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For Noise Festival

Pully, du 21 au 23 août 2014

Live-report rédigé par Amandine le 10 septembre 2014

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vendredi 22
Bien remis de nos émotions de la veille et reposés du froid d'un mois d'août synonyme d'octobre, nous sommes parés pour la soirée la plus british (même s'ils ne sont que deux groupes, petite moisson que le For Noise 2014 pour les Britons) de cette édition. Autant ne pas faire durer le suspense plus longtemps, LA claque, la vraie, la révélation, est à venir en ce vendredi ensoleillé.

En bonnes ouailles que nous sommes, dès 18h30, nous assistons au premier concert sur la Grande Scène mais notre esprit est déjà ailleurs. Pendant le reste de la journée, on entendra beaucoup, au détour de conversations, d'élans enthousiastes pour ce set de Balthazar. Il faut dire que les Belges excellent dans ce qu'ils font, à savoir une pop généreuse, enthousiaste, parfaitement exécutée, sans faux pas ni approximations, probablement l'exact inverse du concert qui nous enivrera le plus en cette journée. Que reprocher à Balthazar ? Pas grand-chose mais le fait qu'ils aient joué à plusieurs reprises dans la capitale française cette dernière année aura probablement entaché notre enthousiasme. Qu'importe, on ne leur jette d'ailleurs pas la pierre, mais constatons que la découverte vient bel et bien de ce qui se trame au DeMovie à 19h30.

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Ne vous fiez ici ni à leur nom, ni à leur apparence de jeunes britons un brin branleurs : Adult Jazz vont émerveiller par leur maîtrise et leur ingéniosité, leur audace et leur imagination débordante. Alors que l'heure indiquée sur les programmes est déjà dépassée de plusieurs minutes, on ne s'affole pas du côté des musiciens et on profite pleinement de la météo qui nous laisse une trêve. Si la presse spécialisée n'a d'yeux et d'oreilles que pour Alt-J et leur nouvel album à paraître, Adult Jazz n'ont absolument pas à pâlir et relèvent haut la main la comparaison. Ne cédant pas à la facilité et à l'aspect commercial, nos quatre jeunes génies proposent une approche originale (un peu à la manière de James Blake, notamment pour les tonalités parfois soul de la voix) et n'hésitent pas à changer d'instruments entre les morceaux. Leur maîtrise n'a d'égal que leur sensibilité naturelle et nous sommes estomaqués durant tout le set. Rien ne semble les arrêter et lorsque le jeune leader se permet une harmonie vocale accompagné d'un trombone, à la manière d'un Robert Plant répondant à la guitare de Page sur You Shook Me, la conquête est totale. Subtils mais aussi dansants, Adult Jazz effleurent quelques inspirations, Animal Collective en tête de liste pour les expérimentations sonores, sans jamais tomber dans l'écueil de la redite. Pour ceux qui auraient loupé les premières séances, une tournée rattrapage est prévue en novembre, foncez-y !

Après ce grand moment d'émotion, triste retour à la réalité. Jean-Louis Murat, accompagné de son Delano Orchestra, n'aime pas les médias visuels, ce n'est plus une révélation, alors forcément, nous ne sommes pas surpris qu'il ait interdit aux photographes de l'immortaliser, mais difficile après cela de savourer le moment qui peine à décoller (la faute aux sales jeunes d'Adult Jazz aussi, comment voulez-vous aimer quelque chose après une telle prestation ?!). Qu'à cela ne tienne, on reste en retrait, en profitant pour se désaltérer, nourrir ou discuter, et attendre les prochains venus.

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Dans la famille des groupes aux noms d'animaux, l'Abraxas accueille Duck Duck Grey Duck, formation menée par le leader de Mama Rosin, découvert quelques années auparavant au même For Noise. Si Adult Jazz (encore eux !) voguaient sur des sentiers peu foulés par le passé, c'est tout le contraire pour les Suisses qui reviennent aux fondamentaux du rock et du blues. Le bon côtoie le moins bon et nous préférons nous écarter et rejoindre la Grande Scène où le deuxième grand moment de la soirée risque d'avoir lieu.

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Other Lives ne nous décevront à aucun moment. Inutile de présenter ceux qui font partir du cercle très fermé des « faiseurs de pop pompeuse mais pourtant si belle ». Contrairement à leurs amis d'Arcade Fire, la musique est emphatique mais pas le groupe et cette simplicité leur confère une certaine sympathie. Les sonorités se mélangent pour créer une harmonie délicieuse qui nous soulève et nous emporte loin, dans les contrées imaginaires peuplées de paysages oniriques. Plus rien ne compte que cette musique, emmenée par le Don McLean des temps modernes. Un grand moment, une fois encore, pour cette deuxième soirée du For Noise.

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Les concerts se suivent et ne se ressemblent pas et c'est autour de The Wild Guys que nous continuons notre soirée et nous réchauffons à coups de surf rock et de garage. Vêtu d'une jolie chemise à fleurs et entouré de types à bananes gominées et vestes à l'effigie des Cramps, le chanteur se démène pour proposer des titres simples et efficaces, de quoi passer un bon moment, même si beaucoup semblent attendre impatiemment l'une des têtes d'affiche de la soirée, Kaiser Chiefs.

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Contrairement à une bonne partie des spectateurs, nos préoccupations ne se tournaient clairement pas vers les Anglais, et pourtant, force est de constater que le show sera impressionnant. Une entame sur Everyday I Love You Less And Less donne le ton ; entre les machines à danser (Na Na Na Na Naa ou encore Oh My God) ou les titres plus calmes (principalement les nouveautés), on alterne sans pour autant perdre le rythme. Ricky Wilson, métamorphosé en beau gosse depuis peu, se donne à fond : numéro 1 en lancer de microphone, gestuelle non sans rappeler un certain Damon Albarn et, surtout, un charisme et une énergie incroyables.
Musicalement, c'est catchy, certes plus faiblard sur les morceaux calmes mais cela est rapidement pallié quand on repasse à ce que le groupe fait de mieux : des compositions taillées pour le live, où l'on peut reprendre les refrains à tue-tête, ce que nous ferons d'ailleurs à cœur joie.
Nous n'attendions pas les Kaiser Chiefs et c'est pourtant pendant une heure et demie qu'ils auront réussi non seulement à retenir notre attention mais également à nous donner du plaisir.

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Il est presque deux heures du matin et les lumières autour de la Grande Scène s'éteignent peu à peu ; pourtant, nous tentons de terminer la soirée sur une dernière touche de folie avec The Giant Robots, groupe de garage suisse. Costards pour les hommes, mini robes noires et blanches pour les femmes, on se croirait de retour dans les 60's et musicalement, c'est la même chose. Grâce à un chanteur très bavard, drôle, faisant le show et s'exprimant en anglais alors qu'il est sans aucun doute francophone, nous nous prenons au jeu, nous déhanchons jusqu'au bout de la nuit, rêvant déjà à un lendemain tout aussi palpitant que cette soirée.
artistes
    Kaiser Chiefs
    Adult Jazz
    Other Lives
    The Giant Robots
    J.-L. Murat & The Delano Orchestra
    Balthazar
    The Wild Guys
    Duck Duck Grey Duck
    Adieu Gary Cooper
    Lady Black Sally
    Wolfman
    Quintron And Miss Pussycat
photos du festival