Rien de tel qu'un concert fort attendu pour se motiver en cet ultime jour de festival.
Comme la plupart des artistes que nous plébiscitons chez Sound Of Violence, celui-ci se produit aux aurores douriennes, c'est-à-dire à 17h. Et il y a une petite foule sous le chapiteau de La Petite Maison Dans La Prairie pour attendre
Breton, détenteurs de l'un des meilleurs albums de cette année. C'est avec quelques craintes malgré tout qu'on se lance dans ce moment de live que l'on espère plus réussi que celui des 3 Éléphants, où ces jeunes hipsters avaient offert un set sympathique mais très brouillon. En cet après-midi, les choses semblent se présenter sous les meilleurs auspices. Bien que moins à l'aise qu'en terres lavalloises, Breton offriront en cinquante minutes une bonne performance, peut-être un peu trop retenue et pâtissant du son toujours aussi médiocre de cette scène, mais convainquant l'ensemble du public.
Les prochaines heures seront marquées par le rap pas sage, avec pour commencer les festivités
Disiz. L'ex-Minister Amer est étonnamment très attendu sous la tente de la Jupiter remplie. Malgré un problème technique insolvable, le trio prend platines, baguettes et micro. On reste dans le rap français avec
Casseurs Flowters sur la scène principale : bonne ambiance, les sourires s'étalent sur les visages à l'écoute des titres d'Orelsan et Gringe et leur show bien rôdé. La suite devait s'annoncer de plus en plus corsée avec les prestations de Joey Bada$$, de Tyler the Creator et de Foreign Beggars. Si le premier a répondu présent, le deuxième a dû annulé son concert pour un problème d'avion manqué, quand le chanteur de Foreign Beggars a laissé son accolyte assurer seul un set transformé pour le coup en DJ set...
Pas très grave puisque la programmation de ce dernier jour offre d'autres belles promesses tout aussi pointues : une Cannibal Stage dédiée aujourd'hui au metal hardcore avec entre autres Sylosis, Punish Yourself et Kreator et un Dub Corner confié aux bons soins de la team Iration Steppas huit heures durant. C'est vers l'éclectisme que portera mon choix : ce sera un peu de soleil jamaïcain dans les prés belges avec
Winston McAnuff accompagné de son indéfectible accordéoniste échappé de Java, aka Fixi. Un peu de la pop rock de
Kaiser Chiefs sur la principale scène, puis mes idoles d'antan
Blonde Redhead seront sur la scène de notre centre névralgique, à savoir encore et toujours la Petite Maison Dans La Prairie.
Pour ceux comme moi pour qui ce concert est immanquable, nous arrivons quinze minutes en avance. Le devant est quasiment vide, et on assiste aux balances de dernières minutes par le groupe lui-même avec une Kazu Makino et un Amedeo Pace renfrognés. Problèmes récurrents de son, changement d'ampli. Durant la première moitié du set, on à l'impression d'assister encore à des balances longue durée... Il faut avouer que les titres proposés, extraits pour la plupart de leur LP de 2010
Penny Sparkle aux atmosphères dream pop un rien décevantes pour tout amateurs des premières heures du trio new-yorkais, ne se conçoivent pas sans une acoustique digne de ce nom. Heureusement on aura pu savourer deux morceaux aussi noisy que mélodiques venus de cette période dorée en toute fin de concert. De quoi attendre avec quelques espoirs la sortie de leur nouvel album en septembre.
En remontant la colline (sans pour autant courir dans les herbes folles), on découvre
Phoenix qui déploient leur pop electro sur la Last Arena accompagné d'un show lumière magistral. A cette heure où le festival glisse doucement mais sûrement vers un dancefloor géant, les derniers friands de live music prennent leur dernière dose de « Dourééé » avant de rejoindre leurs pénates, lorsque d'autres se mettent en condition pour affronter cette ultime nuit qui s'annonce chaude avec une affiche dédiée à la neo rave anglo-saxonne sous la Cannibal Stage (en compagnie de la BangFace Crew et ses dj X&Tric, Ceephax Acid, 2 Bad Mice, The DJ producer et pour finir Saint Acid) et à la techno de qualité sous la Dance Hall avec Daniel Avery, Ghost Culture et Mr Oizo.
Et la nuit commence de bien belle manière avec le set de
Boyz Noise, réunissant l'ensemble des festivaliers devant l'Arena autour de ses versions dancefloor de grands hits fédérateurs à l'instar de l'ultime
Sweet Dreams des Eurythmics. La suite de la nuit sera juste parfaite pour les amateurs de beats electro : jusqu'à la dernière minute restera sur le site un très grand nombre de personnes, plus de dix mille à vue de nez. Et à cinq heures, c'est déjà de la nostalgie qui se lit dans les yeux éreintés et l'envie de remettre ça l'année prochaine !