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Les 3 Eléphants

Laval, du 23 au 25 mai 2014

Live-report rédigé par Caroline Dall'o le 27 mai 2014

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vendredi 23
Il est le sujet de conversation préféré des français paraît-il, mais également le plus préoccupant pour les festivaliers : la météo. Et ce n'est pas un grand soleil qui nous accueille cette année dans le préfecture de Mayenne, loin s'en faut. Sous une bruine continue, nous cherchons désespérément l'accès au site du festival, perché dans les hauteurs du centre-ville depuis 2009. Chacun observe l'autre, se demandant si lui aussi cherche à se rendre dans cette antre si secrètement gardée (aucun fléchage, ni pour les parkings, ni pour les piétons). Et force est de constater à cette occasion que le public des 3 Éléphants ne correspond pas à l'image que l'on peut se faire du jeune un peu bab', limite punk, qui colle au festivalier. Ici tous les âges sont présents, du jeune enfant accompagné de ses parents mélomanes à ceux que rien n'aurait fait croire qu'ils puissent payer pour se faire remplir les esgourdes de décibels !

L'ambiance est bon enfant et après quelques détours et de longues rues en pentes, nous arrivons aux portes du Graal. Bénévoles, sécurité, tout le staff est très affable. Malgré un léger malentendu sur un pass photos que nous n'aurons pas, on nous laisse entrer avec le matériel et prendre des clichés : bon esprit. Côté buvette et restauration, nous n'échappons pas à la monnaie éphémère du lieu (les éléphants), soit 1€30 par ticket. A cinq éléphants le sandwich américain (soit 6€50), d'assez bonne qualité bien que pâtissant d'un manque de cuisson, on reste dans les tarifs habituels. Idem pour les boissons, avec une consigne à un ticket le gobelet recyclé. Pour terminer cette parenthèse gastronomique, saluons la belle initiative des verres d'eau gratuits qui a sauvé plus d'un festivalier ruiné ou au bord du coma éthylique !

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Ses contre-temps nous empêchent malheureusement d'apprécier le concert de François & The Atlas Mountains qui ouvrent le bal sous le chapiteau du Patio. Il pleut dru alors et les premiers arrivés se réfugient sous le chapiteau. Le son est très bon, les derniers titres prouvant la qualité de cette formation française plébiscitée par les Anglais, le groupe étant signé aujourd'hui chez Domino Records. Dans un timing irréprochable, à peine se taisent les dernières notes des français que les Ukrainiens de DakhaBrakha entament leur spectacle dans le cœur de l'Auditorium. Plus qu'un concert, les quatre musiciens sont venus en tenues traditionnelles livrer leur musique à la frontière du folklore et du métissage. Anecdotique au cœur de cette programmation davantage orientée électro-rock, le public semble se réjouir de cette parenthèse exotique.

Puis vient le tour de Son Lux d'entamer leur set sur la petite scène. On attendait beaucoup de leur part en s'interrogeant sur leur capacité à sortir ses compositions si précises dans le cadre d'un festival. Et l'on ne fut pas déçus ! Ryan Lott aux machines et ses deux acolytes à la guitare et à la batterie nous ont offert le plus beau concert de la soirée. Sur le canevas des titres de son dernier né Lanterns, le trio détricote et retisse de nouvelles formes sonores, arrivant à s'inscrire à la perfection dans le cadre d'un festival avec un aspect expérimental qui aurait pu rebuter. Riches d'une force inédite qui n'exclut en rien la mélancolique délicatesse de son répertoire, les morceaux de Son Lux sont ce soir des pépites brûlantes et glacées. Rafiq Bhatia offrira ainsi un final électrique aussi sauvage qu'inattendu à Easy, Ian Chang, batteur toujours très précis, s'envolera dans l'énergie déployée par Lott, très investi et à la voix incroyablement puissante.

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On reprend nos esprits en allant nous restaurer pendant que la foule se masse dans l'Arène pour accueillir Bertrand Cantat et Détroit. Loin du duo des premiers concerts, Humbert se fonde dorénavant dans le groupe de scène. C'est rock, c'est le tribute Noir Dez' ponctué des ballades de Detroit. Bref, même en ancienne grande fan des Bordelais, il reste un malaise à le voir aujourd'hui sur scène...

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Peu importe, la suite est alléchante : Jagwar Ma sont prêts à entamer les festivités. Ce soir les machines sont de sorties, et les Australiens enflammeront le Patio avec des versions uptempo de leur très bel album sorti l'année dernière. Point d'orgue, Come And Save Me métamorphosée en bombe dancefloor imparable à faire sautiller le plus statique des spectateurs !

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Il est 0h45 et Breton sont en retard sur la grande scène. Dix minutes d'attente fiévreuse plus tard, les voici qui entrent en scène. Première retranscription scénique pour nous de leur excellentissime dernier LP War Room Stories, l'impatience est grandissante de connaître la version live de ces morceaux très électroniques. Guitare, batterie, claviers et machines garnissent la scène autour de Roman Rappak. Le public les accueille comme il se doit, prêt à les suivre au bout du monde. Ce sera pourtant la grande déception de ce festival : malgré un contact à la fois sympathique et chaleureux tout au long du set, les morceaux des Londoniens sont bâclés, perdant de leur superbe. Le chanteur prend plusieurs fois guitare ou basse pour les reposer quelques mesures plus tard. Le batteur enchaîne les erreurs, le groupe ne joue pas ensemble et livre une sorte de soupe sonore brouillonne. La grande salle de l'auditorium se vide au fur et à mesure, et s'est avec une jauge divisée de moitié que se termine le dernier morceau.

Le cœur lourd, on s'en va danser sur la house techno exotique d'Acid Arab qui réussit à remplir le chapiteau à 1h45. Une belle consolation !
artistes
    François & the Atlas Mountains
    DakhaBrakha
    Son Lux
    Détroit
    Jagwar Ma
    Breton
    Acid Arab
    Cie Tu t'attendais à quoi ?
    Josephine Foster
    Cairo Liberation Front
    Broken Twin
    The Feather
    Ptit Fat