Aujourd'hui, retour aux sources avec une troisième journée orientée rock'n'roll !
Et pour se contredire d'entrée de jeu, c'est avec
Steel Pulse que les festivités débutent sur la scène principale. La figure tutélaire du reggae anglais est toujours en vie et distille ses énormes tubes intemporels pour le plus grand plaisir des nostalgiques.
Même constat pour
Cypress Hill qui, une heure plus tard, dérouleront leurs énormes titres hors du temps. Les fans de reggae dub peuvent se réjouir d'une programmation riche, à l'image de cet après-midi qui accueille pendant un marathon de huit heures au « Dub Corner » (espace dédié aux basses lourdes et gros sons, réservé aux MCs et assez peu fréquenté étrangement) le Stand High Patrol soundsystem avec la présence du meilleur MC français, aka
Pupajim. Les fervents adorateurs du hip-hop devront a contrario en grande partie se contenter cette année d'icônes bien établies, voire un peu dépassées, ou attendre les quelques formations rap du dimanche...
Revenons à notre rock'n'roll annoncé plus haut, car en ce samedi, la Cannibal Stage offre quelques noms fort alléchants. On commence avec les anglais
Gallows et leur punk hardcore à la colère redoutable. Remontés à bloc, le chanteur et le guitariste se lanceront dans le public pour un final mémorable.
A peine le temps de prendre un peu l'air, et les New Yorkais de
Madball prennent le relais. Leur métal lourd rempli le chapiteau, et l'énergie passe sans problème. Il faut dire que les stars du jour jouent juste après, réunissant un large public amateur de hardcore, qu'il soit metal ou punk. A 22h arrivent enfin
Sick Of It All : du punk, du vrai, du énervé, du spectaculaire, de l'énergique, du gros volume. Ce concert restera sûrement pour les adeptes un grand moment de cette 26ème édition !
Mais les autres ne sont pas en reste : sur la scène de La Petite Maison Dans La Prairie,
Jagwar Ma mettent tout le monde d'accord avec l'énergie positive et psyché, tout en rythme, qui accompagnera leur concert. Au même endroit suivent
Maxïmo Park et son chanteur qui assurera le spectacle tout du long. Difficile pour les groupe plus pop de trouver leur place dans cette programmation, mais plusieurs centaines de personnes apprécieront la pop rock très british du combo.
Sur la grande scène,
Girls In Hawaii, bien qu'en leur pays, n’attirent pas non plus la foule. C'est un peu le grand dilemme d'une telle programmation : réussir à programmer des groupes aussi pointus, dans des styles très différents, en proposant parallèlement des têtes d'affiche plus mainstream en décalage avec le public. Dommage pour les artistes, mais le public lui peut en profiter pour se restaurer ou monter jusqu'au Terril qui accueille ce soir le collectif d'artistes
La Superette. Au milieu de leurs installations, on danse au son plus posé d'une house chaloupante, immergé dans un univers dépaysant. Plus tard, il semblerait que le dance floor là haut aura été le plus sexy du festival.
Mais redescendons pour l'heure : on apprend l'annulation de
Fuck Buttons dû à un problème de dos empêchant un de ses deux membres de voyager. Sur l'Arena, on attend
The Hives en scrutant cette inquiétante photo du chanteur en Alex DeLarge d'Orange Mécanique lorgnant sur la fosse en manipulateur sadique. Nombreux sont ceux qui attendent avec impatience le concert des Suédois. Ce sera pourtant une déception car en comparaison de leurs autres prestations, le groupe peine à faire monter la sauce. L'excentricité de Howlin' Pelle Almqvist n'arrive pas à faire remonter la jauge d'énergie d'un public déjà bien attaqué et pas forcement très fans des mains en l'air et autre « say yeah » toutes les trois minutes. Les gens veulent du rock, et là cela ne prend pas. Avec une longue pause durant laquelle il présentera des personnes du public, des mecs de la sécu, les membres du groupe, puis tentera un slam qui évidemment ne fonctionnera pas, la moitié de l'audience aura décroché...
Retour à notre Petite Maison Dans La Prairie.
Mogwai ont investi les lieux ! Craignant que l'acoustique assez moyenne de l'endroit nuise aux envolées noisy des Ecossais, on reste un peu en retrait pour tâter du tympan l'ambiance : le son est parfait, pas trop agressif. D'ailleurs le chapiteau est presque rempli, chose assez rare pour cette scène. En une heure, Mogwai livrent un set impeccable comme à leur habitude, tout en montées et descentes accaparantes. Il commence à pleuvoir dru lorsque la foule remonte pour aller continuer cette nuit aux sons plus électroniques des autres scènes.
Pas grave, on se sèche en dansant sur le mix ragga drum'n bass de
Machinedrum ou le dubstep très deep de
Doctor P. Il paraît que la palme du meilleur set DJ reviendra ce soir à l'Anglais Wilkinson et sa drum mélodique mais pas pour autant moins efficace.