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Rock en Seine

Paris, du 22 au 24 août 2014

Live-report rédigé par Fab le 27 août 2014

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Chaque année, depuis plus de dix années maintenant, le festival Rock en Seine constitue une rentrée non officielle pour bon nombre d'amateurs de musiques actuelles à Paris et en région parisienne. En réunissant notamment Arctic Monkeys, Portishead, The Prodigy, Lana Del Rey ou encore Queens Of The Stone Age, ce cru 2014 ne faisait pas exception à la règle. Retour sur une première journée affichant complet quelques jours avant même l'ouverture des portes.

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Souvent réputé pour prendre son temps et n'arriver qu'en fin de journée, le public local semble aujourd'hui avoir rompu avec ses habitudes à voir le nombre de personnes ayant répondu présent au rendez-vous proposé par Cage The Elephant sur la Grande Scène dès 15h30, promus en ouverture de ces trois jours suite au forfait de dernière minute de Volbeat. Alternant entre titres aux atmosphères psychédélique et rock plus musclé et détonnant, les six musiciens menés par un Matthew Shultz intenable et auteur du premier slam de l'édition après quelques minutes seulement lancent les hostilités de la meilleure des manières en ce premier jour. Régulièrement invectivé, le public répond lui aussi présent et se fait même plus bruyant durant le très apprécié Ain't No Rest For The Wicked. Une mise en bouche de qualité en attendant la suite de la journée.

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Il est désormais près de 16h15 sur la Scène de la Cascade et une frange du public mal informée du remplacement du groupe précédent par Kitty Daisy & Lewis se rue vers la scène principale alors que le trio mené par le clan Durham fait son apparition sous quelques rayons de soleil. Si les deux sœurs sont affublées de très saillantes combinaisons moulantes, le reste de la formation présente des costumes en adéquation avec leur musique puisant dans les racines du blues. Accompagnés par un guitariste et une bassiste/contre-bassiste, le trio opte quant lui pour un turnover incessant tant au chant qu'entre les instruments, de la batterie à la guitare en passant par le piano ou l'harmonica, alors qu'un saxophoniste rejoint la bande de quelques titres. Si le groupe n'offre pas la prestation la plus excitante du jour, le public se laisse bercer de bon cœur par une musique légère teintée d'une touche de country. De quoi patienter avant que les choses sérieuses ne débutent réellement.

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Un peu moins d'une heure plus tard, c'est au tour de Wild Beasts de se produire pour la première fois sur une scène du festival francilien, quelques six mois après deux apparitions successives au Nouveau Casino et au Trabendo. A l'image de leurs récents concerts, les quatre anglais ont une nouvelle fois choisi aujourd'hui de miser essentiellement sur leur dernier album en date, Present Tense et son atmosphère plus électronique, dont seront notamment tirés les apaisés Mecca et A Simple Beautiful Truth, mais aussi deux compositions recevant un accueil plus chaleureux du public, Sweet Spot et Wanderlust. Les voix de Hayden Norman Thorpe et Tom Fleming, en falsetto pour le premier et plus grave pour le second, se répondent à merveille en dépit d'une acoustique médiocre tout au long du set et portent à elles seules la prestation du jour alors que la fosse peine parfois à se montrer convaincue. C'est lorsque le groupe choisit de puiser dans l'ensemble de sa discographie que la donne semble enfin changer, notamment durant Hooting & Howling et plus encore lorsque deux des perles de Smother, Reach A Bit Further ainsi que Lion's Share, en clôture du set, font remuer les têtes dans les premiers rangs. La musique de Wild Beasts serait-elle destinée à trouver son salut dans une salle plutôt qu'en festival ? La question mérite d'être posée...

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De retour sur la Grande Scène, l'arrivée de Jake Bugg est accompagnée quelques minutes plus tard par les premières pluies de la journée, la majeure partie de la prestation du jeune anglais étant ainsi accompagnée par un crachin typiquement anglais refroidissant un peu plus une atmosphère déjà fraîche. Si le musicien est connu pour son attitude quelque peu distante dans les conditions live, concentré sur son instrument et peu ouvert aux échanges avec la foule, sa prestation tend à créer une atmosphère propice à l'écoute de ses folk songs tantôt dépouillées tantôt plus électriques lorsque tirées de son second album, Shangri–La. De Seen It All à What Doesn't Kill You en passant par Messed Up Kids et son « tube » Lightning Bolt, Jake Bugg n'a toutefois déjà plus rien d'un débutant et assure, dans un style lui étant propre, des interprétations fidèles à ses enregistrements studio mais contentant un public venu en masse pour observer le musicien de Nottingham délivrer une petite heure durant une synthèse de sa courte carrière. Il n'en reste pas moins dommageable que l'anglais ne parvienne pas encore à montrer une plus grande assurance sur scène après les multiples tournées assurées ces deux dernières années.

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Une traversée du site du festival plus tard, alors qu'une foule imposante à rendez-vous avec les vétérans de Blondie, nous voici face à la scène Pression Live pour assister au concert de Hozier. Accompagné de quatre musiciens, assurant tous ponctuellement les chœurs, le jeune irlandais affiche une allure négligée contrastant avec ses talents de compositeurs et d’interprète, sa voix profonde donnant corps à des compositions oscillant entre pop et folk et au sein desquelles le piano et le violoncelle s'illustrent aux côtés de sa guitare. Peu observé en début de set alors que la pluie poursuit encore son œuvre, le musicien est malgré tout déjà soutenu par des fans installés dans les premiers rangs et se montrant plus bruyants au fur et à mesure que les titres s'écoulent. Certes son univers ne se démarque guère par une quelconque originalité, mais une vraie qualité d'écriture permet à ses compositions de ne jamais laisser poindre un quelconque ennui. Si son titre phare, Take Me To Church, restera comme le point culminant de son set, une reprise réussie de Beyoncé lui permettra d'attiser un peu plus la curiosité d'un public plus nombreux en fin de set. La sortie de son premier album éponyme en octobre prochain pourrait être l'une des belles surprises de la fin d'année 2014..

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Retour vers la Grande Scène pour assister au retour dans la capitale de l'une des attractions de cette édition du festival : The Hives. Connus pour l’intensité de leurs prestations et le grain de folie de leur leader Pelle Almqvist, les cinq suédois, même privés ponctuellement de leur bassiste Mattias Bernvall, vont déverser une heure durant un garage rock tendant vers le punk des plus dévastateurs. Avec une setlist sous forme de Best Of parcourant l'ensemble de sa discographie, le groupe parvient sans la moindre difficulté à dynamiter Rock en Seine, les mimiques du déjanté guitariste Niklas Almqvist ou les multiples discours et monologues de l'intenable Pelle Almqvist faisant mouche inlassablement. De l'entame tambour-battant avec Come On! puis Take Back The Toys, en dépit de quelques problèmes de microphone, aux classiques Go Right Ahead, Main Offender et Tick Tick Boom, le plaisir est partagé par tous, alors que le très attendu Hate To Say I Told You So apporte la conclusion attendue par tous au concert. Une démonstration digne de la réputation du groupe.

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L'une des sensations annoncées du festival s'apprête dans la foulée à faire ses grands débuts officiels à Paris, quelques jours seulement avant la publication de son premier album éponyme : Royal Blood. Avec plusieurs singles à leur actif et une renommée dépassant désormais les frontières de leur Angleterre natale, Mike Kerr et Ben Thatcher sont ainsi attendus ce soir tels des messies par les amateurs de rock corsé. Avec des références évidentes à Queens Of The Stone Age, Led Zeppelin ou encore Muse, les deux anglais ont ainsi vu leur réputation les précéder et nombreux sont ceux occupant les premiers rangs de la scène Pression Live à les attendre avec impatience.
Dès les premières notes de Hole, le ton est donné : la batterie explose, la basse déverse ses riffs assassins et le chant n'est alors plus que secondaire. La machine est en marche et ne s'arrêtera plus durant la quarantaine de minutes leur étant accordée. Avec des éclairages minimalistes et souvent à contre-jour, les deux compères parviennent sans la moindre difficulté à occuper l'espace et attirer tous les regards. La quasi-totalité de leur disque est ainsi présentée, à commencer par les singles Come On Over, Figure It Out, Little Monster et bien entendu Out Of The Black en fin de concert, alors que You Can Be So Cruel, Blood Hands ou le tortueux Ten Tonne Skeleton semblent eux aussi destinés à connaître un beau succès dans les prochains mois. Impeccablement rodés et affichant une complicité évidente en plus de disposer d'un répertoire solide, Royal Blood s'imposent comme l'une des révélations de l'année, tant sur scène que sur disque.

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Difficile après une telle démonstration de se tourner vers la mécanique bien huilée mais sans âme des Arctic Monkeys dont le succès populaire en ce jour ne faisait aucun doute à la vue des nombreux tshirts affublés depuis le début journée par de nombreux fans. L’heure du repos a sonné, Royal Blood et The Hives sortant comme grands gagnants de ce vendredi avant les deux prochaines journées aux programmes tout aussi copieux.
artistes
    Arctic Monkeys
    The Hives
    Jake Bugg
    Gary Clark Jr.
    Cage The Elephant
    Die Antwoord
    Blondie
    Wild Beasts
    Kitty, Daisy & Lewis
    Trentemøller
    Mac Demarco
    Crystal Fighters
    PEGASE
    Jessica93
    Étienne de Crécy : Super Discount 3
    Royal Blood
    Hozier
    Traams
    Tiger Bell
    Alice Lewis
    Velvet Veins
    Camp Claude
photos du festival