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OÜI FM Festival

Paris, du 23 au 25 juin 2015

Live-report rédigé par Olivier Kalousdian le 27 juin 2015

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mercredi 24
La place de la République résonne encore des évènements du 11 janvier 2015... Nouvellement rénovée, elle se prête maintenant facilement aux grinds des skaters, aux recueillements monumentaux et à l'organisation d'évènements populaires. L'ex festival Soirs d'Eté (lancé en 1998 avec le comité des fêtes la Mairie du 3ème arrondissement de Paris), le OÜI FM Festival prend chaque année un peu plus d'ampleur et évolue, désormais, sur les pavés de grès de la place de la République. Avec plusieurs dizaines de milliers d'amateurs de rock ayant assisté, médusés la veille aux prestations made in Pias de Temples, Drenge ou Noel Gallagher, ce festival gratuit en plein Paris affiche une insolente programmation, trois soirs durant.

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Après la diffusion du court-métrage Yo, Pékin! des Naïve New Beaters (les locaux de la radio), le groupe de Vannes, Fuzeta (dont le nom est une référence à la ville portugaise de Fuzeta), prend les commandes de la soirée du 24 juin. Lauréat du Prix Ricard S.A Live Music 2015, les quatre musiciens français proposent une americana pop haut perchée qui renvoie tout aussi bien à Bon Iver qu'à Grizzly Bear. Un démarrage en forme de chevauchées rock épiques (Dive) et de couchers de soleil évoquant les grands espaces américains.

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Talisco vient quant à lui de Bordeaux. Jerome Amandi, de son vrai nom, se produit en anglais depuis son premier single, You Wish, sorti en 2013 et au menu de la setlist de ce soir. Résident parisien vivant au milieu de ses machines, il façonne un univers électro folk et électro pop où le gimmick imparable a pris le pas sur le refrain et où le spleen parisien des guitares croise avec les vocalises californiennes. Une sorte de romantisme épineux, mais amical, pour ne pas dire gentillet...

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Bring the noise. The Strypes entrent en scène à 21h et vont survolter les débats en secouant un public à demi endormi par les deux prestations qui les ont précédés. Les quatre Irlandais qui distillent un rock à degré d'alcool élevé vont rappeler à la foule, maintenant conséquente, que le rock est aussi une question d'attitude, scénique et musicale ! Fans de Chuck Berry ou de Bo Diddley, The Strypes vont gratifier l'auditoire d'un set de douze titres qui débute sur le tonitruant Now She's Gone et son riff de guitare assassin. Doublé d'un riff similaire à la basse, ce titre donne à Ross Farrelly tout loisir d'exprimer son talent de chanteur et d'animateur de groupe. Josh McClorey a choisi de trancher avec les tenues vestimentaires de ses comparses et affiche un tee shirt de Nirvana du plus mauvais effet à coté des classieux costume et lunettes noirs de Ross Farrelly. Une faute de goût inhabituelle chez The Strypes dont la musique est souvent associée à des tenues pompées chez les Blues Brothers. Un blues rock qui exprimera toute sa rage post adolescente sur les deux titres fermant la marche, le très Rolling Stonien Still Gonna Drive You Home et I Need To Be Your Only en guise de conclusion. Mention spéciale à Blue Collard Jean et sa rythmique rockabilly ; la place de la République va rester sonnée de longues minutes après la fin du set des jeunes musiciens.

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Quand Gaz Coombes entame son tour de chant, 22h30 ont quasiment sonné à la pendule du mini studio OÜI FM qui émet en direct du festival, à l'espace presse. Dom Kiris, Caro Chimot ou Joe sont, ce soir, à la manœuvre. Chapeau et caméra GoPro vissés sur la tête, Gaz Coombes filme le public et les photographes de la fosse ; mise en abîme de la médiatisation à outrance ou préparation d'un documentaire sur son œuvre, nous le saurons bientôt...
Auteur d'un second album solo nommé Matador, l'ex chanteur des Supergrass semble être inconnu de la plupart des parisiens présents et, plus inquiétants de bon nombre d'invités de l'espace presse... Il faut dire qu'après la sensation de son premier disque, Matador n'a pas attiré à lui le succès qu'il semblait mériter. La cassure est nette entre le garage rock souvent puissant de The Strypes et les ballades douces amères, mais bien pensées, de Gaz Coombes au clavier, accompagné de quatre musiciens en formation classique. Il faudra attendre le très Beatles Hot Fruit pour remuer le set du natif d'Oxford. Découverte pour certains, ex star de la britpop pour d'autres, Gaz Coombes livre un set complet et de bonne facture, amputé de titres en perte de vitesse, toutefois. Break The Silence le bien nommé arrivera néanmoins à maintenir la pression sur les jambes et les esprits par ses sonorités électro pop et ses breaks plus classiques, épicés de riffs épais.
artistes
    Fuzeta
    Talisco
    The Strypes
    Gaz Coombes
photos du festival