logo SOV

Festival Soirs d'Été

Paris, du 7 au 11 juillet 2014

Live-report rédigé par Mélissa Blanche le 11 juillet 2014

Bookmark and Share
mardi 8
Sur OÜI FM il y a du bon et du moins bon. Ce soir, en ce troisième jour du Festival Soirs d'Été, il en va de même : il y a du bon (à savoir le John Butler Trio, Eugene McGuiness et Nick Mulvey) et du beaucoup moins bon (à savoir Kodaline).

SOV

La soirée commence tout en douceur sur les arpèges de Nick Mulvey. Malgré la discrétion de ce dernier, le charme opère très vite. Fort de ses études d'ethnomusicologie et de ses quelques années vécues à Cuba, l'Anglais a su enrichir son folk épuré de rythmiques africaines et caribéennes bien senties. Accompagné par une seconde voix féminine, Nick Mulvey nous joue ici certains de ses meilleurs morceaux, à l'instar du single Cucurucu. Le temps imparti ne lui laisse cependant pas le temps d'en jouer davantage mais c'en est assez pour avoir un aperçu du folk rythmé de Nick Mulvey et de l'habileté de son jeu de guitare. De quoi nous mettre l'eau à la bouche.

SOV

C'est maintenant au tour de Eugene McGuinness d'investir la place de la République. L'ex-guitariste de Miles Kane affiche des allures de crooner fifties, habillé en jean serré, boots et chemise à carreaux. Sa musique se situe en partie dans la lignée de celle de son ancien comparse mais explore également des horizons rockabilly plus inédits. Le résultat est électrisant. L'Anglais a l'art de la mélodie et du refrain accrocheurs, comme en attestent les singles Shotgun et Sugarplum, et le groupe dégage une bonne énergie. Cependant, Eugene McGuinness n'a pas encore la présence d'un Miles Kane, et ses morceaux peinent parfois à se démarquer les uns des autres.

SOV

Le désastre commence à présent avec l'entrée en scène des Irlandais de Kodaline. Dès le tout premier morceau, le groupe révèle son vrai visage de boy band pour adolescents de treize ans. Le chanteur, au visage de petit ange blond, se contorsionne sur scène pour montrer à quel point il est pénétré par la musique. La performance n'a strictement aucune sincérité. Le moindre de ses gestes devient absolument insupportable : il se met la main sur le cœur, il joue l'homme profond et ténébreux, il jette son regard au loin dans un élan de romantisme factice. Comme si ce genre de mimiques ne suffisait pas, le leader du groupe ne cesse d'agrémenter ses morceaux de vocalises faussement inspirées à coups de « ouh ouh » et de « yeah-eeh yeah ». Affligeant.
Musicalement, la formation ne nous propose pas grand-chose de plus qu'une pop FM redoublant de mièvrerie à chaque morceau. Dans l'introduction de Love Like This, la musique se fait sympathique et folkeuse, sur fond de mandoline et d'harmonica, mais tout s'écroule dès lors que Steve Garrigan se remet à chanter et à jouer les idoles pour jeunes pré-pubères. Bien sûr, les collégiennes et lycéennes présentes dans le public sont aux anges et donnent de la voix. La voie de Kodaline est toute tracée. Il ne leur reste plus qu'à se faire repérer par Disney Channel et alors ils connaitront la gloire.

SOV

Fort heureusement, le niveau de la soirée se rehausse considérablement avec l'arrivée du John Butler Trio. Le fameux jam band australien nous fait d'emblée danser, sur une musique aux croisements du blues, de la country, du rock et du reggae. Les trois Australiens ont un sens aigu du groove. John Butler et ses acolytes font appel à des instruments peu usités dans le rock, tels que la contrebasse, le banjo et la guitare douze cordes. Le chanteur et guitariste John Butler fait preuve d'une virtuosité tout à fait impressionnante en interprétant seul un des morceaux à la guitare, qu'il transforme également en batterie et en basse, en alternant arpèges et percussions sur le même instrument.

Après ce brillant exercice technique, John Butler nous invitera à chanter avec lui, la soirée s'achèvant ainsi dans la bonne humeur.
artistes
    Nick Mulvey
    Eugene McGuinness
    Kodaline
    John Butler Trio
photos du festival