logo SOV

Eurockéennes

Belfort, du 29 juin au 1er juillet 2007

Live-report rédigé par Arth le 8 juillet 2007

Bookmark and Share
Couchés à 4h54. Fainéantise classique du samedi matin, c'est un peu en cours de route qu'on arrive sur le site du festival pour cette deuxième journée. Les gargouillements de Joeystarr accompagné de riffs musclés nous suivent jusqu'au chapiteau en attendant Cold War Kids, la mini révélation indé de la fin 2006.

Prestation « nice and easy » pour les quatre new-yorkais. Malgré leur son très personnel, on ressent quand même leur incapacité à sortir des sentiers battus. Alors que le disque révèle son lot de surprises dans les premières écoutes, on déplore sur scène un manque d'imagination et des chansons qui s'essoufflent en quelques mois. Ils ont sans doute trouvé la couleur mais pas encore la forme. Les singles Hang Me Up to Dry et We Used To Vacation ravissent le public. Ce qui plait aussi beaucoup, c'est ce début de concert avec des titres comme Hospital Beds ou le montagneux God Make Up Your Mind où aucun des membres du groupe n'est mis en avant. Ils sont tout les quatre attelés à leur instrument et jouent en communion. Tell Me In The Morning rameute les quelques curieux qui débarquent encore sur le site; pour nous le temps venu d'aller faire la queu-leu-leu avec les très bluesy Blanche qui perturbent l'espace-temps sous la Loggia.

Tumi & the Volume, des sud-africains qui jouent du hip-hop instrumental dans un brouhaha de basse très perturbant en plus d'être ennuyeux nous feront patienter en attendant la venue du petit roi de ces Eurockéennes, j'ai nommé Abd Al Malik.
Un peu chez lui, c'est dans une montée frénétique de jazz qu'il déboule sur scène sous les acclamations très généreuses du public. Abd Al Malik, la voix poétique de la jeunesse des cités. Abd Al Malik, une plume aussi respectueuse pour ses ancêtres que désinvolte pour ses contemporains. Trop longtemps comparé à Grand Corps Malade, c'est sur scène qu'il fait ses preuves et impose sa supériorité. Mise en scène lumineuse, Soldat De Plomb nous achève. Première chanson. Gorge nouée par les textes, on est subjugué par temps d'amour transmis, tant de sincérité, tant de classe et tant de talent. Le jazz band assurent ses arrières au point de prendre le dessus par moment. La malice avec laquelle il arrive à amener une foule folle sur un rythme totalement jazz détonne et on ne peut que saluer l'écrivain et le showman, l'espèce de sauveur qu'il ne veut pas être. Les Autres, Saigne, Le Grand Frère, le sublime Rentrer chez Moi, des titres bouleversants. Un tour de présentation des musiciens à l'ancienne, des solos imposant, et une imitation de Brel. Incontestablement le concert fort de cette journée et de ce festival. Touché.

Un peu de repos et un sandwich grec pour reprendre ses esprits, on guette la fin du concert de Maxïmo Park. Toujours les mêmes parades de Paul Smith à la Plage. Encore une fois mal servi par de mauvais réglages de la sono ... triste habitude pour cette année.
La malédiction continue avec Deerhoof à la Loggia. Des basses insupportables qui nous font fuir dans le désert de la grande scène qui se remplit petit à petit pour les Queens Of The Stone Age.

Leur disque divise encore. Nouvelles arrivées dans le line up, nouvelles chansons mal accueillies, le déclin ? Allez dire ça à Josh Homme quand il entame son set sur Burn The Witch. Les Queens Of the Stone Age sont un groupe taillé pour la scène. Une claque sur chaque chanson. Turning on the Screw, Battery Acid, Sick Sick Sick, 3's & 7's pour les nouvelles. Monster In Parasol, Feel Good Hit Of the Summer et Mexicola pour les moments où généralement on pense très fort « oh putain » sur la première note. Classe, le mot qui résume ce concert. Aussi classe avec du sang dans la bouche et du sable dans les cheveux qu'avec un casque de gomina et un costume taillé sur mesure. Le nouveau bassiste qui bouge beaucoup incite Josh a se dandiner un peu plus. Mignon complexe. Un final presque classique avec No One Knows et le monstrueux A Song For the Dead ... pour réveiller les deux ou trois zombies qui rôdent depuis la veille entre les tuyaux à pression et les toilettes.

Trou noir, nous rentrerons et raterons les Hives et Digitalism. Sans trop de remords. Aujourd'hui de rares mais de très bons moments. Le sacre d'un roi et de ses reines.
artistes
    The Hives
    Queens Of The Stone Age
    Phoenix
    JoeyStarr
    Olivia Ruiz et ses invités
    Editors
    Abd Al Malik
    Digitalism
    Maxïmo Park
    Cold War Kids
    Tokyo Ska Paradise Orchestra
    I'm From Barcelona
    Bassékou Kouyaté
    Tumi And The Volume
    Stones Throw
    Scanners
    Blanche
    Deerhoof
    Midnight Juggernauts
    Shitdisco
    Anthony joseph & the spasm band
    Kill the vultures
    Katel
    For My Hybrid
    Navel