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Download Festival

Paris, du 10 au 12 juin 2016

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 23 juin 2016

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En cette dernière journée de festival, je rate malheureusement les prestations de The Shrine et Strange Bones. J'aurais aimé voir ces deux groupes car j'apprécie le son des premiers, entre Black Flag, Black Sabbath et Queens Of The Stone Age et aime le punk rock des seconds. Malheureusement The Shrine ont joué vraiment très tôt et lorsque j'arrive pour Strange Bones, leur set aurait seulement dû être entamé et non terminé... alors qu'il n'y a déjà plus personne sur scène.

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J'écoute d'une oreille distraite les américains de Trivium. Le groupe délivre un metal classique, je dirais même trop scolaire pour que l'on y prête une attention soutenue. Tout cela est bien fait, avec application mais à vrai dire, on accroche pas vraiment.

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Légendaires, les finlandais de Children of Bodom le sont devenus en créant un genre que l'on aurait eu du mal à imaginer : le death metal symphonique. Deux genres à priori inconciliables mais dont Children of Bodom sont devenus les maîtres incontestés Que le groupe soit devenu incontournable n'est que justice. Children Of Bodom puisent ce soir l'essentiel de leurs morceaux dans leurs premiers albums : Hatebreeder (Silent Night, Bodom Night, Downfall) et Follow The Reaper (Follow The Reaper, Hate Me, Children Of Decadence).

Juste après leur set, les cieux se déchainent et des trombes d'eau se déversent sur l'Hippodrome de Longchamp. En quelques minutes, les lieux deviennent un immense marécage. On nage dans la boue et le lieu devient un gigantesque Woodstock. La quasi totalité du public se réfugie sur la petite scène bien trop exiguë pour accueillir tout ce monde. J'assiste de là à la performance des suédois de Sabaton. J'ai du mal à comprendre comment ce groupe draine autant de fans de par le monde avec un métal archi lourdaud et très pénible. Difficile de s'intéresser de quelque façon que ce soit à ce groupe. Les anglais de Skindred enchantent ensuite la petite scène. Il continue de pleuvoir dru mais grâce à la musique du groupe, le soleil revient, au moins dans les cœurs. Le groupe joue un mélange on ne peut plus original de ragga et de metal. Ils se posent clairement en dignes héritiers de Rage Against The Machine. Et comme avec ces derniers, le message est aussi politique. Le charisme de leur chanteur est incontestable et la foule se laisse emporter par le tourbillon Skindred. Le DJ du groupe balance les classiques hard-rock de AC/DC et Black Sabbath qui soulève l'enthousiasme de la foule. L'Angleterre est vraiment le pays où le multiculturalisme amène aux hybrides musicaux les plus osés et souvent, comme pour Skindred, les plus réussis.
Le chant souvent ragga mélangé aux guitares metal donnent une puissance phénoménale au groupe. L'enthousiasme qu'il génère auprès des spectateurs est on ne peut plus justifié. Le public des musiques extrêmes est l'un des plus exigeants qui soit et le fait que Skindred aient remporté la palme de l'un des groupes les plus acclamés de tout le festival montre à quel point ils ont su placer la barre très haute.

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Le concert de Volbeat qui suit sur la grande scène est lui aussi excellent. Le chanteur-guitariste de ce groupe, Michael Poulsen, a été bercé dans son enfance plus par Johnny Cash qu'écoutait son père que par le metal. Cela s'entend et le groupe reprend ce soir le Ring Of Fire de ce dernier. Les noms des morceaux font d'ailleurs davantage penser à la country qu'au metal : The Devil's Bleedind Crown, The Lonesome Rider, 16 dollars ou Doc Holliday. De bons titres pour de possibles musiques de western. Lorsque les morceaux ne versent pas dans la country mais dans le metal plus classique, ils s'avèrent un peu moins convaincants mais tout de même de très bonne facture. Il est vraiment dommage pour eux qu'ils n'aient pas joué dans de meilleures conditions avec cette pluie incessante se déversant sur l'Hippodrome.

Dave Mustaine de Megadeth est une légende vivante et il démontre ce soir pourquoi ce titre n'est pas usurpé. Megadeth sont certes très connus et appréciés des amateurs de metal mais ils auraient mérité un succès encore plus considérable, à l'instar de Metallica. Le groupe ouvre le concert par un vieux morceau, Prince Of Darkness (1999) et on entre d'emblée dans l'univers de Mustaine. Si celui-ci et sa bande jouent ces classiques que sont devenus Hangar 18 ou Symphony Of Destruction, ils montrent que Dystopia, leur dernier album en date, est à la hauteur de leur glorieux passé avec des morceaux comme The Threat Is Real ou Post American World. Peace Sells, tiré du deuxième album du groupe (1986), termine magnifiquement ce set. Merci à Mustaine pour ce concert qui aura été du grand art.

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Rammstein concluent ces trois jours de festival, évidemment sur la grande scène. Le concert est à l'image de ce que l'on attend d'eux : énorme. On peut ne pas aimer Rammstein mais il est difficile de nier que sur scène, ils sont un must. La musique peut à certains moments être un peu lourdingue mais le show est absolument somptueux : feux d'artifice, fusées personnages dans les airs... C'est du cirque, mais de l'excellent cirque.
Le groupe balance bien sûr tous ses classiques de Ich Will à Du Hast. Le son est parfait et il est difficilement possible de n'être pas impressionné par la puissance qu'ils dégagent. C'est évidemment un spectacle fabuleux mais pas seulement. On est vite emporté par leur univers et ces morceaux qui sonnent magnifiquement bien sur scène. America en rappel enfonce le clou et l'on repart vraiment emballé par cette prestation scénique hors-norme.

Le Download Festival aura tenu toutes ses promesses et les têtes d'affiche leur rang. Il faut souligner l'ouverture d'esprit des organisateurs qui ne se sont pas contentés de programmer uniquement des artistes cantonnés au genre purement metal. En s'ouvrant à d'autres univers musicaux, ils ont rendu ce festival encore plus intéressant et ce fut un bonheur que d'y voir notamment des groupes comme Biffy Clyro ou Skindred.
artistes
    Rammstein

    Volbeat

    Sabaton

    Trivium

    Skillet

    Megadeth

    Rival Sons

    Children Of Bodom

    Lofofora

    Skindred

    Last Train

    New Year's Day

    Strange Bones

    The Shrine
photos du festival