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Festival Soirs d'Été

Paris, du 7 au 11 juillet 2014

Live-report rédigé par Maxime Canneva le 14 juillet 2014

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mercredi 9
Chaque année à l'arrivée des beaux jours, alors que la température monte et que les vacances pointent peu à peu le bout de leur nez, les concerts s'exportent en dehors des salles traditionnelles pour célébrer en plein air l'arrivée de l'été. Et parmi les habitués de ces festivités annuelles, le festival Soirs d'Eté a réussi à s'imposer comme une référence en la matière.

Sauf que ce soir, en arrivant place de la République, on réalise que nous avons plutôt affaire au festival Soirs d'Hiver. La pluie, cette indésirable, s'est invitée pour une durée indéterminée dans la capitale et semble prendre un malin plaisir à tremper jusqu'à l'os la poignée de courageux présents avant 19h. Comble de l'ironie, les brumisateurs mis en place par la mairie de Paris pour faire face aux fortes chaleurs se montrent eux insensibles à l'humidité croissante et fonctionnent à plein régime.
Et peut-être est-ce à cause de ce temps de mois de Novembre que le chanteur de The Struts, l'une des têtes d'affiche de la soirée, est finalement tombé malade la veille, annulant de facto la venue du groupe place de la République. Le groupe a beau être controversé à cause de ses apparitions scéniques un peu too much, il n'en reste pas moins que leurs mélodies restent très efficaces et qu'ils ont eu l'honneur d'ouvrir pour The Rolling Stones au Stade de France il y a peu. Leur absence ne peut donc que décevoir.
Heureusement les stars de la soirée sont quant à elles bien présentes, en la personne des britanniques de Klaxons, et c'est donc à l'idée de les retrouver plus tard dans la soirée que l'on se convainc tant que faire se peut, que la situation pourrait être pire.

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Plus qu'à un concert, c'est en croisade que l'on a l'impression de se diriger sur les coups de 19h (sûrement grâce au magnifique poncho blanc à croix rouges de nos amis photographes) armé de son plus bel ensemble K-Way & parapluie, pour assister au premier set de la soirée, celui de Le Vasco.
Invité des dernières Transmusicales de Rennes, le jeune groupe français essaye tant bien que mal de faire remonter la température dans une fosse archi-statique. Leur style en tout cas est détonnant : à mi-chemin entre le rock, le rap et l'électro, menés par une chanteuse sur ressorts, difficile de ne pas faire le rapprochement avec les américains de Rage Against The Machine. Néanmoins bien que la fougue y soit, les mélodies ne suivent pas forcément et les vingt courtes minutes de set achevées par un « Bah, c'était notre dernier morceau » arrivant comme un cheveu sur la soupe, ne parviendront pas à convaincre la foule encore éparse, exception faite des fans ayant fait le déplacement.

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Un petit détour par le bar s'impose alors afin de se réchauffer et de sécher ce qui peut encore l'être avant de retrouve les luxembourgeois de Natas Loves You, qui remplacent The Struts au pied levé. Leur musique s'accorderait parfaitement avec un cocktail à siroter les pieds dans l'eau et cela tombe bien, car les pieds commencent justement à prendre l'eau. Mais pas de la meilleure manière qui soit !
Au niveau du rythme et des mélodies on retrouve le fil directeur que peuvent actuellement suivre des groupes comme Jungle ou Is Tropical. Bien que l'ensemble reste néanmoins relativement en deçà de ce que produisent les anglais précédemment mentionnés, on ne peut pas s'empêcher de se déhancher quelques instants au son des guitares réchauffant un petit peu les corps engourdis.

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Quelques minutes après une intervention des intermittents du spectacle (qui ne suscitera pas beaucoup de réactions au sein d'une foule en grande partie morte de froid), les français de Griefjoy annoncés comme la « French Riviera » font leur entrée sous un déluge... électronique. Tant qu'à faire, on aurait préféré avoir l'« English Riviera » des Metronomy, autrement plus classe et moins putassière que certains rythmes à la David Guetta que les niçois développent sur certains de leurs titres. Certains moments d'accalmie laissent transparaître un clavier moins maltraité et plus mélodique mais qui tendra plus à nous endormir qu'à nous donner un réel coup de fouet.
Même si le public se laisse prendre au jeu et réagit plutôt positivement, n'accrochant personnellement vraiment pas avec ce que fait le groupe, je pars me réfugier une nouvelle fois à l'abri de la pluie afin de refaire un dernier plein d'énergie avant le concert le plus attendu de la soirée.

Car heureusement pour nous, les Klaxons aiment beaucoup la France et n'hésitent pas à y faire de nombreux passages depuis quelques mois. Après plusieurs rendez-vous entre la Maroquinerie et le Trabendo, nous les attendions de pied ferme ce soir afin de nous faire une idée du rendu de leur nouvel album en live.
Car ne nous mentons pas, il y a deux catégories de personnes : celle qui aime le nouvel album des Klaxons et celle qui ne l'aime pas. Et je fais personnellement partie de cette dernière. Néanmoins leurs deux premiers albums restent d'une excellence incontestable, ce qui était suffisant pour patiemment braver les pires caprices de la météo du soir.

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A 22h les londoniens entrent en scène, chacun entièrement de blanc vêtu afin de trancher avec une grisaille n'ayant que trop duré. Le set débute par le premier titre de leur nouvel album New Reality. Très électro et assez indigeste sur la platine, le titre se révèle de très bonne facture en live et emplit d'office d'allégresse l'ensemble des fans présents ce soir. Le même constat sera d'ailleurs fait sur des titres comme Children Of The Sun ou Show Me A Miracle. Le résultat est donc sans appel : ce nouvel album est avant tout taillé pour le live.
Les Klaxons, visiblement ravis d'être présents ce soir, ne sont pas avares en remerciements et en gratifieront à plusieurs reprises leur public pour être venu malgré les conditions, ainsi que la radio OÜI FM pour les avoir accueillis ce soir.
Les fans de la première heure seront également contentés car les premiers albums (dans le fameux style « nu rave ») sont également représentés, et c'est d'ailleurs avec une joie indicible que l'on accueille des titres comme Golden Skans ou Echoes, qui procurent d'emblée de grands frissons dans tous le corps. La pression atteindra son paroxysme dans le public pour Magick interrompu quelques instants en son milieu, laissant les fans s'époumoner avant qu'une déferlante de guitare et de batterie n'emporte sur son passage les derniers sceptiques qui pourraient encore être présents dans le public.

Après quatorze titres et quarante-cinq minutes de set, les anglais s'éclipseront sans donner de rappel. Bien qu'un peu court et surtout représentatif des dernières compositions du groupe, ce concert restera malgré tout dans les mémoires de par son efficacité redoutable et la bonne humeur contagieuse du groupe arrivant à faire oublier les désagréments météorologiques du jour. Des concerts comme celui-ci, on en voudrait tous les jours !
artistes
    Le Vasco
    Natas Loves You
    Griefjoy
    Klaxons
photos du festival