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Rock en Seine

Paris, du 26 au 28 août 2016

Live-report rédigé par Fab le 29 août 2016

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Une fois n'est pas coûtume, c'est sous un soleil de plomb et sans le moindre risque de précipitations au cours des prochains jours que le festival Rock en Seine ouvre les portes de son édition 2016 en ce vendredi 26 août. Canicule oblige, c'est avec un public épars que les premiers concerts du week-end vont se dérouler, sans que les artistes ne baissent les bras pour autant.

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Alors que Bombino ouvre les hostilités sur la Grande Scène, Theo Lawrence And The Hearts profitent quant à eux du flux des festivaliers à proximité et d'une large zone ombragée près de la Scène de l'Industrie pour attirer la curiosité du plus grand nombre. Lunettes de soleil vissées sur le nez, les français déversent pendant un peu plus de trente minutes une musique au croisement du blues et de la soul, sans sourciller ni accuser de baisse de régime. Si la foule, sans doute assommée par une température dépassant les 35°C à cet instant de la journée, n'est pas des plus réactives, les têtes n'en dodelinent pas moins tandis que certains choisissent d'apprécier le moment couchés dans l'herbe. Une entame en douceur et une première réussie pour Theo Lawrence And The Hearts.

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Premier groupe à se produire cette année sur la scène Pression Live, The Strumbellas s'avancent précédés d'une certaine réputation outre-Atlantique. En effet, après remporté le JUNO Award du meilleur album avec We Still Move On Dance Floors, c'est son successeur, Hope, qu'ils sont venus défendre aujourd'hui. Dans la lignée des artistes évoluant sur une base folk et misant sur l'enchevêtrement des voix, avec une musique qui plus est enrichie par la présence d'un violon et une touche de country, la petite troupe s'attire rapidement la sympathie du public local. Les six musiciens n'hésitent pas à communiquer avec la foule entre les titres, plaisantant en anglais mais aussi plus ponctuellement en français, et livrant un concert allant de paire avec l'ambiance estivale.
Ajoutant de plus en plus de rythme au gré des minutes, ils achèveront le concert avec un dernier titre repris avec entrain par le nombreux public venu les voir aujourd'hui. De quoi leur laisser espérer un succès grandissant en Europe, quand bien même leurs compositions manquent assurément de variété et d'une touche de personnalité.

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Une petite heure plus tard, toujours sur la scène Pression Live, c'est une ambiance radicalement différente que l'on découvre pour la venue de Slaves. Après quelques apparitions à Paris ces deux dernières années, le duo survolté constitué de Laurie Vincent à la guitare et Isaac Holman à la batterie et au chant va rapidement faire très forte impression. Leur premier album paru en 2015 n'avait pas rencontré le succès escompté, mais leur réputation scénique va aujourd'hui rapidement être justifiée : si la formule sur laquelle repose leurs compositions est des plus basiques, la débauche d'énergie des deux énergumènes est telle qu'il semble impossible de ne pas se laisser emporter par leurs brûlots punk aussi courts qu'explosifs. Torse nu et en treilli, avec un regard menaçant et des muscles saillants, Isaac Holman ne peut qu'impressionner quiconque l'observe évoluer sur scène alors que son camarade n'est pas moins agité à la guitare. Peu de variations dans les compositions du duo certes, mais une énergie évidente et bon nombre de titres immédiats et simples d'accès à l'image de Where's Your Car Debbie?, Cheer Up London ou du rageur nouveau single Spit It Out. Assurément une des sensations du week-end.

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Sur la Grande Scène, Bastille s'apprêtent à effectuer leur retour en France après deux années d'absence, et alors que leur nouvel album Wild World est attendu pour cette rentrée 2016. Stars au Royaume-Uni, les quatre musiciens ont également vu leur aura grandir en Europe et en France au fil du temps, mais aujourd'hui la sauce ne prend simplement pas. Semblant perdus sur scène en dépit de la bonne volonté et de l'énergie déployée par leur leader Dan Smith, Bastille ne font guère honneur à leur répertoire. Efficaces dans leurs versions studio, les chansons perdent aujourd'hui une grande partie de leur charme, la faute peut-être à un public ne semblant accorder un intérêt qu'à leurs principaux singles, mais aussi à une qualité sonore discutable. Si Things We Lost In The Fire, Fake It ou Flaws leur permettront de sortir la tête de l'eau ponctuellement, l'ennui ne tardera jamais à gagner le plus grand nombre tout au long de leur set. Ce sera au final, comme attendu, du tube Pompeii que viendra leur salut en toute fin de set. Sans doute un peu tard pour sauver une prestation que beaucoup auront déjà oublié quelques minutes plus tard...

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Présenté il y a quelques mois encore comme une star en devenir, Jack Garratt n'est, malheureusement pour lui, pas parvenu à concrétiser les espoirs placés en lui ces derniers mois. Après un concert à la Maroquinerie de Paris, c'est sur la scène Pression Live que le public le retrouve aujourd'hui. Beaucoup semblent en effet lui avoir préféré Damian 'Jr Gong' Marley quelques centaines de mètres plus loin, mais le barbu à casquette anglais ne s'en laisse pas compter. Placé au centre de la scène, sans musicien autre que lui-même, il gère comme à son habitude l'ensemble de ses instruments, des percussions aux claviers en passant par les samples ou même la guitare. Une fois encore, si la technique du jeune homme est impeccable et ne peut qu'impressionner, son répertoire est encore trop inégal, et semble par la même occasion n'être qu'un accessoire pour mettre en avant sa polyvalence. Trop concentré peut-être sur les multiples tâches lui incombant, Jack Garratt peine à convaincre un public plus clairsemé qu'attendu et rend sa prestation un peu froide. Passé un début de concert marqué par les excellents Breathe Life et Weathered, un certain ennui persistera jusqu'aux dernières minutes, en dépit d'une surprenante reprise du thème de la série Le Prince de Bel Air et un Worry rageur en guise de final. Personnage atypique, Jack Garratt n'a peut-être simplement pas encore trouvé la bonne formule pour mettre en valeur sa musique et son univers dans les conditions du live, qui plus est sur une scène de festival.

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Alors que la nuit commence à envelopper les lieux, Two Door Cinema Club viennent présenter pour leur unique date en France de l'été leur troisième album Gameshow à paraître cet automne. Accompagnée par deux musiciens additionnels et une installation visuelle superbe reposant sur plusieurs colonnes diffusant divers motifs, les trois anglais vont se montrer à la hauteur et se rappeler au bon souvenir de ceux les ayant peut-être enterrés un peu trop vite. Le temps d'une petite heure de concert, ces derniers présentent quelques inédits d'ores et déjà adoptés, notamment les récents singles Are We Ready? (Wreck) et Bad Decisions, au milieu d'une sélection des meilleurs titres extraits de leurs deux premiers disques. Très juste une fois encore au chant, Alex Trimble mène d'une main de maître son groupe alors que leurs compositions pop et souvent très accessibles reçoivent un accueil entousiaste. De Something Good Can Work au détonnant I Can Talk, en passant par Next Year, Someday ou encore What You Know, Two Door Cinema Club livrent le temps d'une petite heure l'une des meilleures prestations de la journée, le tout sans laisser de place à un quelconque temps mort. Jubilatoire.

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Dans la foulée de cette démonstration, la suite de la soirée prend des allures dancefloor avec les venues notamment de Breakbot ou Birdy Nam Nam, toujours plébiscités, alors que The Last Shadow Puppets remporteront sans doute aujourd'hui la palme du groupe le plus attendu par une large frange du public, avec un set centré sur leurs deux albums et une poignée de reprises (Jacques Dutronc, David Bowie) pour conclure une première journée somme toute satisfaisante.
artistes
    Bombino
    Caravan Palace
    Bastille
    Two Door Cinema Club
    The Last Shadow Puppets
    Logic
    Anderson .Paak
    Damian Jr. Gong Marley
    Birdy Nam Nam
    Theo Lawrence And The Hearts
    Adrien Soleiman
    The Brian Jonestown Massacre
    Clutch
    Breakbot
    The Strumbellas
    Slaves
    Jack Garratt
    Royal Republic
    Flavien Berger
    Einleit
    Djeuhdjoah & Lieutenant Nicholson
    Rendez-Vous
photos du festival