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Download Festival

Paris, du 10 au 12 juin 2016

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 23 juin 2016

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En ce samedi après-midi, les anglais de The Struts enchantent la petite scène du Download Festival.

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Les anglais, originaires de Derby, ont déjà connu leur heure de gloire il y a deux ans en ouvrant pour les Rolling Stones. Rien d'étonnant à cela lorsque l'on voit que leur chanteur rappelle étrangement un jeune Jagger, mimiques comprises. The Struts délivrent un glam-rock efficace, certes plus proche du glam un peu vulgaire de Slade que de celui plus sophistiqué de Bowie et Bolan, mais si Slade n'ont peut-être pas eu cette subtilité, ils n'en étaient pas moins un fabuleux groupe. The Struts se révèlent comme leurs meilleurs héritiers. Ils possèdent de bonnes compos et s'avèrent être le parfait groupe de scène. Bonnes guitares, bonnes attitudes. Du vrai et bon rock'n'roll et un chanteur qui sait comment se mettre un public dans la poche.

Rien à voir avec les japonaises de Babymetal qui suivent sur la grande scène. Le concept pourrait paraitre drôle et être un vrai fantasme pour geek avide de mangas avec ces filles en tenue d'écolières japonaises. Mais la musique de Baby Metal est juste inécoutable. Du mauvais metal, lourdingue et pénible dès les premières secondes. Et vu que le concert dure une heure, cela devient vite insupportable.

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J'attends beaucoup de la prestation des écossais de Twin Atlantic sur la petite scène. Les garçons, originaires de Glasgow, versent dans le rock alternatif et ont sorti un certain nombre de morceaux intéressants. Malheureusement, sur scène, la sauce ne prend pas. Twin Atlantic délivrent un rock assez quelconque. Ils n'ont de plus pas vraiment l'air concernés et on se lasse très vite de leur set. Une vraie déception.

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Tout le contraire de Biffy Clyro qui, sur la grande scène, délivrent un set en tout point parfait. Le groupe écossais a déjà plus de vingt ans de carrière derrière lui et mérite amplement le succès qui lui est arrivé tardivement, à la sortie de Puzzle en 2007 qui avait à l'époque été certifié disque de platine et leur avait permis de tourner avec Muse, Linkin Park ou Queens Of The Stone Age.
Sur scène, Simon Neil et les jumeaux James et Ben Johnston délivrent un rock complexe, torturé et mental. Biffy Clyro ne jouent pas que sur la puissance, leurs compositions sont au contraire extrêmement travaillées. Le groupe n' est pas présomptueux lorsqu'il dit que leur album à venir (il sortira en juillet prochain) est leur meilleur à ce jour. Il aura fallu trois ans pour donner un successeur à Opposites mais vu les titres du disque à venir dont le groupe délivre des extraits ce soir, l'attente n'aura pas été vaine.
Simon Neil est un showman hors-pair. Sa présence scénique est phénoménale. Il a, et ce dès qu'il monte sur scène, la vraie aura d'une rock-star. Leur succès est plus que mérité. Biffy Clyro est un trio qui joue dans des stades mais avec une musique qui est presque à l'opposé de celle des groupes de stade. Il est d'ailleurs ahurissant qu'une formation qui compose une musique aussi élaborée que la leur puisse recevoir un tel succès. Tant mieux pour la musique.

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Treize longues années se sont écoulées depuis la dernière prestation de Jane's Addiction à Paris. Ce concert au moment de leur reformation avait été une réussite, ce qui est rare lorsque les groupes se reforment, source le plus souvent de grandes déceptions. Je n'oublie pas que mon meilleur souvenir de concert était une affiche mêlant Jane's Addiction, Social Distortion et X à Los Angeles en 1987.
Malheureusement, de Los Angeles 1987, on en est loin, très loin ce soir là. Le groupe délivre une prestation piteuse due en très grande partie au son qui est une véritable bouillie sonore. Après chaque morceau, Dave Navarro et Perry Farrell vont tour à tour hurler sur les techniciens mais rien n'y fait, le son reste tout au long du concert aussi médiocre que ne l'est la pelouse du Stade Vélodrome.
A qui la faute ? Aux techniciens du festival ? Mais dans ce cas pourquoi sur trois jours seuls Jane's Addiction auront eu ce son si médiocre ? Aux ingés son du groupe ? Cela parait étrange car en général, un groupe gère son son avant de monter sur scène. En tout cas, la voix de Farrell est à peine perceptible et la guitare de Navarro sort une sorte de gloubi boulga musical infâme.
Been Caught Stealing, le tube de 1991, est méconnaissable et expédié à la va vite. On reprend espoir avec The Ocean, superbe titre magnifiquement joué et avec enfin un son à la hauteur. L'espoir est malheureusement de courte durée car le groupe ne joue qu'un autre morceau ensuite puis... s'en va. Quarante minutes de concert au lieu d'une heure prévue, un son inaudible... Ce n'est pas avec le pauvre spectacle de strip teaseuses de Vegas que le groupe aura masqué ce ratage total. La très grosse déception du Festival.

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Korn montrent ensuite sur la grande scène pourquoi ils sont avec Deftones, les maîtres du nu-metal. Le groupe délivre tous ses classiques : Right Now en ouverture puis Here To Stay, Somebody Someone, Falling Away from Me... Le son est excellent et le groupe semble au meilleur de sa forme.
Blind, Twist ou Did My Time sont exécutés à la perfection. Je suis d'autant plus impressionné que j'avoue ne pas être un grand fan de Korn. Non pas que je trouve leur musique mauvaise, simplement que j'ai décroché il y a déjà longtemps. Il n'empêche, Korn est un formidable groupe de scène, digne de sa réputation et leur succès planétaire est amplement mérité. En atteste cette excellente reprise de Another Brick In The Wall de Pink Floyd, repris en chœur par un public en liesse.

Au final, cette journée aura été surprenante avec les groupes que l'on attendait pas qui auront été excellents et ceux que l'on attendait, mauvais. Et une confirmation : Biffy Clyro. On attend leur nouvel album avec une impatience non feinte.
artistes
    Korn

    Biffy Clyro

    Babymetal

    Saxon

    Apocalyptica

    Jane's Addiction

    Amon Amarth

    One OK Rock

    Mass Hysteria

    Twin Atlantic

    The Struts

    The Inspector Cluzo

    Arcane Roots

    Shinedown
photos du festival