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Solidays

Paris, du 6 au 8 juillet 2007

Live-report rédigé par Fab le 10 juillet 2007

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vendredi 6
Pour la première journée de son édition 2007, avec les venues conjuguées de Kaiser Chiefs, Editors, The Sunshine Underground et même Paolo Nutini, le festival parisien Solidays prenait une coloration britannique des plus appréciables. Des espoirs rapidement confirmés sur les différentes scènes tout au long de la journée...

Si les Fatals Picards enflamment le public de la scène principale dans un premier temps, c'est sur la scène du Phoenix que The Sunshine Underground se produisent après un dernier passage remarqué à la Maroquinerie quelques semaines plus tôt. Une fois de plus, les quatre anglais originaires de Leeds mettent en évidence leurs excellentes capacités scéniques malgré un léger manque de charisme récurrent. Le rythme auquel les titres sont joués est effréné, avec un son puissant et précis, et agrémenté de riffs efficaces ou les nombreuses distorsions générées par les pédales sont aisément maitrisées. Le public ne s'y trompe pas et acclame avec ferveur un Commercial Breakdown ravageur ainsi qu'une poignée d'inédits prometteurs.

Vient ensuite le tour d'Editors, auréolés de la première place atteinte dans les charts par leur album An End Has A Start quelques jours plus tôt. Dès les premières minutes, un constat s'impose malgré tout : pas plus concerné qu'intéressé, visiblement amorphe, le maigre public massé devant les quatre anglais regarde d'un oeil curieux une prestation malgré tout de qualité. Les nombreux efforts d'un Tom Smith que certains qualifieront d'autiste, couplés à une succession de compositions toutes plus réussies les unes que les autres (The Racing Rats, Bullets, Munich, The Weight Of The World, You Are Fading...), ne parviennent à aucun moment à tirer les curieux de leur léthargie. Au final, ce n'est qu'avec un judicieux enchainement de Smoking Outside The Hospital Doors et Fingers In The Factories que l'ambiance montera d'un cran... avant de retomber tout aussi rapidement dès la fin du set du groupe.

Les clowneries de Marcel et son Orchestre prennent alors le relais durant une petite heure avant que la machine Kaiser Chiefs ne prenne les choses en main avec une facilité déconcertante. Une fois de plus, un homme, un seul, se voit couronner comme le maître de cérémonie : Ricky Wilson. Il court, saute, grimpe aux quatre coins de la scène, traverse la fosse jusqu'à prendre place sur une table esseulée où le « petit peuple » peut se rassembler à ses cotés... un jour, Ricky Wilson marchera sur l'eau, ce n'est qu'une question de temps. C'est ainsi un groupe en grande forme qui interprète les meilleurs titres de son catalogue, avec dans un premier un temps Everyday I Love You Less And Less des plus fédérateur puis une succession sans fin de perles britpop : The Angry Mob, Modern Way, Heat Dies Down, Take My Temperature, Na Na Na Na Naa et Retirement. Le public apprécie et se laisse emporter par cette tornade musicale ponctuée par les inévitables I Predict A Riot et bien entendu Oh My God repris en choeur par les fans. Une prestation rodée sur les routes de l'Europe ces derniers mois, et désormais d'une efficacité redoutable.

La fin de soirée est moins glorieuse. Ou peut-être plus rude. Dans un premier temps, et avec une certaine réussite, Joeystarr secoue son public sans vergogne avec ses hurlements rageurs, ses provocations multiples et un jeu de scène au point. On l'aime ou on le déteste, mais l'animal se mue une fois encore en bête de scène aux rugissements ravageurs. Un des temps forts de la journée, dans tous les sens du terme.
Le « bide » du festival sera à porter au crédit de la reine du vendredi soir, j'ai nommé Ms. Lauryn Hill. Ses premiers pas sur scène après un long jam de l'orchestre l'accompagnant en disent long sur le comportement de l'américaine dont on soupçonne le déplacement principalement pour remplir son compte en banque après un long voyage depuis Dubaï. En jouant la carte d'un revival funk très 70s, tout autant dans son look vestimentaire et son maquillage douteux que dans les instrumentations choisies, la star annoncée de l'événement parisien se voit tout autant desservie par des arrangements copieux et brouillons que par sa voix sur le déclin devenue braillarde et sans profondeur au fil du temps.
On aurait assurément aimé vibrer à ses cotés, mais même les quelques reprises des Fugees jouée en fin de soirée (Killing Me Softly, Fu-Gee-La...) auront semblé bien fade en comparaison avec ses prestations passées. Une vraie déception.
artistes
    Ms. Lauryn Hill
    Kaiser Chiefs
    Editors
    Joeystarr
    Paolo Nutini
    Marcel et son Orchestre
    Les Fatals Picards
    No One Is Innocent
    The Sunshine Underground
    Eiffel
    Mademoiselle K
    Garland Jeffreys