Sur le papier, cette journée du samedi était la plus faible du festival. Épuisés par le marathon de la veille, nous profitons de la faible programmation du matin pour reprendre des forces dans Clisson et profiter de l'accueil chaleureux des locaux.
Revigorés par une bonne salade qui nous change de la junk food hors de prix du festival, nous attaquons cette journée par le punk de
Bl'ast!. Première surprise pour moi : Nick Oliveri et Joey Castillo figurent au line-up du groupe. Je me suis même longuement demandé si ce n'étaient pas leurs sosies officiels. Étonnant que l'organisation n'ait pas communiqué sur ce point pour attirer plus de monde sur la Warzone. Les californiens nous envoient un punk hardcore assez classique, mais plutôt efficace. Si leur musique n'a rien d'original, force est de constater que le chanteur possède un charisme incroyable nous poussant à rester jusqu'au bout du set.
On prend ensuite la direction de
Shining, sur les conseils de connaisseurs, dans l'espoir d'assister à un show spectaculaire et glauque. Malheureusement, rien de tout ça, voilà un black métal trop classique pour nous. Je ne suis pas suis pas assez familier avec ce style pour pouvoir émettre un quelconque avis. Encore une fois, nous renonçons à la Valley, où
Acid King se produisent, refroidis pas la foule sous cette tente. Avec l'engouement provoqué par le stoner, il faudrait sérieusement réfléchir à agrandir ce chapiteau pour les prochaines années.
Nous décidons alors d'assister au live improbable de
Status Quo. Sur le papier, on était en droit d'être sceptique par rapport à la présence des papys à l'affiche de cette année. N'ayant jamais adhéré à leur musique, je me demande encore comment j'ai pu me laisser trainer ici, ce que je ne regretterais pas. Ce live restera comme un vrai moment de détente pour moi, le groupe mettant bien plus d'énergie dans ce live que bon nombre de groupes pourtant plus violents. La bande à Francis Rossi semble ravie d'être là et ce plaisir est communicatif avec le nombreux public présent. Il est certain que je n'écouterai jamais en boucle leurs disques chez moi, mais en live, leurs titres prennent une dimension supplémentaire. Pendant près d'une heure, toutes les générations se retrouvent sur les titres les plus fédérateurs du groupe. Le piano si rock'n'roll old school aura apporté une vraie touche de fraicheur à cette journée. Un vrai grand moment de plaisir inavouable.
Dans une touche plus moderne et agressive, place au show survolté de
Hatebreed. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les ricains n'ont pas leur pareil pour faire grimper l'ambiance. Le leader Jamey Jasta sait s'y prendre pour provoquer slams et autre circle pits. Les ayant déjà vus sur scène à de nombreuses reprises, le set ne m'apporte aucune surprise mais pousse toujours autant à la bougeotte. Hatebreed auront été sans aucun doute possible les initiateurs de l'une des plus grosses ambiances sur une Main Stage cette année.
Aléas d'une programmation aussi chargée, je tente de traverser la site au plus vite pour ne pas louper la fin de
Clutch sous une Valley bondée. Il est alors quasi impossible de pénétrer dans la tente, ce qui ne m'empêche pas de prendre un pied incroyable devant le stoner si efficace du groupe du charismatique Neil Fallon, et ce en seulement trois titres.
Peu motivé par le retour de Max cavalera qui n'a cessé de me décevoir ces dernières années, nous prenons une pause bien méritée sur la Warzone, avec un
Comeback Kid efficace mais sans plus. Pour ne pas revivre la même déception que la veille avec Iron Maiden, nous rejoignons au plus vite
Deep Purple.
Bizarrement, le Main Stage 2 n'est pas si remplie que prévue. Nous regretterons vite notre choix d'avoir délaissé Monster Magnet pour privilégier les anglais. En effet, au bout de seulement quatre morceaux, l'ennui remplace l'engouement. Leur son a assez mal vieilli et le public semble ne pas porter une oreille très attentive à leur musique. Tout le monde semble cependant rester pour deux raisons : se positionner pour Aerosmith et ne pas rater
Smoke On The Water. Après une heure d'un show assez inintéressant, les notes tant attendues retentissent et tout le monde semble motivé pour en faire l'hymne du festival. Ce moment restera dans nos têtes toute la soirée, mais ne suffira pas à atténuer la déception face à un groupe qui n'a pas sur garder la même jeunesse que Status Quo.
N'attendant rien de particulier d'Aerosmith, nous décidons de suivre le début depuis la grande roue situé en face de la grande scène. Et même si nous étions assez sceptiques quant à la présence de cette animation, force est de constater que survoler le Hellfest et ses illuminations de si haut apporte quelque chose de magique. De retour sur scène, nous nous laissons totalement happer par le son d'une qualité incroyable d'
Aerosmith. Rarement sur une scène aussi grande a-t-il été possible d'entendre un son aussi propre. L'écran absolument gigantesque apporte un gros plus au show, et permet même aux fans les plus lointains de profiter du spectacle. Les titres défilent à une grande vitesse, et nous apportent tous plus de plaisir les uns que les autres. Steve Tyler est dans une forme incroyable et semble avoir totalement pris possession du festival tout entier. Il est impossible de ne pas tomber sous l'émotion lors de
Dream On. Sans être un grand fan du groupe, ils m'auront totalement conquis ce soir, leur prestation restant, à mon sens, le plus grand concert du festival. Contrairement à de nombreuses têtes d'affiche passées par là, notamment Kiss ou Guns'N'Roses, ces derniers auront totalement assumé leur statut de tête d'affiche.
Afin de pouvoir se remettre de ce grand moment et pouvoir se défouler un peu, nous rejoignons
Millencolin devant la Warzone. Encore une fois, le public a plutôt déserté cette scène. C'est en effet un constat que nous aurons fait pendant les trois jours. Peut-être à cause d'une programmation moins attractive que les autres années, ou à cause d'un accès assez compliqué, les groupes ayant joué ici n'ont presque jamais eu droit à une foule compacte. Ceci est dommage car l'ambiance qui y règne est vraiment bon enfant, et les toilettes et bars sont toujours accessibles facilement. Concernant Millencollin, cela fait du bien de retomber en enfance sur des titres tels que
No Cigar ou
Fox. Plus que la qualité de leur musique, on retiendra surtout la nostalgie que leur prestation provoque. Même si leur set sera certainement oublié dans quelques jours, il possède un côté jouissif appréciable en fin de journée.
Totalement exténués par ce dernier pit, nous rejoignons notre campement pour profiter pleinement du dimanche qui s'annonce alors tout simplement grandiose. Qu''il est agréable de s'endormir avec
Dream On qui résonne toujours dans la tête...