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Vieilles Charrues

Carhaix, du 16 au 19 juillet 2015

Live-report rédigé par Clémentine Barraban le 27 août 2015

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La nuit a amené avec elle de gros nuages gris qu’elle a laissés derrière elle au matin, déversant des trombes d’eau sur les toiles de tentes.
Le baromètre sérieusement en déclin et l’heure du goûter approchant, les stands de crêpes bretonnes, de tartiflette ou de patates au lard sont pris d’assaut. Les festivaliers n’ont qu’a tendre le bras : un tout nouveau système de paiement en phase test dans les gros festival est mis en place, permettant de totalement dématérialiser les transactions au moyen d’une puce électronique portée au poignet. Pratique le bracelet magique !

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Affrontant la pluie diluvienne, une jeune fille monte sur la scène Kerouac, ouvrant des yeux hallucinés sur cette foule qui l’accueille aussi chaleureusement. Venue de Norvège, Aurora n’a que dix-huit ans – mais en paraît douze ! - et semble venir tout droit des pages d’un conte de fées. Le visage de cire entouré d’un carré blond, et vêtue d’une robe de poupée, l’innocence incarnée déploie une voix claire, pleine de nuances, et une gestuelle envoutante, sur un fond de percutions et basses électro-pop. Un merveilleux voyage qui éclipse la grisaille.

Dans un conte de fées, George Ezra, lui, tiendrait, sans l’ombre d’un doute, le rôle du prince charmant. Fort de son brillant premier album Wanted On Voyage, le jeune Anglais à la gueule d’ange possède la voix d’un vieux folk-singer et plus d’un tour d’habilité dans ses mélodies qu’il puise aux sources du folk et du blues. De Cassy'O à Budapest en passant par Barcelona, il embarque la scène Glenmor dans un road trip aux sons de sa guitare, bourré de charme et de talent insolent.

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Cadeau sur Kérouac ! Le batteur nigérian de génie Tony Allen a fait venir des invités de prestige pour une prestation unique en France. Après une introduction aux percutions afrobeat implacables et dépaysantes, Damon Albarn, leader aussi charismatique qu’hyperactif des groupes Blur et Gorillaz, fait irruption sur scène. Trois morceaux – dont The Bunting Song, issu de The Good, The Bad and The Queen – où sa voix se pose, limpide, sur les rythmes et mixages modernes de Tony, puis il file... à l’anglaise! Direction l’Espagne où le festival Benicassim l’attend pour jouer avec Blur le soir même. Le rappeur franco-malien, Oxmo Puccino, prend le relais. Sa voix profonde sert de lien, unissant l’assemblée autour de ses textes forts à empoigner les tripes, comme une étreinte fraternelle.

Calogero n’aura pas conservé longtemps son image de chanteur de chansons françaises jouant en acoustique des textes tranquilles et posés. Quand il enfourche sa basse et monte sur les planches, la bête de scène fait surface. Il insuffle une énergie rock exaltante à chaque mot qui compose ses grands succès, comme Face à la Mer, En Apesanteur ou Yalla. Proche de son public (majoritairement féminin pour les premières rangées) il s’amuse à exploiter tous les moments de communion possible, le faisant chanter, sauter ou lever le point de contestation suivant le sentiment recherché. Les pieds sur terre, il sait toutefois prendre de la hauteur. Perché du haut de son piano sur estrade, il peint le portrait sensible de ses émotions avec le poignant Si Seulement Je Pouvais Lui Manquer. Les feux d’artifices éclatent finalement sur la plaine, conquise par de tant de plaisir partagé.

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Quand The Prodigy montent sur scène, ça n’est pas vraiment le bal des princesses. De retour avec un nouvel opus, The Day Is My Enemy, et des hymnes de raves 90’s à n’en plus finir, les monuments de l’électro britannique, incendiaires, saturent méchamment Glenmor de lumières stroboscopiques et de gros décibels. Sons mal calibrés, micro du chanteur MC Maxim Reality presque inaudible, quelque chose cloche car l’étincelle peine à mettre le feu aux poudres. Mais pas pour longtemps ! Voodoo People, Invaders Must Die et Smack My Bitch Up arrivent comme des bombes et les sorciers punk à l’énergie débridée poussent leur son « big-beat », et le public avec, vers tous les extrêmes audio, visuel et physique.

Sur Grall, le jeune DJ Madeon illumine la nuit de ses mixes adroits et enivrants, berceuses atypiques couronnant une journée bien remplie.
artistes
    The Prodigy
    Calogero
    Tony Allen Review
    George Ezra
    Caribbean Dandee
    Madeon
    The Strypes
    The Shoes
    SBTRKT
    Fritz Kalkbrenner
    Isaac Delusion
    Thylacine
    Bigflo & Oli
    Aurora
    Lindigo
    Pevarlamm
    Forabandit
    Fest Noz
    Boogers Ghetto Blaster