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Furia Sound Festival

Cergy-Pontoise, du 29 juin au 1er juillet 2007

Live-report rédigé par Fab le 1er juillet 2007

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samedi 30
Samedi 30 juin, 16h.

Deux énergumènes en costume noir, visage peint en blanc, distribuent des cierges aux premiers rangs puis s'installent derrière leurs batteries respectives alors que le soleil brille sur la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Le premier une guitare électrique à la main, le second une contrebasse contre ses jambes. Le show Deltahead peut débuter. En proposant à leur manière un blues groovy et crasseux teinté de punk, les deux suédois surprennent dans un premier temps puis parviennent à convaincre la horde de curieux croisant leur chemin. Leur look surprenant amuse, mais leurs excentricités vocales et leur musique enragée prennent le pas sur les apparences tant la prestation du groupe fait sensation. La journée est lancée de belle manière.
C'est un set plus conventionnel mais pas moins intense que Little Barrie proposent par la suite sur la scène principale du festival. Le petit Barrie Cadogan adresse quelques mots à un public confortablement installé aux quatre coins de la colline tandis que quelques dizaines de jeunes excités saisissent l'occasion pour se laisser aller à leurs instincts les plus primaires, improvisant même une gigantesque bataille de paille durant les dernières minutes du set. Les riffs bluesy des trois anglais touchent leur cible au fur et à mesure que les Pay To Join, Love You ou encore l'excellent Pin That Badge s'égrènent, car même si Little Barrie ne révolutionnent pas le rock, la sincérité et la qualité scénique du groupe demeurent indéniables et appréciables.
Invités afin de perpétuer la tradition punk du festival, Guitar Wolf n'ont quant à eux pas failli dans leur rôle... d'un point de vue visuel tout du moins. Poseurs, passablement saouls et approximatifs d'un point de vue technique, les trois japonais ont plus marqué le public par leur puissance sonore et leurs excentricités que par la qualité de leurs compositions. Une petite heure de défoulement pour certains, quelques minutes d'amusement pour d'autres, mais au final un des ratés de la journée.
De raté il est également question plus tard dans la soirée avec les Naast. A peine montés sur scène, les quatre parisiens, visiblement précédés par leur réputation, voient se dresser devant eux fourchettes et doigts avant de recevoir pendant de longues minutes de nombreux projectiles. Scéniquement et artistiquement, avec des textes d'une qualité et d'un niveau intellectuel douteux, l'ennui est total et l'intérêt proche du néant. Un rien poseur, le groupe lance d'ironiques et inutiles remerciements après chaque titre ponctué par les huées d'une partie du public. Rassurons nous, le groupe retrouvera sans doute plus rapidement qu'il ne le pensait la place qu'il n'aurait jamais dû quitter : les caves des bars branchés de la capitale.
C'est devant cette même scène que se rassemblent plus tard les amateurs de musique électronique afin de découvrir les américains de Shy Child que certains avaient peut-être déjà connus du temps de Supersystem et El Guapo. Une batterie et un synthétiseur accompagnent ainsi le chant typiquement post-punk, produisant des rythmiques dansantes et enjouées bien que légitimement répétitives de par le manque de diversité des instruments. La réussite est malgré tout au rendez-vous à en voir la joie affichée par une partie du public et un nombre croissant de danseurs au bout de quelques minutes. A l'évidence, une nouvelle bonne pioche de la part de Wall Of Sound !
Un inévitable dernier retour vers la scène principale du festival s'opère afin d'assister à une prestation très attendue de The Roots. Black Thought et ?uestlove, membres fondateurs du groupe, ouvrent ce set haut en couleur par un duo batterie-voix captivant avant que quatre autres musiciens ne les rejoignent. Ce spectacle à l'américaine se veut fédérateur à en voir la densité de la foule, les fans les plus courageux présents dans la fosse répondant avec vigueur aux sollicitations multiples. En oscillant sans la moindre difficulté entre le hip hop, le rock et le funk, le sextet parvient à satisfaire les goûts de chacun tout en proposant un savoir-faire et une technique scénique à l'évidence parfaitement rodés.

Du grand spectacle pour achever cette seconde en journée, en prélude des venues le lendemain des inévitables Sonic Youth et Queens Of The Stone Age !
artistes
    Karpatt
    Jamait
    No One Is Innocent
    Tinariwen
    Superbus
    Loic Lantoine
    Heavyweight Dub Champion
    Sonic Youth
    Fermin Muguruza
    Peter Von Poehl
    Queens Of The Stone Age
    Asian Dub Foundation
    You Say Party! We Say Die!
    Groundation