'instruments utilisés et la venue de Feist donnaient à l'ensemble une certaine consistance.
De multi instrumentaliste, il était également question quelques minutes plus tard avec Xavier Rudd, trentenaire au look de surfeur solidement installé devant son kit de batterie et ses nombreux "jouets" musicaux. Intéressant le temps de quelques titres mais rapidement répétitif et facilement oubliable.
Le relatif manque d'énergie de ce début de journée fut rapidement compensé par Skin, toujours aussi intenable une fois montée sur scène, mais à son tour desservie par une qualité sonore très médiocre. De quoi convaincre les plus réticents à l'écoute de ses albums solos, et se rappeler au bon souvenir des fans de Skunk Anansie à deux reprises.

La présence des Dead 60s sur la Grande Scène nous amenait ainsi à un court déplacement de quelques centaines de mètres afin d'assister à un concert très (trop ?) carré mais avant tout efficace. Avec Riot Radio, Loaded Gun et The Last Resort, le groupe assure le minimum tout en lâchant en pâture au public une poignée d'inédits de bonne facture.
A peine ce court concert terminé que les Rakes prenaient possession de la Scène de la Cascade devant une forte affluence, déçue dans un premier temps par un son étouffé et très mal calibré. Rien que ne puisse surmonter Alan Donohoe, toujours aussi robotique et frénétique dans ses danses tandis que ses camarades nous bombardent avec les All Too Human, 22 Grand Job, Open Book, Work Work Work (Pub Club Sleep)... du tube, rien que du tube, et ce pour le plus grand plaisir d'une fosse totalement convaincue trois quarts d'heure plus tard.

Présent sur la Grande Scène pour son unique prestation française de l'été, Beck mit le maximum d'atouts de son coté : lancement de son set par Loser et Devil's Haircut, troupe de musiciens parfaitement rodés... et installation en plein centre de la scène d'un mini-théatre de marionnettes hilarantes, reproduisant presque à la perfection le concert ! Venu présenter son nouvel opus, The Information, Beck, chapeau country vissé sur la tête, offre ainsi un show dont le principal acteur n'est pas lui-même mais son entourage. Sans doute pas son meilleur concert, mais un excellent moment tout aussi visuel que musical.

L'heure fatidique approchant, et avec elle la tombée de la nuit, la majorité du public s'installe en vue de l'arrivée de Radiohead. Une arrivée associée au titre Airbag après une courte introduction, avant que Thom Yorke et ses acolytes fassent parler leur classe sur 2+2=5 et The National Anthem. L'ambiance est solenelle, parfois plus chaude sur les classiques Fake Plastic Trees, Lucky ou Paranoid Android, et des jeux de lumières somptueux accompagnent cette cérémonie musicale.
Le groupe se fait discret et enchaîne les morceaux sans temps mort, Thom Yorke s'autorisant simplement quelques mots afin d'introduire les nouvelles compositions du groupe, réussies pour la plupart mais également très sombres et personnelles. Le fin de set est certainement le plus intense, principalement grâce à un fabuleux triptyque composé de I Might Be Wrong, Idioteque puis Everything In Its Right Place. Les fans sont ravis, les curieux émerveillés, mais Radiohead se payent le luxe d'un rappel après plus de quatre-vingt dix minutes de concert de haute volée conclu par There There et, classique parmi les classiques, Karma Police. A l'évidence, aucun autre artiste du week-end, et peut-être même de la scène rock actuelle, n'aurait été capable d'obtenir une telle adhésion.
artistes
    Broken Social Scene
    Fancy
    Taking Back Sunday
    Xavier Rudd
    Phoenix
    Skin
    The Dead 60s
    Rhesus
    The Rakes
    Grand Corps Malade
    Beck
    Editors
    Tokyo Ska Paradise Orchestra
    Radiohead