For Noise Festival

Dernière étape pour cette édition 2013 du For Noise et nous n’aurons malheureusement pas la chance de terminer sous le soleil si la météo se tient à cette pluie diluvienne que l’on entend ruisseler sur les vitres depuis le petit matin. L’air est frais, le ciel gris et chargé et dès notre arrivée sur le site, notre regard est attiré par un plein carton de capes de pluie oranges mises à disposition. Le sol est quelque peu boueux mais comme l’ont annoncé le matin-même les Franz Ferdinand sur leur Twitter : « Fuck the rain ! ».
Nos craintes se verront finalement réduites à néant lorsque apparaîtront les premiers rayons de soleil alors que The Animen montent sur scène.



Sur le papier, on nous vend le groupe suisse comme tirant ses racines dans la soul 60's et le vieux rock ; dans les faits, il s’agit bien plus d’un combo rock tout ce qu’il y a de plus classique, reprenant des standards teintés de blues et nous ne serons jamais captivés par la prestation, même si les musiciens sont énergiques et ne lésinent pas à faire participer le public.



Nous décidons rapidement de rejoindre le DeMovie Salon pour faire un retour dans les années 80 en compagnie de Mrs Burroughs. Le duo masculin propose une new wave inspirée où la part-belle est faite aux claviers. Nous regretterons malheureusement des balances mettant trop en avant la voix (qui elle-même manque de réverb’) et étouffant la musicalité qui se retrouve réduite à sa portion congrue. Le groupe mérite néanmoins l’attention par sa maîtrise du revival 80’s. La présence scénique mériterait un peu de travail afin d’ancrer Mrs Burroughs un peu plus dans l’ambiance.

La suite se passe sur la Grande Scène avec Poliça, venus livrer un set punchy que nous ne pourrons entendre que de loin, la faute à la foule venue en masse pour voir Franz Ferdinand (le festival affiche en effet complet pour ce dernier soir), affamée en ce début de soirée et se ruant vers les stands de chips préparées à la minute ou de sandwichs bio.
Un dernier passage à l’Abraxas s’impose avant la grande messe écossaise pour ce qui sera le concert révélation de cette fin de festival.



Un nom assez peu vendeur : Monoski, pour le groupe suisse le plus américain de Pully ; à la manière de The White Stripes de la grande époque, une fille à la batterie et au chant, un gars à la guitare et au chant pour un son rugueux, un stoner brut et crasseux. La demoiselle ne lésine pas et maltraite ses fûts tandis que résonnent les distorsions de la guitare. Loin de la propreté popisante, nous revenons au contraire aux racines de l’esprit rock. L’air se fait moite, la température grimpe à mesure que Monoski durcit le ton. Sans conteste un grand moment de cette soirée.



Désormais, personne ne se pose plus de question sur le choix du prochain concert car tous semblent venus pour assister au grand retour des Ecossais de Franz Ferdinand.
La sortie de leur quatrième album, Right Thoughts, Right Words, Right Action est l’occasion pour eux de revenir vers ce qu’ils maîtrisent le mieux : la scène. Les spectateurs sont nombreux et se serrent jusqu’aux tentes des bars tandis que le grand moment arrive enfin. Alex et ses compères alternent nouveautés et hits et tous les tubes y passeront : Matinée est jetée dans les premiers morceaux tandis que nous aurons également le droit à This Fire ou encore Do You Want To. En guise de final, l’inénarrable Take Me Out est repris en chœur par toute l’assemblée dans une bonne humeur, ce malgré la pluie qui, elle aussi, a fait son grand retour. Les Ecossais font preuve d’un professionnalisme à toute épreuve et, pour ne rien enlever au plaisir, sont extrêmement sympathiques. Après Rock en Seine la veille, ils semblent ravis d’être dans un si petit festival où le public fait preuve de tant d’entrain. Même sans être fan du groupe, on ne peut nier que Franz Ferdinand sont de grands saltimbanques et qu’ils connaissent sur le bout des doigts les filons pour mener un spectacle à la perfection.



Alors que la pluie commence à se faire plus insistante et que les badauds désertent le site, Crystal Castles sont fin prêts à faire bouger Pully pour terminer en son et en danse ce For Noise 2013. On ne peut enlever à leur électro-punk minimaliste son énergie mais la fatigue, le froid ou la pluie (on ne sait plus tellement quoi choisir) auront raison de nous et nous rejoindrons également la sortie.

Une fois encore, le For Noise n’aura pas dérogé à la règle : de découvertes (Camilla Sparksss ou Monoski) en révélations (les formidables BRNS), le festival pulliéran aura aussi eu ses petites fiertés avec Eels ou encore Franz Ferdinand. Avec une affiche alléchante et originale, il assied encore un peu plus son statut de « l’un des dix meilleurs festivals européens ».