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Rock en Seine

Paris, du 24 au 26 août 2007

Live-report rédigé par Fab le 25 août 2007

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D'une année à l'autre, rien ne change réellement à Rock en Seine : on se plaint des tarifs, du manque d'identité du festival et du prix de la nourriture, mais quelques groupes programmés nous poussent irrémédiablement à réitérer le pèlerinage entamé douze mois auparavant. En rassemblant durant la journée d'ouverture des groupes du calibre de Mogwai, The Hives ou Arcade Fire, l'organisation a une fois encore réussi son pari...

A l'image de conditions météorologiques très mitigées durant une partie de l'après-midi, les premiers artistes appelés à se produire sur le Domaine de Saint-Cloud sont pour la plupart décevants. Auteurs d'une prestation sans saveur ni charisme, Rock & Roll justifient une fois encore leur place au panthéon des groupes les plus inutiles de la scène rock parisienne avant que Dizzee Rascal n'éprouve toutes les peines du monde à convaincre un public clairsemé et bien peu enclin à s'intéresser aux compositions du rappeur anglais. Quelques minutes plus tard, en dépit d'un talent reconnu depuis bien des années, Dinosaur Jr et leur rock bruitiste et noisy se voient à leur tour desservis par une acoustique déplorable où les instruments construisent une cacophonie assourdissante, lassant au bout d'une poignée de titre les curieux.

Ceux-ci auront sans doute pris la décision de prendre place sur la scène principale en amont de la prestation de Mogwai. Amputé d'une dizaine de minutes suite à quelques problèmes techniques, le set des anglais se révèle carré et sans fausse note, instrumentalement brillant, même si peut-être trop sage dans un premier temps. C'est avec Yes! I Am A Long Way From Home et Friend Of The Night que les écossais débutent et montent lentement en puissance avant d'enchaîner Travel Is Dangerous, I Know You Are but What Am I? ainsi que la très bonne surprise constituée par Hunted By A Freak, mais il faudra au final attendre la triade 2 Rights Make 1 Wrong, We're No Here puis le puissant Glasgow Mega-Snake avant que le volume ne grimpe en flêche et que les oreilles ne commencent à siffler. Court certes, mais totalement jouissif.

Tandis que M.I.A. s'époumonent et tentent de remuer le public de la Scène de la Cascade, Biffy Clyro s'apprêtent à prendre possession des lieux devant un nombre importants de fidèle français mais aussi britanniques. Forts du succès de leur récent Puzzle, les trois écossais proposent durant près de quarante minutes une sélection de titres tous plus relevés les uns que les autres. L'inattendu Bodies In Flight fait l'effet d'un véritable passage en force avant que Who's Gotta Match? et Saturday Superhouse ne satisfassent la frange du public estampillée MTV2 en transe quelques minutes plus tard durant Living Is A Problem Because Everything Dies. Le temps de proposer une touchante version de Machines et de clôturer la soirée avec Glitter And Trauma et le groupe quitte la scène sous des applaudissements nourris et enthousiastes.

Place désormais à l'une des attractions du festival, The Hives. Venus perpétuer la tradition punk suédoise à l'image de formations contemporaines telles que Refused, The (International) Noise Conspiracy ou encore Sounds Like Violence, les cinq musiciens se présentent tour à tour sur scène en costumes noirs et blanc portant les armoiries de la formation. Mené par Pelle Almqvist survolté et champion toutes catégories de l'autocongratulation, le groupe impressionne par l'énergie déployée sur l'ensemble de ses compositions et devrait, avec des titres du calibre de Hate To Say I Told You So, Main Offender ou AKA Idiot, mais aussi des compositions plus récentes telles que Walk Idiot Walk ou Tick Tick Boom, faire beaucoup de bruit durant les prochaines semaines.

Passée la semi-déception que constitue le set sans surprise et peu excitant des 2 Many DJs, c'est vers Arcade Fire que tous les regards se tournent. Durant près de soixante quinze minutes, Win Butler et sa fanfare déjantée justifient leur statut de groupe le plus excitant de la décennie avec les titres du désormais classique Neon Bible (No Cars Go, Intervention, Black Mirror, Ocean Of Noise) tout en accélérant le rythme en fin de soirée avec des compositions débridées de Funeral que sont Neighborhood #1 (Tunnels) ou Wake Up. Une prestation une fois encore éblouissante et d'un niveau qu'aucun autre groupe du jour ne sera parvenu à atteindre. Comme prévu serait-on tenté de dire...
artistes
    Arcade Fire
    Unkle
    2 Many DJs
    Noisettes
    The Hives
    Emilie Simon
    Biffy Clyro
    The Shins
    M.I.A.
    Hey Hey My My
    Mogwai
    Dinosaur Jr
    Rodeo Massacre
    Dizzee Rascal
    Rock & Roll