Décalant de quelques heures l'entrée sur le site afin d'éviter la chaleur écrasante qui s'abat ce week-end sur Dour (on comptabilisera jusque 44°C devant la Grande Scène la veille à 17h) et profiter de la magnifique progration techno drum and bass de la nuit à venir, l'arrivée se fait sur les coups de 18h.
Cette journée a été malheureusement marquée par un décès, incitant les organisateurs à régulièrement rappeler la dangerosité du mélange « chaleur, alcool et drogues »... J'arrive donc à point pour écouter
Raekwon, membre du Wu Tang Clan parti en solo, mais encore très friand des titres du crew, délivrer la bonne parle hip-hop US à ceux qui se risquent à affronter le soleil plombant de l'Arena.
Mais à l'ombre des arbres plus en hauteur, ça dodeline sec de la tête à l'écoute de ces grands moments du genre. A 23h, c'est NAS qui poursuivra ce voyage temporel avec la reprise intégrale de son premier album de 1994,
Illmatic devant cette fois-ci un site surchargé de monde.
Entre temps, Band Of Skulls et Klaxons ont investi la fameuse scène de « La Petite Maison Dans La Prairie », qui décidément se trouvera être le chapiteau le plus pris par les groupes anglais. Deux très bons moments, aussi différents soient-ils.
Band Of Skulls laissent exploser son rock stoner de belle manière, quand bien même le public peine à supporter la moiteur accumulée sous le chapiteau durant cette journée caniculaire.
Une heure plus tard, les Londoniens de Klaxons profitent d'une audience rassérénée pour nous faire jumper aux rythmes de leur pop nu wave désormais très électronique, mais toujours efficace. De quoi se mettre en jambe pour le reste de cette fameuse nuit dédiée à la dégustation des basses lourdes et rythmes uptempo.
C'est avec
Atari Teenage Riot que l'on ouvre le bal : la mythique formation allemande de hardcore digital brouille tous les repères rythmiques, hurle à contre-temps et emporte son public dans ses folies. Un moment improbable, déjanté, d'où l'on sort en sachant que l'on a vécu un truc unique, sans savoir vraiment juger de sa qualité.
Pas le temps de reprendre ses esprits puisque juste en face de la Cannibal Stage, on se trouve aspiré par les beats drum and bass irrésistibles du duo anglais
TC & MC Carasel. Se basant sur des standards pop ou soul (
Killing Me Softly,
Happy, etc) tout en médiums, ils s'amusent à nous sevrer des basses pour mieux infliger leurs infras sur de longues plages subitement interrompues. Le chapiteau Dance Hall est presque plein, plus de cinq mille personnes dansant en symbiose.
Les hollandais de Noisia prendront directement la suite pour un set intense. Contrairement aux anglais, chez eux aucun répit : leur techno drum and bass emporte, même ceux hors du chapiteau. Ces deux heures et demi de set auront symbolisé une belle communion des corps et des esprits !
On ne lâche rien, il n'est après tout que 2h30. On enchaîne sans pause avec la battle dub des Bristoliens
Goron Sound versus Dubkasm : un pur régal ! Les versions profondes livrées ce soir, parues sur une séries d'EPs que l'on peut trouver sur le net, emmènent les amateurs du genre. Immersif, leur son est une parenthèse parfaite avant d'attaquer le dernier set de la nuit, signé
Tale Of Us. Le duo italien retourne la scène Red Bull Elektropedia Balzaal légèrement excentrée et livrant toute la journée durant des gros sons.
Orienté new-disco/house sur disque, ce soir ce sera de la techno, de la vraie, avec des belles montées orgasmiques à faire crier à l'unisson les milliers de personnes présentes.