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OÜI FM Festival

Paris, du 23 au 25 juin 2015

Live-report rédigé par Jean Duffour le 27 juin 2015

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Pour la première soirée de son festival annuel, OUI FM nous offrait une affiche on ne peut plus alléchante avec notamment Drenge, Temples et Noel Gallagher's High Flying Birds pour donner le coup d'envoi de cette nouvelle édition. Un départ en fanfare était donc à prévoir.

Placés sur l'un des créneaux les plus ingrats, où le public se partage entre badauds étonnés de la présence d'une scène et les fans d'Oasis qui arrivent munis d'un McDo espérant entendre la Shelter Song de Temples, les Drenge, un peu crispés, se sont contentés de faire du Drenge. Puissants à tous les étages, les guitares violentes et la batterie vrombissante n'ont laissé que peu de répit à la foule en formation.

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Le duo qui ne cesse de monter est accompagné d'un troisième larron, tantôt guitariste, tantôt bassiste : venu pour alimenter l'épaisseur du mur de distorsion dressé. Toujours aussi peu loquaces, les anglais déroulent leurs certitudes, saupoudrant leurs morceaux ravageurs de ballades grunge apaisées. Le trio livre un set intéressant et solide, avant de s'en aller, sans bruit. Une prestation qui aura le mérite de donner le ton ambitieux de la soirée, et d'éveiller un peu les sens engourdis.

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Temples, la révélation de l'année 2012, assure parfaitement la transition entre la jeunesse fougueuse de Drenge, et la (toute) puissance apaisée du grand Noel Gallagher. Remettant au goût du jour une pop psychédélique et commerciale, le groupe se conforme malheureusement à son image de toujours. Du TOY un peu mou, sous couvert d'un look très, peut-être trop, travaillé. Une seule chanson inédite à se mettre sous la dent au milieu d'un set qu'il serait grand temps de rafraîchir.
Les chansons s'enchaînent sans que vraiment le ton ne monte. Le guitariste coincé entre ses quelques notes de guitares et ses deux touches de clavier peine à exister, quand la basse demeure trop peu mise en avant, symbolisent un groupe en manque d'explosivité sur scène.

Certes il fait encore jour, et, à n'en point douter, la masse formée sur la place de la République n'aura d'yeux et d'enthousiasme que pour l'arrivée du chef. Toutefois, le groupe ne semble pas donner sa pleine mesure. Hormis quelques introductions allongées, cette prestation live est difficilement différenciable de l'écoute du disque. Pendant trente secondes le groupe a bien essayé d'entretenir l'illusion en retardant le lancement Shelter Song, en vain. Le tube intervient néanmoins pour le plus grand soulagement de l'assistance qui décidément ne connaissait pas grand chose d'autre.
Une prestation en dents de scie pour le quatuor de Kettering : quelques éclats au moment des tubes Shelter Song et Mesmerise, mais des faiblesses au moment d'arpenter les tréfonds de l'inégal Sun Structures. On ne part pas fâchés, mais on n'en ressort pas convaincus.

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« The Chief is back » titrait le NME à propos du retour du compositeur d'Oasis. Une sentence affichée un peu partout sur la place de la République au moment d'accueillir Noel Gallagher's High Flying Birds. Une arrivée scénique inscrite sous le signe de l'humilité puisque le mancunien a choisi une de ses propres chansons, Shoot A Hole Into The Sun, pour l'introduction.
Le rodage n'est pas long, mais les premières chansons peinent à susciter un engouement total. Bien sûr, le charismatique Noel éblouit de sa grâce les compositions qu'il enchaîne, mais le tout manque un peu de saveur. Fruit du hasard, ou du public, le réveil sonnera aux premières notes de Whatever. Il faut bien l'avouer : dès que l'assistance se met à chanter en chœur, le rendu a une sacré gueule.

Fort de ces premières acclamations, Dream On augmente la pression. Guitares intenses et vocalises puissantes s'élèvent devant les 25 000 personnes agglutinées autour de la scène. La sublime If I Had A Gun concrétise la hauteur de la prestation, et propulse le public dans une autre dimension. Quelque peu linéaire au moment des chansons de son dernier album, pas aidées par leur localisation dans la setlist, Noel excelle au moment des classiques.

Et on ne peut s'empêcher de le penser, le public n'est jamais aussi enjoué qu'à l'écoute des classiques. Si The Masterplan provoque un tourbillon sensoriel, la conclusion sur Don't Look Back in Anger restera le clou de cette soirée, chantée de bout en bout par l'assistance survoltée. Il nous reste à conclure bêtement : Noel Gallagher est très bon, mais l'ombre d'Oasis, jamais très loin, y est pour beaucoup.
artistes
    Radio Elvis
    Drenge
    Temples
    Noel Gallagher's High Flying Birds
photos du festival