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Festival FNAC Live

Paris, du 20 au 23 juillet 2016

Live-report rédigé par Cassandre Gouillaud le 25 juillet 2016

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Le soleil est au beau fixe, le parvis de l'Hôtel de Ville n'est plus accessible dès le début de soirée pendant tout le week-end, et de la musique résonne par-delà les quais de la Seine pendant quatre jours. Nous sommes bien au milieu du mois de juillet, et c'est le weekend du Festival FNAC Live, lequel revient pour une sixième édition au cœur de la capitale française.

L'édition de cette année est particulière, et démarre quelques heures seulement après l'annulation de quelques uns des plus grands rassemblements parisiens en plein air de l'été. Le festival de cinéma en plein air de la Villette comme le Quai 54 ont fait les frais d'une sécurisation renforcée. Pourtant, et heureusement, ce n'est pas cette atmosphère anxiogène qui a fait reculer le public du Fnac Live.

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Le festival commence pour nous avec le set du groupe israélien Lola Marsh, formé autour de Yael Shoshana Cohen et Gil Landau. Avec seulement un EP sous le bras, ils nous offrent une démonstration de pop estivale teintée de folk, et, maintenant qu'on peut le dire, d'emblée l'un des meilleurs sets du festival. Des incontournables You're Mine, reprise en choeur par la foule, à She's A Rainbow, les nappes de synthés rencontrent la guitare acoustique pour un mariage des plus charmants. La voix légèrement éraillée de Yael, qu'elle pose avec justesse à la manière d'une Lana Del Rey sur des chansons d'amour, n'est pas non plus étrangère au charme de cette formation.

Pendant que Vincent Delerm fait chanter en choeur l'Hôtel de Ville un peu plus loin dans le Salon, ce sont les français de Feu! Chatterton qui prennent ensuite possession de la scène du Parvis.

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Comme le rappelle le chanteur, Arthur, ils se sentent un peu chez eux ici ce soir. Ces parisiens qui se sont rencontrés sur les bancs des prestigieuses institutions du quartier latin connaissaient le FNAC Live du côté spectateur, ils le redécouvrent maintenant de l'autre côté des barrières. En face d'eux, d'autres franciliens qui se sont déplacés en nombre pour observer le set des petits prodiges, auxquels l'on a prêté des similitudes aux plus grands noms de la chanson française. Et pourtant, le doute perdure. À vouloir richement manier la langue de Baudelaire, n'est-il pas possible que les Feu! Chatterton s'y perdent ? Sans douter du charisme brut du spoken word d'Arthur, le groupe sonne comme une coquille un peu vide. Derrière les expérimentations langagières ne semble rester que peu de matière propice à attirer l'oreille, ce qui laisse le set un peu fragile pour cette fois-ci. En attendant la prochaine rencontre.

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Retour à la pop, tendance acidulée et festive. Jain est la suivante à faire ses armes sur la grande scène. En moins d'un an, l'artiste à l'éternelle robe noire col claudine est devenue une incontournable dont la qualité des live est souvent vantée et appréciée. En réalité, il faut bien préciser que ses sets ne reposent pas sur une matière musicale des plus riches. Jain est seule sur scène, et se contente presque de maîtriser l'art de la boucle lorsqu'elle ne se saisit pas d'une guitare acoustique sur Come. Pour autant, trop rares sont les artistes qui parviennent à insuffler une telle énergie à un live. Jain est partout à la fois, dansant et communiquant sans cesse avec le public, voire dans une bulle géante sur Makeba. Il n'y a, certes, pas d'exploits musicaux ici, mais un live entraînant qui fait danser jusqu'au public présent aux alentours de la zone délimitée. Et c'est bien ce qu'on attend de cette pop.

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Les représentants anglais ne sont pas très présents au sein de la programmation cette année, mais c'est l'un d'entre eux qui se voit confier la tâche de clôturer cette soirée. La formation londonienne Jungle se doit de faire danser tout le parvis, comme a pu le faire Jain avant eux. Mission accomplie ? A moitié. Deux ans après la sortie de leur premier album, et de nombreux passages en France, le set de Jungle reste rigoureusement similaire et présente les mêmes faiblesses. Malgré toute la bonne volonté, il reste impossible de considérer leurs quarante-cinq premières minutes comme autre chose qu'ennuyeuses et insipides. De façon assez problématique, Jungle ne parviennent toujours pas à faire décoller leur set avant leurs deux hymnes de fin, Easy Burnin' et Time. On leur concède cela dit qu'il est difficile, toutes choses considérées, de faire des merveilles avec un album déjà faiblard. Espérons pour eux que leur second disque, sur lequel ils travaillent depuis l'année dernière, leur permettra de redresser la barre.
artistes
    Bon Voyage Organisation
    Lola Marsh
    Vincent Delerm
    Feu! Chatterton
    Jain
    Lily Wood & The Prick
    Jungle
photos du festival