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Festival FNAC Live

Paris, du 18 au 21 juillet 2014

Live-report rédigé par Maxime Canneva le 22 juillet 2014

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vendredi 18
Le parisien n’est jamais content. Alors que la semaine dernière celui-ci se plaignait de la météo peu clémente venue gâcher une partie des réjouissances lors du festival Soirs d’Eté, c'est aujourd'hui la canicule qui l'incommode.
Néanmoins le parisien sait aussi apprécier à sa juste valeur un cadre exceptionnel comme celui du parvis de l'Hôtel de Ville de Paris qui accueille désormais depuis quelques années le festival FNAC Live. S'imposant comme une référence des concerts en plein air parisiens, le festival qui se tenait originellement sur les berges de Seine arrive désormais à proposer gratuitement une programmation éclectique et d'envergure internationale. Et pour cette deuxième soirée du festival, le rock était à l'honneur, et nos amis d'Outre-Manche n'avaient pas été oubliés pour l'occasion.

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Arrivée sur les coups de 17h30 sur le parvis de l'Hôtel de Ville, les normands de Two Bunnies In Love entament le dernier titre de leur set, à savoir leur dernier single en date : Duchesse. Leur chanteur apparemment peu atteint par la vague de chaleur en profite pour se fendre de quelques acrobaties sur scène.
Le titre en question ne marque pas les esprits, mais comme il est très difficile de juger un set sur un seul titre, on attendra de découvrir plus en détails l'univers du groupe lors d'une autre occasion.

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Le parvis de l'Hôtel de Ville est alors encore assez clairsemé (avec une densité de spectateurs bien plus importante sur les quelques zones ombragées) ce qui permettra de savourer dans de bonnes conditions le concert des très attendus Glass Animals. Auteur d'un excellentissime premier album paru le mois dernier, le quatuor originaire d'Oxford était ce soir attendu de pied ferme par les fans. Si l'on devait réifier la musique des anglais, on pourrait choisir un iceberg : à la fois massif, froid et lent, mais dont la partie émergée visible à l'œil nu ne représente qu'une infime partie de sa capacité. Car là réside le virtuose de Glass Animals : arriver à nous transporter dans un univers lointain, aux résonances feutrées et assoupies.
Malheureusement, on aura un peu de mal à rentrer dans le début du set, où quelques titres, à commencer par le sublime Black Mambo, ne parviennent pas à révéler le même panache que sur l'album, et semblent plus ramollis, laissant comme une impression de neige fondant en plein sous le soleil parisien. Bien heureusement cette impression s'estompera peu à peu au fil du set, où les morceaux s'avèreront au fur et à mesure plus maîtrisés. Coup du sort néanmoins, à cause d'une guitare cassée, le groupe sera contraint de quitter la scène au bout de seulement trente minutes, visiblement désolé et promettant de revenir bientôt. On n'attend que cela.

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Le parvis de l'Hôtel de Ville se remplit alors instantanément et il devient très difficile de se mouvoir au sein de la fosse de plus en plus compacte. Certaines rues alentours sont coupées à la circulation de telle sorte que le cœur de Paris se transforme en véritable marée humaine. Serait-ce car les français de La Femme sont les prochains à fouler la scène du parvis ? Au vu de la médiatisation croissante dont ils ont profité ces deux dernières années, cela pourrait justifier un tel afflux.
Toutefois, qui dit médiatisé ne dit pas forcément talentueux. Car concrètement, le même rythme (ou plutôt absence de rythme) est resservi en boucle pendant la petite heure de set. La vacuité absolue de la prestation et de la musique des français est tant bien que mal cachée par des tenues ridicules (certaines s'approchant dangereusement du look YMCA) et des apostrophes douteuses envers la foule : "Ce soir La Femme te donne du plaisir !". On se souviendra plutôt avec justesse de cette citation de Guy de Maupassant : "Une femme a toujours, en vérité, la situation qu'elle impose par l'illusion qu'elle sait produire.". Reste à savoir comment une telle supercherie a pu durer si longtemps.

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Heureusement le niveau est rehaussé par l'arrivée du collectif de Roman Rapak : Breton. En quatre ans, et surtout avec la sortie de son deuxième album cette année, le groupe a été propulsé au rang de valeur sûre de la scène rock internationale. Bien que foncièrement différent du premier album qui s'apparentait à une musique plus confidentielle et expérimentale, l'aspect d'avantage pop présent sur ce nouvel opus donne une dimension plus dansante du groupe, qui a ainsi su s'attirer des faveurs plus générales.
Le set en lui-même est à présent carré et bien rodé après plusieurs grosses tournées internationales, emporté par le charisme d'un Roman Rapak encourageant dans un français impeccable le public à réagir depuis les quatre coins du parvis de l'Hôtel de Ville. Les écrans géants relaient également certaines vidéos du groupe, aux visuels toujours recherchés, ajoutant une touche de mystère alors que le soleil commence à se coucher sur Paris. Le public ne réagira pas forcément autant que souhaité, sûrement dû à l'éclectisme de la programmation du festival, mais se laisse petit à petit prendre au jeu et finira par largement apprécier des morceaux comme l'excellent Edward The Confessor qui clôturera le set.
Le groupe nous gratifiera également d'un inédit très électronique tout en finesse, montrant qu'il a su passer maître dans l'ensemble des styles auxquels il touche. Breton nous ont ainsi une nouvelle fois prodigué une bonne leçon de rock avant de nous donner rendez-vous en novembre prochain pour leur concert au Casino de Paris. On a hâte.

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La soirée se poursuivra ce soir avec Gaëtan Roussel et son condensé mi-poétique mi-rock'n'roll, dont la voix reconnaissable entre mille fait planer l'ombre des disparus Louise Attaque sur l'Hôtel de Ville. Les alternances anglais/français dans le chant et les virées plus jazzy prouvent que le français a encore plus d'un tour dans son sac ou du moins plusieurs cordes à sa guitare.

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Des festivités par la suite achevées dans une ambiance beaucoup plus électro avec la venue de Pedro Winter & Friends, pour un DJ set transformant le parvis de l'Hôtel de Ville en night-club géant.
artistes
    Two Bunnies In Love
    Glass Animals
    La Femme
    Breton
    Gaëtan Roussel
    Pedro Winter & Friends
photos du festival