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Transmusicales

Rennes, du 7 au 9 décembre 2006

Live-report rédigé par Johan le 15 décembre 2006

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Dernière soirée des Trans, ce samedi est consacré essentiellement à l'electro et expérimentations en tout genre. Des New-Yorkais de Shy Child aux français Dj Mehdi et Justice, de MSTRKRFT et Digitalism à la Djette parisienne Missill, tout a été préparé pour passer une nuit éreintante. En témoignent également les deux comparses de The Glass Dj's qui assurent les sets entre les différents groupes du Hall 3 en revisitant des tubes monumentaux (Song 2, Last Nite, Smells Like Teen Spirit, Satisfaction) repris en choeurs par l'assistance, et dans un autre style, le finlandais Sir Nenis qui, dans le Hall 4, remixe des titres de groupes berçant aussi bien dans le hip-hop que dans l'electro ou le rock tels que TTC et Rage Against The Machine. Ainsi, même entre les groupes, on n'a pas droit à un instant de répit !

Dj Mehdi envahit le Hall 9 de ses sons urbains et dansants pendant que de leur côté, Shy Child revisitent l'electro à leur sauce : pop, punk, house, tous les styles y passent pour haranguer la fouler. Pour nous empêcher de nous reposer, Aufgang fait son entrée sur scène à peine le show de Dj Mehdi terminé. Le groupe, composé de deux pianistes et d'un batteur, joue une musique désaccordée et unique. Malheureusement, le plaisir des dix premières minutes se voit progressivement remplacé par un profond ennui : malgré une formation singulière, Aufgang parfois se répètent, souvent sonnent faux. Devenue presque inaudible après une demi-heure d'écoute, la musique du groupe nous envoie tout droit chez Kudu et leur post-punk mâtiné de dance. Le duo évoque inévitablement l'electro basique et la provocation de Peaches, mais aussi Talking Heads par certains aspects new-wave.

Les sublimes brésiliennes de CSS – il paraît qu'il y a aussi un homme dans le groupe. Pas fait gaffe – font l'unanimité dans le Hall 3 avec un disco-punk décomplexé et imparable alors que, plus loin, le duo canadien MSTRKRFT livre un electro digne des grands Daft Punk. Détour au Hall 4 où le rap engagé de Keny Arkana fait mouche auprès d'un jeune public rennais, avant de rejoindre le pur rock britannique des Kaiser Chiefs, étonnamment placés dans le Hall 3 – une des deux petites salles – quand on sait que leur premier album Employment a longtemps su faire parler de lui. Bref. Après une intro reprenant le son hypnotique de The Next Episode de Dr. Dre, le groupe embrase la foule grâce à leurs fameux tubes (le fabuleux Everyday I Love You Less And Less, Modern Way, I Predict A Riot) et quelques nouveautés qui dévoilent un deuxième album prometteur. Mais l'explosion survient lorsque retentit Oh My God et, plus encore, son refrain, resté inusable après tant d'écoutes : Ricky Wilson le malmène à l'infini, allant même jusqu'à le hurler à pleins poumons sur une guitare incisive et de percutants coups de batterie. Grande leçon de rock'n'roll.

Sur la grande scène, les passionnants Justice, alors qu'ils n'ont toujours pas sorti d'album, portent le show à bout de bras durant près de deux heures. Leur electro organique et dévastateur bat la cadence à un rythme effréné. Aucune pause n'est accordée, les jambes ont du mal à suivre après leur show, mais on en redemande quand même et on ne peut s'empêcher de remettre ça lorsque débarquent les deux allemands de Digitalism. D'un minimalisme à toute épreuve, le krautrock du groupe peut, en un tour de main, se démultiplier et prendre une envergure gargantuesque quand il y intègre des beats emportés et technoïdes. Reste enfin Gildas & Masaya, deux des responsables du label franco-japonais Kitsuné – dont la troisième excellente compilation vient tout juste de paraître, fin de la pub – qui passent derrière les platines mais sur lesquels on ne s'attarde qu'un court instant puisque la détonnante Missill fait une entrée remarquée dans le Hall 4 en compagnie du brésilien Edu-K et de son compatriote. Le trio mélange les genres, alliant funk, reggae et hard rock sans véritablement percer. Fort heureusement, notre parisienne préférée déploie toute l'étendue de son talent en hissant vers le haut les chants insipides du groupe avec des rythmes aliénants et convulsifs. Elle ira même jusqu'à chanter plusieurs fois avec eux tout en baignant dans ces mix improbables entre riffs assassins et beats rageurs. Les deux zigotos s'éclipsent autour de 6h00 pour le plus grand bonheur de tous et Missill s'avance au centre de la scène où elle devient alors la reine de la soirée. Ses mix dub, ragga et hip-hop n'épargnent personne et, alors que tout le monde est déjà sous le charme, la Djette élève son set vers des sphères drum'n'bass et electro-punk pour une deuxième partie encore plus excitante et sautillante. Plus dévastatrice encore que les new-yorkais de The Glass Dj's, Missill dissèque des hymnes rock comme Song 2 et Are You Gonna Be My Girl pour mieux les éparpiller dans le public et créer des pépites dance-rock dont on ne peut ressortir indemne, terminant ainsi avec brio les Transmusicales 2006.
artistes
    The Glass Dj's
    Sir Nenis
    Dj Mehdi
    Nouvel R
    Shy Child
    Aufgang
    Kudu
    CSS
    MSTRKRFT
    Keny Arkana
    Hyper
    Kaiser Chiefs
    Dam
    Justice
    Easy Star All-Stars
    Mickey Avalon
    Digitalism
    Dj Flow & Mc Darrison
    Dj Netik
    Gildas & Masaya
    Edu-K
    Missill