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Le Rock Dans Tous Ses Etats

Evreux, - 7 juillet 2007

Live-report rédigé par Jean-Christophe Gé le 1er août 2007

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samedi 7
Deuxième jour de Rock dans Tous ces Etats et le temps se confirme au beau fixe, ce qui n'était pas pourtant joué d'avance dans ce début d'été pourri.

Cette fois-ci j'arrive bien à l'heure, mais était-ce vraiment bien nécessaire pour Mademoille K ? Beaucoup de buzz sur la demoiselle, mais c'est pour moi une version pas si classieuse d'AS Dragon ou de -M- pour jeunes filles énervées. Probablement mon côté vieux mec, mais je suis resté complètement à côté. Après ce faux départ, la programmation de l'après midi est absolument parfaite pour écouter de la musique calme et mélodique assis dans l'herbe. J'assiste d'abord avec une trentaine de personnes à l'arrivée de Midlake sur scène. Le groupe attend en embuscade les dernières notes de Mademoiselle K et commence son set alors que le public arrive à peine. Cela donne un air d'entrée dans une église à cette foule qui arrive sur un son pacifiste. La musique des protégés de Robin Guthrie, ex Cocteau twins, me fait penser à du Keane à cinq, ou tout simplement du Coldplay. Malgré la présence d'une batterie, de guitares et de pas mal de décibels, leur musique est très calme. Passé l'abscence de surprise, elle s'avère même très agréable.

Retour sur la scène de la papamobile pour revoir Aña déjà bien apprécié la veille, en attendant que Peter Van Poehl ne monte sur scène. Beaucoup de cuivres pour le suédois et aussi de jolies chansons et de belles choristes, c'est absolument parfait pour ce bel après midi en plein air. Encore une escale sur la papmoibile régionale pour voir Nina bobsing. C'est du rock sautillant, mais non festif, avec cinq garçons et le chaperon rouge. Je zappe délibérement Jehro, puis prend la direction Cake qui reservent des cuivres là ou Peter von Poehl les avaient laissés. L'ambiance y est très différente, plus country mais toujours très bonne. Les Cake ont l'air un peu désabusés et n'arrêtent pas de faire des remarques sur les téléchargements illégaux et le fait que le public ne connaisse probablement pas ses disques. Le groupe est injuste car ils reçoivent un très bon accueil.

Un détour très rapide sur la scène de la papamobile pour me rendre compte que Draft joue un rock trop heavy pour moi... c'est encore le plein après-midi et je préfère des ambiances plus cool. Sharko que je voyais pour la première fois feront l'affaire. Leur rock matûre fait penser à des classiques : Police, Flaming lips, ou même Arno, l'accent belge probablement. Ils ne sont que trois mais leur set est tendu et riche. Petite caractéristique qui les rend particulièrement accrocheurs, notamment en festival : leurs chansons sont courtes et variées.

Après tous ces bons moments musicaux, une petite décente qui commence par la prestation de Clap Your Hands Say Yeah! qui me forgera enfin un opinion définitive sur le groupe : des bonnes chansons mais trop de buzz pour pas grand-chose. Leur musique est charmante mais pas si originale et pas assez puissante. Your Happy End ne me séduira pas davantage, et Gomm me décevra franchement. Je les préférais en groupe sympa de première partie (Blonde Redhaed, Placebo). Là ils surjouent carrément et nous refont le coup de la reprise croisée Black Sabbath/Blondie vue trois ans auparavant à Bourges. Ca manque un peu de spontanéité.

Reculer pour mieux sauter... après ce petit passage à vide, le point d'orgue personnel du festival : le concert de Charles de Goal. C'est un groupe français qui officiait au début des années 80, proposant une chanson française entre punk et Kraftwerk. Je trouve d'abord le public étonnament jeune, voire même pour beaucoup, plus jeune que les chansons du groupe dont les albums sont sortis entre 1980 et 1985. En fait une partie attend Pop Levi qui a annulé. De 15 à 55 ans, l'ambiance prend bien et le groupe donne un set très dansant, un début de pogo, avec tous ses classiques electro rock tendance ultra cold et dépouillé. Le groupe se paie même un rappel et un trait d'humour : "nous sommes dans tous nos états". Après avoir été contraint de choisir entre eux et Franck Black et je ne suis pas mécontent de mon choix. Je vois la fin du concert de l'ex-leader des Pixies, il a l'air bien dedans, mais je ne suis pas aussi fan de sa carrière solo. Le son, très brouillon, n'aide pas à rentrer dedans. Cette bouillie sonore est un demi-effet de style, il y a deux séries de trois amplis vox bien allignés sur la scène, et un effet scène A avec un son dégueux pendant tout le festival. Frank est dans son trip, il fait des cochonneries à la batterie, mais c'est finalement assez ennuyeux.

Retour à des choses plus jolies et plus sereines avec Peter, John & Bjorn sur la scène papamobile qui, avec ses guilandes de nuit, donne toujours une impression d'être sur une autre planète, ce qui sied bien au trio suédois et sa pop élégante. Pour moi le festival se cloturera avec le set de Kaiser Chiefs. Très en forme et jouant avec le public. Ricky a découvert de nouvelles phrases en français qu'il répète comme un gamin auquel on aurait appris un nouveau juron "fermez la porte / ouvrez la porte". C'est drôle, c'est rock, c'est eux.

Je zappe AaRon que j'aurais bien voulu voir, mais je dois reprendre la route. Le Rock dans tout ses Etats en était à sa 24ème édition, mais c'est la première fois que j'y allais. J'y ai découvert un super festival, avec une bonne ambiance et une organisation irréprochable qui permet de passer facilement et tranquillement d'une scène à l'autre pour voir un maximum de groupe. A l'année prochaine...
artistes
    Mademoiselle K
    Midlake
    Peter von poehl
    Jehro
    Cake
    Sharko
    Clap your hand
    GOMM
    Charles de Goal
    Franck Black
    Menomena
    Peter Bjorn
    Kaiser Chiefs
    aAron