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Solidays

Paris, du 27 au 29 juin 2014

Live-report rédigé par Mélodie le 4 juillet 2014

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Pour ce deuxième jour, un invité (presque) inattendu est venu se greffer au programme : la pluie. Faire un festival sous la pluie, est une expérience unique qui nécessite une tenue de combat. Exit les lunettes de soleil et les matières légères. Le kit de survie pour passer une journée sous la pluie sans râler au bout de deux minutes se résume à une bonne paire de bottes, un k-way, et surtout une bonne dose de tolérance. Certains ne veulent pas croire à ce déluge et viennent malgré tout en petites sandales et short d'été. Grave erreur !

Cette deuxième journée promet d'être chargée avec un programme haut en couleurs, avec pour bouquet final, rien de moins que les Franz Ferdinand. Les hostilités commencent avec le duo français Cats On Trees dont on entend beaucoup parler ces derniers temps. La pluie aidant, le chapiteau du dôme est plein à craquer pour les timides français. On note leur chanson Sirens Call que le public connait par coeur et qui sera même interprétée une deuxième fois en bis. Sinon, le duo nous offre deux reprises, une de Mad Worls de Tears For Fears, pas particulièrement intéressante, et une autre, plus atypique, de Selena Gomez, Love You Like A Love Song. Cette dernière a le mérite de faire sourire. En somme, un premier concert timide peut-être un peu fade mais fort sympathique.

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Il est maintenant 19h et le coeur balance entre Jabberwocky et Talisco. Le premier est un trio français qui fait dans la pop-électro tandis que le deuxième est un bordelais dont on peut apprécier le rock tarantinesque qui sent bon les grands espaces et les rêves de liberté. Pour couper la poire en deux, le mieux est de rejoindre Jabberwocky en premier pour se mettre en jambes. Avant que les français n'arrivent sur scène, sans raison aucune, certains se mettent à scander « Allez les bleus », puis à entonner la Marseillaise. Ce curieux intermède (la France ne joue pas ce samedi) vient rappeler que la Coupe du Monde de football est, dans un tout autre registre, un autre « combat » qui fédère presque tout le monde. Lorsque le concert commence enfin, la pluie semble loin, et même très loin tant la musique emporte tout le public. Le groupe n'a pas grand chose à son actif, pas même encore un album, et pourtant, leur premier titre est déjà un tube. Photomaton a résonné dans nos oreilles de nombreuses fois, on l'a même entendu dans une publicité. Leur présence aux Solidays est la preuve que ce groupe a de beaux jours devant lui. Leur performance survoltée est très alléchante et a le mérite de faire oublier le déluge à l'extérieur du Dôme. Les festivaliers commencent à danser alors que la soirée débute seulement. Les volontaires affluent de fous les côtés pour amener de la paille et tenter (en vain) de ralentir la boue qui commencent à s'infiltrer de tous les côtés.
Il est l'heure maintenant de vite trouver refuge auprès de Talisco qui réchauffe lui aussi son public. Dans une toute autre ambiance, Talisco, alias Jérôme Amadi, présente son tout premier album sorti il y a peu, Run, mené par son tube Your Wish. La barbe et la chemise à carreaux semblent être de rigueur. Accompagné de ses musiciens, le girondin nous offre un set parfait et incarné qui donne des envies d'ailleurs. A fermer les yeux, on se croirait seuls au milieu d'une nature à l'état brut.
Après une légère accalmie qui laisse planer un espoir, la pluie se remet à tomber. Mais le mal est fait, la pluie a eu raison de nos couches de vêtements, malgré un bon imperméable. Mais le moral est toujours là. C'est le défilé des k-way les plus farfelus, voire les plus ingénieux. Le sac poubelle prend alors une toute autre utilité. Pour pouvoir grignoter au sec, les plus malins ont empilé de grandes tables pour se faire un abri, tandis que de rares inconscients s'assoient carrément par terre.

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Sur le chemin pour aller se réchauffer auprès du Mexique et de Rodrigo y Gabriela, une petite escale auprès de We Were Evergreen fait le plus grand bien. La pop tropicale des français fleure bon l'été et le soleil qui déserte pourtant l'hippodrome de Longchamp. Une bonne piqure de rappel à quiconque n'aura pas écouté leur premier album Towards, sorti il y a peu. Après avoir parcouru un terrain boueux et zigzagué parmi les festivaliers trempés, le jeu de guitare exceptionnel de Rogrigo y Gabriela est enfin à hauteur de notre oreille. Sans remettre en question leur popularité, on les aurait préférés sur une scène plus petite et surtout plus intime plutôt que sur la grande scène Paris. Rien à redire sur leur prestation qui est toujours extrêmement réussie. Néanmoins, leur jeu de guitare n'aura pas réussi à dissiper les nuages. Peut-être le temps ne se prêtait pas à leur prestation, toujours est-il qu'il est difficile de rentrer dans le concert et d'apprécier à sa juste valeur. L'envie de s'abriter devient pressante, et le chapiteau des associations n'est pas très loin, l'occasion de constater que, comme chaque année, beaucoup se sont manifestées pour rejoindre le combat mené par Solidarité Sida.

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Le gros rock n'arrive qu'à 21h avec les français de Stuck In The Sound. Le groupe n'a pas beaucoup fait parler de lui depuis la sortie de Pursuit en 2012 que la critique avait encensé. Récemment, le chanteur José Reis Fontao travaille sur un tout nouveau projet avec DJ Pone, sous le nom de Sarh. Une affaire à suivre de très près tant leur premier album éponyme est un petit bijou. Pour en revenir à Stuck In The Sound, il faut admettre que le groupe est vraiment à voir sur scène. La mayonnaise ne monte pas tout de suite, mais une visite impromptue vient faire monter la température. Jérôme Niel, acteur des fameux tutos complètement déjantés de Canal+, débarque sur la scène, toujours monté comme une pile électrique, pour venir chauffer le public et faire le pitre pendant l'une des chansons du groupe. Cette surprise finit de détendre la fosse. Le groupe nous fait écouter un nouveau titre inédit que personne dans leur entourage n'a encore entendu. La chanson déménage, un peu trop même, mais pas le temps de se poser plus de question car il est déjà l'heure d'aller swinguer avec The Parov Stelar Band.

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Le groupe autrichien est le rayon de soleil de cette journée. Ce que Rodrigo y Gabriela n'ont pas tout a fait réussi, The Parov Stelar Band le fait haut la main. Les quelques parapluies se baissent, les sourires se dessinent franchement sur les visages, et tout le monde danse, les pieds dans la boue et les bras en l'air, comme pour aller chercher la pluie. Le saxophone couvre la pluie, la tenue légère et pailletée de la chanteuse rappelle que l'on est en été, et le swing-électro du groupe redonne bonne humeur. Chacun de leurs titres est accueilli avec ferveur, mais le fameux The Mojo Radio Gang est un vrai délice.
La fin de leur concert est bousculée par le début du set du tonitruant de Gesaffelstein, monstre d'électro qui s'entend de très loin. La scène Bagatelle gronde tellement que l'on a presque peur de s'avancer. La marée humaine bloque l'accès.

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Il est plus conseillé d'attendre bien sagement Franz Ferdinand, un verre de thé à la menthe bien calé dans les mains pour tenter de se réchauffer. Minuit sonne bientôt, le corps ne supporte plus le froid et la fatigue accumulés. Heureusement le groupe de choc anglais fait son entrée et nous sert un set idéal qui passe par leurs plus grands succès et par des titres de leur dernier album Right Thoughts, Right Words, Right Action. Les anglais mettent le feu à la scène Paris. Le peu de d'entrain qu'il peut nous rester sert à rendre honneur à la prestation endiablée et enflammée de Franz Ferdinand. Malgré tout, lorsque sonne la fin, on est presque soulagé de pouvoir enfin rentrer chez soi pour prendre une douche brulante.

La journée a été longue et humide. On retiendra de ce deuxième jour à Solidays, la pluie, la boue, le froid, mais surtout les prestations très remarquées de Jabberwocky, The Parov Stelar Band et évidemment Franz Ferdinand, pour ne citer que les meilleurs.
artistes
    Deluxe
    Tribal Tive Sound
    Stuck In The Sound
    Cats on Trees
    Tambour battant
    Symbiz
    Kao
    Fränk
    Klink Clock
    Jabberwocky
    Franz Ferdinand
    Talisco
    Silent Disco
    Blitz The Ambassador
    The Parov Stelar Band
    Mawimbi
    We Were Evergreen
    Yordan
    Danakil
    El Hijo De La Cumbia
    Saint Michel
    Missil
    Kadebostany
    Rodrigo y Gabriela
    Rebolledo
    Mo Laudi
    Cotton Claw
    Madiba
    Acid Arab
    Boris Brejcha
    S-Crew
    The Mekanism
    Gesaffelstein
    Cosmic Machine Odyssey
    Lyre le Temps
photos du festival