Après une nuit assez courte, ayant toujours les tubes d'Aerosmith en tête, il est temps de se remettre en selle pour la dernière journée de ce marathon.
Sur le papier, cette journée présente le programme le plus intense pour ma part. Les organisateurs m'ont notamment joué un sale tour avec la présence simultanée de trois des groupes les plus attendus de cette édition : Soundgarden, Misfits, et Paradise Lost. Cela fait des mois que je retourne le problème dans tous les sens, je n'ai toujours pas réussi à faire mon choix.
Après avoir malheureusement loupé Cobra pour cause de réveil difficile, le marathon commence avec
Lofofora, lesquels honorent le festival de leur première présence. C'est peu dire que la bande à Reuno est attendue de pied ferme. Il n'est pourtant que 12h00 mais la foule s'est déjà rassemblée en masse devant la Mainstage. En seulement trente minutes, le groupe va réveiller le public, pourtant épuisé par les deux premières journées et une chaleur toujours aussi étouffante. Après un début en fanfare sur les classiques (
L'œuf,
Justice Pour Tous,
Les Gens), le set s'essouffle malheureusement un peu avec les nouveaux morceaux. Ceci est vraiment dommage car le public ne demandait qu'à faire la fête avec le charismatique chanteur. Il nous aura notamment manqué l'hymne totalement jouissif et puéril
Buvez Du Cul.
Passée une petite pause nécessaire pour recharger les batteries, retour sur la Warzone pour
The Bones et leur rock/punk ultra efficace. Comme tout au long du festival, le public a malheureusement encore déserté la scène punk/hardcore. Pas aidés par un son loin d'être parfait, les suédois livrent un set rentre-dedans mais qui peine cependant à nous emporter par manque d'originalité. Le constat sera assez identique pour
The Last Resort. Malgré un leader bien abimé par la vie, au charisme indéniable, il nous manque un petit quelque chose. On ressent la fatigue au sein des festivaliers. La poussière et la chaleur semblent avoir eu raison des plus courageux.
Heureusement pour nous,
Mad Sin ont droit à un accueil plus énergique et chaleureux. En seulement quelques secondes, leur psychobilly aura permis de véritablement lancer la soirée en beauté. Il est évident que leur ambiance et leur jeu de scène se prêtent plus à des horaires nocturnes, mais leur musique est toujours efficace et apporte une dose de fraicheur malgré la température extérieur. En effet, après trois jours de sons plus extrêmes et brutaux, ce rock'n'roll old school fait du bien à nos tympans. Le chanteur Koefte Deville dégage une force et un charisme incroyables et semble totalement ravi d'être la, bien épaulé par des musiciens totalement survoltés.
Ce show aura permis de véritablement lancer en fanfare cette dernière journée. Cependant, la fainéantise de traverser le site sous la chaleur nous fait manquer le set de Dozer. C'est avec une grande excitation que nous décidons de nous positionner pour les
Misfits. Après une grande réflexion, nous avons décidé de privilégier leur punk mythique, au détriment de Soundgarden et de Paradise Lost. Pour l'une des premières fois du week-end, la Warzone est remplie comme un œuf.
Légèrement déçu par la prestation vieillissante de Jerry Only et sa bande en 2009, j'espère cette fois que le set sera plus pêchu. Quel bonheur de pouvoir revoir ce groupe absolument mythique, même si Danzig n'est plus de l'aventure. Cependant, dés leur entrée sur scène, quelque chose ne tourne pas rond. Même si les musiciens ont l'air a fond dans leur set, l'ambiance générale est timide et le son assez faiblard. Les morceaux défilent à grande vitesse mais font surtout la part-belle à l'époque la plus récente.
N'arrivant pas à rentrer dans le show, et réalisant que je suis en train de passer à côté de Soundgarden et de Paradise Lost, j'écoute ce concert pourtant tant attendu et privilégie le chapiteau Altar, après juste quelques secondes d'un Soundgarden apparaissant assez mou.
Ma déception des Misfits s'envole en seulement quelques secondes, totalement emporté par le son parfait de
Paradise Lost. Le chanteur Nick Holmes a une voix plutôt assurée ce soir et l'ensemble des musiciens semble en grande forme. La setlist traverse toutes les périodes du groupe, même les plus décriées, avec notamment
Erased. Pour ma part, les ayant déjà vus sur scène à de nombreuses reprises, je suis totalement ravi de ce choix. A la vue de l'ambiance des plus survoltées, je ne dois pas être le seul. C'est véritablement sur la fin du set avec
One Second et
Say Just Words que je ne regrette pas une seconde d'avoir délaissé Jerry Only et sa bande. Sur ce dernier titre, le riff si parfait m'emporte même totalement dans un autre monde, bien aidé également par des lights sombres adéquats et un public survolté.
A peine le temps de me remettre de ce concert, que
Solstafir enchainent à quelques mètres seulement. Là encore, voici un grand set qui m'emporte totalement. Dés les premières de notes de
Nattfari, tout le public est transporté dans l'univers si particulier des islandais. Leur son est d'une propreté incroyable et nous emmène vers des hauteurs rarement atteintes cette année. Grand moment d'émotion. Espérons qu'ils nous rendrons une petite visite lors de leur tournée automnale. Car, malheureusement, à cause de l'intensité de la programmation de la journée, nous devons écouter leur set pour ne pas louper une miette de
Flogging Molly.
Après l'émotion totale de Solstafir, place alors à la grande fiesta du week-end. Le punk celtique des californiens fait mouche, et déclenche l'hystérie collective. Rarement la Warzone aura été aussi bordélique tout au long du festival. A aucun moment, nous ne regrettons de manquer le début de Black Sabbath, tellement ce show va se révéler jouissif. Sur le papier, leur musique peut paraître douce par rapport au reste de l'affiche, mais force est de constater que l'énergie n'est pas liée à la violence des riffs. A peine le temps de respirer avec cette grande cure de poussière, qu'il faut foncer vers la Mainstage pour la deuxième partie du set de
Black Sabbath.
Comme pour Aerosmith la veille, cela fait quelque chose de se trouver face à l'une des plus grandes légendes du rock. Premier constat qui saute aux yeux sur
NIB : le son est incroyable d'efficacité et les musiciens semblent vraiment à fond. Cependant, un élément non négligeable gâche considérablement l'impression : Ozzy Osbourne est à côté de la plaque. Impossible de faire abstraction de sa prestation catastrophique, avec une voix plus du tout au niveau. Le papy ne tient plus debout et essaye comme il peut de tenir la baraque. Mais c'est tout l'inverse qui se produit : les incroyables riffs du dieu Lommi sont à chaque fois gâchés par la voix insupportable d'Ozzy. Et pourtant la setlist est un véritable cadeau pour tous les fans, avec forcément un rappel fou sur
Paranoid. C'est toujours un bonheur d'entendre ses riffs légendaires, mais malheureusement le prince des ténèbres devrait prendre des cours auprès de Steven Tyler d'Aerosmith pour rester en forme.
C'est donc sur un dernier sentiment mitigé que nous achevons cette fabuleuse édition du Hellfest. Niveau satisfaction, on retiendra surtout en vrac : Conan, Caspian, Solstafir, Kvelertak, Flogging Molly, Paradise Lost, Godflesh… Mais aussi et surtout Aerosmith et Death to All dont je n'attendais pourtant pas grand chose.