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Eurockéennes

Belfort, du 29 juin au 1er juillet 2007

Live-report rédigé par Arth le 9 juillet 2007

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dimanche 1er
Réveillés par les classiques « APEROOOOOOOOOOOO », le mot le plus usité du camping, c'est excités que nous petit déjeunons. Dream Day, ou encore D-Day, la juxtaposition rêvée des noms les plus « nobles » des bacs indés se tient en ce jour de premier juillet.

Mais petite introduction par les saltimbanques. Stuck In the Sound ouvre à la Plage. Encore une fois, mélasse sonore, voix indiscernable. Les soucis s'arrangent au bout de quelques titres. Toy Boy et Delicious Dog me suffiront pour m'amener à penser que, comme lors leur passage au Tryptique il y a deux ans, Stuck In the Sound est un groupe prometteur mais encore un peu trop braillard sur scène. Un manque de clarté évident.

Direction la Loggia, peu visitée cette année pour le moment, pour la découverte forcée de la journée avec les français de Stellardrive. Problème principal: leur allure. Problème secondaire: leurs penchants pervers pour des moments rythmiques d'ados punk. Résultat: élu groupe le plus kitch du festival. Peut-être trop vite assimilé à du post rock, je suis quelque peu désappointé de voir un groupe de lycée, ou presque, jouer aux Eurockéennes plutôt que dans leur cave. La musique en elle-même n'était pas à jeter, mais ce qu'ils dégageaient, ou ce qu'ils ne dégageaient pas, tuait leurs chances d'être remarqués. Retour à la plage pour Loney, Dear, groupe suédois sous la lumière depuis le matraquage Nova de leur single The City The Airport qui ressemble à s'y méprendre à un titre qu'aurait pu jouer Tahiti 80. Le charme simple de l'innocence pop de ces jeunes gens n'opère pas sur scène. Et pourquoi encore une fois? A CAUSE DU SON! Gros carton rouge aux ingénieurs sons de la Plage tant il est intolérable de proposer de telles conditions à un public quand on se dit être un festival européen. Heureusement, le temps gagné par notre départ de la Plage servira à quelque chose : être idéalement placé pour TV On The Radio.

Une des plus grosses attentes pour moi tant ce groupe m'avait laissé un souvenir impérissable en concert à plusieurs reprises. Je ne pouvais pas être déçu; et je ne sais pas ce qui m'a pris, mais je l'ai été. Le groupe a changé d'objectif. Aujourd'hui ce sont des versions légèrement revues des classiques Staring at The Sun ou Dreams qui nous sont proposées. Et pour quoi ? Pour faire sauter un public un peu léger à la réaction. Le plus déchirant était ce Staring At The Sun version « BOUM BOUM ». Toute la subtilité, toute la délicatesse de ce titre s'est envolée en fumée. Fort heureusement, Tunde et Kyp semblent encore possédés et dégagent une aura qui force le respect, mais mon impression d'ensemble restera mitigée. Je comprends mieux désormais les « coups de speed » de Return to Cookie Mountain. Au revoir splendeur ?

Pointait aussi le bout de mon exaspération concernant le public beaucoup trop guidé par les médias type radios de masse qui dénaturent l'essence fragile de ces disques. La preuve : The Good, The Bad & The Queen. Point négatif: Grande Scène. Leur musique n'est pas une musique de stade. Elle ne sert pas à faire danser, ni à faire sourire. Sans étonnement la moitié du public s'endormira devant tant de distance et de courtoisie. Sur scène aucun problème, le groupe assure un concert avec une grande classe, Paul Simonon égal à lui même (bassiste le plus classe de tout les temps), Damon possédé par le malin en période de spleen, Tony toujours aussi décontracté. Une fois encore la setlist suit l'ordre du disque. Aucune surprise, quelques bâillements. Un peu de rancœur envers l'organisation qui a transformé un moment qui aurait pu être intime en une supercherie commerciale qui foire sans aucune surprise.

Klaxons. Un vrai embouteillage pour arriver sous le Chapiteau ... Ouverture par The Bouncer, enchaînement avec Atlantis to Interzone. Dommage de servir la même soupe tout les soirs. Pas assez bien placé et peut-être agacé de cette engouement généré par le matraquage sur les médias partenaires des Eurockéennes, ce concert ne m'a pas plu. Ennuyant. Aucune nouveauté, aucune chaleur dégagée, aucun esprit. En plus d'être triplement déçu, la programmation ne m'inspire pas jusqu'au passage d'Air, soit une heure vingt de sieste sponsor SFR.

Sans savoir la nouvelle, je devinais déjà leurs sourires un peu frustrés et contrariés sur scène. En réalité, deux jours auparavant, leur petit sacre versaillais avait tourné au cauchemar, la faute au temps. Souvenirs vagues, je ne me rappelle que de la Mer du Japon et de l'enchaînement très rock Don't Be Light / Kelly Watch The Stars / Sexy Boy. Je me rappelle avoir ri en dansant. Ce concert devait être bon alors. Seul le fait de les voir chanter de leurs propres voix les passages vocaux féminins de l'album était déroutant, mais juste et bien abordé. Air reste un ovni dans le ciel, à la fois brillant et énigmatique. Ambiance folle au milieu de la foule hypnotisée par les nappes sonores synthétisées et les voix robotiques câlines. A vivre de l'intérieur.

Un autre concert se vit de l'intérieur, ou plutôt, à l'intérieur. Arcade Fire clôturait le festival cette année. Sous une fine pluie, les messies de l'indie music depuis maintenant trois ans ont électrisé nos corps mouillés. Comme à son habitude c'est sous haute tension que Win entame Keep The Car Running. Les néons rouges posés sur le devant de la scène à la verticale éclairent les premiers rangs éblouis par les prêcheurs. No Cars Go, Haiti, Black Wave/Bad Vibrations pour commencer. Les frissons montent et redescendent. La pluie est une des pièces maîtresses du puzzle : oser jouer In the Backseat devant 30000 personnes figés sous l'eau.
Deuxième partie de concert classique: Intervention, Antichrist Television Blues, Ocean Of Noise pour les derniers nés, Tunnels, Power Out et Rebellion pour les fous et déjà grands classiques.

Le groupe ne jouait pas un grand rôle dans ce concert. Ce qui compte au final, c'était surtout cette atmosphère de fin de festival, ce temps qui pleure avec nous quelques larmes de « peu importe les quelques déboires, beaucoup de souvenirs illumineront mon visage quand j'en parlerai aux autres ».
artistes
    Arcade Fire
    Tryo
    Air
    The Good, The Bad And The Queen
    TV On The Radio
    Laurent Garnier
    Bikini Machine
    Sick of It All
    Bitty McLean
    Klaxons
    Hatebreed
    Loney, dear
    Goose
    Pelican
    65daysofstatic
    Stuck in the Sound
    Hey Gravity !
    Fluokids Dj's
    Chin Chin
    Shy Child
    Yuksek
    The Audience
    Cocoon
    Stellardrive