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Solidays

Paris, du 6 au 8 juillet 2007

Live-report rédigé par Fab le 12 juillet 2007

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dimanche 8
Après le rock mis à l'honneur durant 48h, place pour la troisième journée du festival Solidays à une programmation plus diverse et ouverte au grand public avec les venues conjuguées de Yannick Noah, Ayo et bien entendu Diam's, sans toutefois oublier les revenants de Trust. Une affiche cosmopolite de qualité, suffisante pour attiser la curiosité de tous.

Les premiers arrivés ne manquent pas d'assister aux prestations de Gentleman ou des Skatalites, mais c'est avec Adrienne Pauly que démarre véritablement l'épopée du jour. Récente nominée aux Victoires de la Musique, la chanteuse française s'est entourée de quatre musiciens trentenaires aux allures de rockeurs. A l'écouter, on en arrive pourtant rapidement à se demander comment un tel engouement à pu naître autour de l'artiste... le chant est faux et saccadé, les textes sentent le réchauffé et son attitude scénique n'arrange rien. Après une poignée de titres seulement, le dépit nous pousse à profiter des plaisirs que le festival peut offrir : visite du village associatif, discussion avec différents acteurs du site et pause boisson bien méritée.

Les guitares de Kaolin accrochent par la suite les oreilles des passants. Si les textes en français de la formation de Montluçon demeurent basique, les différents aspects instrumentaux n'en sont que plus intéressants, notamment lorsque le quatuor s'aventure dans sur des chemins plus expérimentaux que Radiohead n'aurait pas renié. La réaction du public est malgré tout mitigée et les applaudissements semblent quelque peu retenus... la raison ? Tous, ou presque, attendent le morceau phare du groupe, Partons Vite, pourtant d'un intérêt artistique et scénique très limité. Peu importe, c'est bien cette chanson qui aura sans doute marqué au final l'esprit des festivaliers.

C'est sous une pluie dense et persistante que la journée se poursuit, deux choix s'offrant à cet instant au public : s'installer face à la scène principale et suivre les mélodies d'Ayo ou s'entasser à l'abri des précipitations pour découvrir Oxmo Puccino & the Jazzbastards. La curiosité nous pousse à tester successivement ces deux solutions. Loin des clichés vulgaires que le rap peut véhiculer aux yeux de beaucoup, Oxmo Puccino, son Lipopette Bar et ses récits posés sur des ambiances jazz charment même les plus récalcitrants tandis qu'Ayo se révèle incapable, en dépit de qualité vocales évidentes, de transposer ses compositions face à une foule importante tout en faisant naître un sentiment d'ennui inébranlable. Le premier choix était visiblement le bon.

Heureusement pour nous, Mass Hysteria et leur metal industriel prennent le relais afin de réveiller nos instincts les plus primitif. Après cinq albums et dix années de carrière, l'attente est grande et la déception le sera tout autant quelques minutes tard. Ca joue fort et vite, ça provoque et déclenche de nombreux pogos et slams, mais force est de constater que les cinq musiciens ont mal vieilli. Au chant, Mouss peine à débiter ses mots et se faire entendre tandis que ses camarades n'ont visiblement plus la même énergie qu'à une autre époque. Une fuite anticipée vers les Magic Numbers, opposés à l'irritant Yannick Noah, s'impose comme une évidence.

Les quatre anglais sont rapidement propulsés au rang de rayon de soleil du jour. Face à la grisaille, le groupe enchaîne ses compositions pop acidulées jusqu'à faire naître de larges sourires sur les visages d'une assemblée malgré tout peu fournie. Pour cette première prestation dans le cadre d'un festival français, le très prolifique Romeo Stodart insiste longuement sur le plaisir pris par tous à participer au bon déroulement du festival. En ouverture du set, This Is A Song et Take A Chance s'avèrent tout à fait convaincants avant que quelques inédits tirés d'un EP attendu le mois prochain et des classiques de la trempe de Forever Lost et I See You, You See Me ne pointent le bout de leur nez. Le public apprécie et accorde durant une petite heure un accueil chaleureux à un groupe qui ne l'est pas moins.

Le contraste avec la prestation de Trust est édifiant. Près de trente ans après la sortie de leur premier album, Bernie Bonvoisin et sa troupe n'ont rien perdu de leur hargne, poussant la foule à se dépasser à tout instant et donner tout autant qu'elle reçoit de la part de ces vétérans. La légende est en marche, les décibels tout autant, et si beaucoup n'étaient sans doute pas encore né lors des débuts de la formation, rien ne les empêche désormais de trouver en ce retour réussi une occasion inespérée de se défouler une dernière fois. Après plus d'une heure de concert, le rappel est inévitable, et c'est bel et bien le mythique Antisocial repris en choeur par tous qui viendra achever cette prestation emplie de sueur et d'électricité.

Le temps de la clôture du festival est alors venu, et c'est une Diam's sortie de sa retraite pour son unique concert de l'été qui se voit chargée de cette mission divine. Tandis que les fidèles supportent leur héroïne avec ferveur, c'est avec un regard curieux que certains patientent l'espace de quelques titres avant de regagner leurs pénates dans le froid. Avec, en tête, un commandement à ne jamais oublier : « Protégez-vous ! ».
artistes
    Yannick Noah
    Diam's
    Ayo
    Grand Corps Malade
    Abd Al Malik
    Trust
    Mass Hysteria
    The Skatalites
    Gentleman and the far east band
    The Magic Numbers
    Adrienne Pauly
    Kaolin
    Karpatt
    Oxmo Puccino & the Jazzbastards
    Les Blérots de R.A.V.E.L.