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Hellfest

Clisson, du 20 au 22 juin 2014

Live-report rédigé par Ludo le 28 juin 2014

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Après des mois d’attente insoutenable, voici enfin l’heure de la tant attendue messe du métal. Cette année, les organisateurs ont mis le paquet pour cette 9ème édition. Après être monté en gamme au fil des années, le festival a propose un véritable feu d’artifice de têtes d’affiches : Iron Maiden, Aerosmith, Deep purple, Black Sabbath... Résumer cette édition à la seule présence de ces légendes serait réducteur, puisque pas moins de 170 groupes sont appelés à se succéder pour trois jours de folie furieuse. Pour cet évènement, une météo radieuse, qui se sera révélée épuisante au fil des jours, aura accompagné les 152 353 festivaliers.

Dés le vendredi, un programme surchargé nous attend, avec notamment une importante scène stoner sous la Valley, et bien sûr Iron Maiden. C’est peu dire que les britanniques sont plus qu’attendus à Clisson. C’est en effet l’un des rares groupes à mettre tous les métalleux d’accord quelles que soient leurs affinités : hardcore, black, heavy ou death. Maiden au Hellfest, c’est une évidence depuis la création de ce festival. Cet engouement pouvait nous laisser craindre une affluence irrespirable sur le site. Cette inquiétude s’est malheureusement confirmée malgré les nombreux et rassurant messages des organisateurs concernant les aménagements du site. Il n’est que 10h30 quand nous arrivons, et, déjà, le site est pris d’assaut et la queue pour rentrer interminable. Certains festivaliers mettront plus de 3h pour enfin toucher au but.
Passée cette première impression, qui est heureusement largement compensée par des décors toujours aussi impressionants, il est l’heure pour nous de rejoindre la Valley pour le premier concert de la journée.

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Le chapiteau est déjà bien rempli, malgré l’horaire matinal. Malheureusement pour nous, cette scène qui affiche une programmation hallucinante cette année, ne désemplira pas du week-end, à tel point que nous renoncerons à suivre de nombreux groupes jouant ici, privilégiant la beaucoup plus agréable scène punk/hardore, la Warzone, et ce malgré la poussière. Malgré cela, l’entrée en matière est des plus efficaces avec les trois bordelais de Mars Red Sky. Leur stoner, pourtant très lourd, passe tout seul, grâce à des petite notes psyché bien trippantes. Seule la voix aigüe nous laisse perplexes, mais force est de constater que l’ensemble sonne particulièrement pro pour des français.

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Changement d’ambiance pour Conan, avec des sonorités encore plus lourdes qui nous assomment totalement avec des basses ultra puissantes. Notre corps entier en tremble, emporté par le doom sombre et violent du trio anglais. A 11h30 du matin, ce n’est pas à un réveil en douceur auquel nous avons droit, mais à une vraie machine de guerre, qui nous fait penser à Sunn O)). A revoir très vite à un horaire plus tardif en version nocturne, et avec de vrais bouchons d’oreilles, afin de pouvoir apprécier plus facilement ce son si unique. Mais une chose est sure, Conan ont mis d’emblée la barre très haute dans cette première journée.

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Ce ne sont pas Caspian qui feront baisser le rythme de ce début de journée. Bien au contraire, leur post-rock aérien nous aura véritablement fait décoller. L'ambiance qui règne sous la tente prouve la grande ouverture d’esprit de ce public. Car ici, le son se fait plus facile d’écoute et intègre de nombreuses sonorités électroniques et synthés, assez proche des débuts de 65daysofstatic. Après seulement trois concerts sous la Valley dans trois univers très différents, on peut considérer ce début de journée comme parfait. Sur la scène dédiée en ce jour au hardcore, la poussière a totalement pris possession des lieux et de nos narines. La seule solution que les organisateurs ont trouvé pour parer à ce problème (toutefois moins désagréable que la boue) est la vente de foulards à effigie du festival. A retravailler pour l’année prochaine, car cet élément est devenu un vrai problème au fil des jours.

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Mention spéciale à First Blood, qui auront bien lancé les hostilités avec un set rentre-dedans ultra efficace. Même constat pour Brutality Will Prevail et Stick To Your Guns, lesquels auront fait preuve d’une importante débauche d'énergie sur scène pour faire bouger les coreux assez peu nombreux cette année. Il nous a juste manqué un peu d’originalité pour vraiment se souvenir de ces trois groupes.

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Après une petite pause pour profiter de la décoration apocalyptique du lieu, place à la première tête d’affiche de la journée sur la Main Stage : Therapy?. A la vue du monde présent et de l'ambiance sur les premiers titres, les irlandais étaient particulièrement attendus. Malheureusement, à cause d’un son approximatif et d’une setlist peu adaptée au festival, nous nous désintéressons peu à peu de leur prestation, malgré la bonne humeur communicative d’Andy Cains. Seul le single Nowhere aura vraiment réveillé le public. Prestation agréable mais loin d’être mémorable.

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Kadavar, en revanche, ont su marquer les esprits en réunissant sous le chapiteau plusieurs générations de rockeurs. Impossible pour moi de ne pas succomber à leur rock psyché si 70s. Ils n’ont peut-être rien inventé, mais ont remis ce style au gout du jour, avec l’aide d’un ingé son ayant privilégié les grosses basses. Une des grandes claques de la journée.
Place alors à l’évènement : le retour de Rob Zombie, à Clisson, deux ans après une prestation plus que mitigée. Outre l’horaire, peu adapté à ses shows très visuels, on est également refroidi par l’accès difficile au plus près de la Main Stage. Rob assure l’essentiel avec une setlist Best Of incluant plusieurs morceaux de White Zombie. Mais connaissant sa réputation scénique aux US, on était en droit d’en attendre plus de sa part. L’ensemble n’aura pas non plus été sauvé par la piètre qualité du son. Au final, un show qui, sans être mauvais, ne restera pas non plus dans non mémoires. On peut juste le remercier de nous avoir un peu moins déçus qu’il y a deux ans au même endroit. Après un passage éclair sous le chapiteau Black métal, où Turisas ont mis le feu avec un folk métal efficace mais assez brouillon, refroidis par le monde sous la Valley pour Kylesa, nous nous rapprochons tranquillement de la main stage pour Iron Maiden. Et là, c'est la catastrophe ! Impossible pour nous de prendre place comme nous l'espérions. Nous nous retrouvons complètement excentrés, compressés et sans aucune visibilité. Offrir les plus grandes légendes du métal est une chose, encore faut-il disposer d'un site adapté pour cela. Malgré tous les aménagements faits par les organisateurs pour améliorer la circulation sur le site, cela semble encore insuffisant. Et ceci, Ben Barbaud l’a confirmé à la conférence de presse. C’est donc totalement dépités que nous quittons la Main Stage après seulement trois titres. Il semblerait tout de même que Iron Maiden aient assuré l’essentiel avec un show efficace et spectaculaire mais une setlist très convenue.

Nous atténuons notre déception avec Kataklysm, surprenant avec un death extrêmement efficace assez facile à écouter, le tout bénéficiant d’un son irréprochable. Porté par un attrait soudain pour ce style musical, je reste au même pour Death To All, lesquels auront marqué les esprits de tous ceux ayant renoncé à Slayer. Leur set s'avère parfaitement construit, et chaque titre bénéficie d’un son parfait. Jamais le death metal ne m’aura paru aussi accessible. Sans contestation, nous avons tous assisté là à un des grands moments de cette édition. Merci aux programmateurs pour ce beau cadeau qui m’aura ouvert à de nouveaux horizons.

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Après un telle claque, difficile de rentrer totalement dans le show de Electric Wizard, pas aidés il est vrai par un son trop brouillon et une tente encore une fois trop remplie. A cause du décalage du set de Godflesh, lié à un soucis de transports (ndlr : la veille, Justin Broadrick cherchait encore un moyen de locomotion sur Facebook pour rejoindre Clisson), un choix impossible s’impose à moi : Kvelertak ou Godflesh. Ne parvenant pas à me décider, je coupe la poire en deux en passant trente minutes sur chaque scène.

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Pour Kverletak, grosse sensation du moment, le public est particulièrement motivé et l’ambiance est à la fête. La sueur et la poussière sont les reines de la soirée. Impossible de rester immobile devant cette fusion de styles. Légèrement déçu par rapport au concert donné au Primavera Sound Festival, à cause d’une voix trop mise en retrait, je décide de me précipiter devant Godflesh pour la seconde claque de la journée. Une fois n'est pas coutume, la Valley est presque déserte, et c’est en petit comité que nous sommes totalement emportés par ce show sombre et glauque à la fois. Fidèle à son habitude, Justin Broadrick aura encore souffert de quelques problèmes techniques. Il m’en aurait fallu beaucoup plus pour ne pas succomber à ces riffs ravageurs. Les titres passent à une vitesse folle et nous emportent à des kilomètres du Hellfest. Le chapiteau assez vide rajoute un côté assez malsain à ce show qui clôture la journée en beauté.

Au final, malgré ma déception des shows des deux scènes principales, la programmation incroyable de la Valley, ainsi que la grande surprise Death To All auront posé les bases d’une grande édition.
artistes
    IRON MAIDEN
    ROB ZOMBIE
    SABATON
    THERAPY?
    POWERMAN 5000
    SATAN
    CROSSFAITH
    NIGHTMARE
    SLAYER
    DEATH ANGEL
    SEPULTURA
    TRIVIUM
    M.O.D.
    TOXIC HOLOCAUST
    FUELED BY FIRE
    DOYLE AIRENCE
    ANGELUS APATRIDA
    DEATH TO ALL
    SEPTICFLESH
    KATAKLYSM
    NOCTURNUS AD
    HAIL OF BULLETS
    LOUDBLAST
    BLOCKHEADS
    KRONOS
    WEEKEND NACHOS
    WATAIN
    ENSLAVED
    TURISAS
    IMPALED NAZARENE
    DESTROYER 666
    GEHENNA
    IMPIETY
    THE ORDER OF APOLLYON
    NECROBLOOD
    ELECTRIC WIZARD
    GODFLESH
    KYLESA
    KADAVAR
    ROYAL THUNDER
    DOWNFALL OF GAIA
    CASPIAN
    CONAN
    MARS RED SKY
    KVERLERTAK
    WALLS OF JERICHO
    PRO PAIN
    TBA
    SLAPSHOT
    STICK TO YOUR GUNS
    NASTY
    BRUTALITY WILL PREVAIL
    FIRST BLOOD