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Rock en Seine

Paris, du 27 au 28 août 2004

Live-report rédigé par Olivier le 5 septembre 2004

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samedi 28
Un bip-bip retentit et emplit la pièce d'un son strident. Il est midi. Ce réveil est une terrible épreuve. Les premières images qui me viennent à l’esprit sont celles des concerts harassant des Sonic Youth, des White Stripes et des Chemical Brothers de la veille, mes jambes me font encore mal. Les rideaux s'ouvrent sur le spectacle déprimant d'une pluie battante. Comment Paris peut-elle pleurer un jour de Festival Rock en Seine ?! Sans même imaginer renoncer, je me dis que ça va quand même être « relou »...

Dès notre arrivée sur le site, trempés jusqu'aux os, nous nous dirigeons vers la scène de la cascade pour voir Hoggboy. Ils se font attendre. Surprise, le programme est chamboulé. Les Hoggboy ont soi-disant loupé leur avion et passeront en fin de soirée. Le fait est que je ne suis pas fan de Kaolin et qu'il pleut de plus en plus. La décision est prise de se diriger vers un bar en attendant Colour Of Fire.

Colour Of Fire, cela n'a à priori rien d'exceptionnel. En tout cas, leur album ne l'est pas. Sur scène, ça ne casse pas des briques non plus, mais c'est plutôt dynamisant. Le bon matériel des artistes accentue le très bon son de cette scène. Le groupe joue sans prétention (sauf vestimentaire !) et son rock d'acier plutôt bien poli donne la pêche. Le seul regret et que, lorsqu'il n'y a pas beaucoup de monde à un concert, les groupies se font entendre deux fois plus... Il y a des claques qui se perdent.

De retour sur la Grande Scène, Buck 65 a déjà commencé son show. Ce type est en fait assez incroyable. Seul, perdu au milieu de la scène immense, il arrive tout de même à imposer une présence charismatique qui fait que de toute manière, même s'il n'était pas seul, nous ne verrions que lui ! Il donne véritablement l'impression de manier les platines comme personne, alternant sons hip-hop et râlement de guitares électriques. Et lorsque après son dernier titre au refrain retentissant « sexe, cinéma, politique » il quitte la scène, sa platine sous le bras, et est ovationné par un public convaincu. D'ailleurs, ce public m'inquiète fortement. Le nombre de T-Shirt à l'effigie de Muse devient considérable. C'est une invasion. Je soupçonne l'arrivée d'un convoi de camions remplis de fans en train de décharger leur cargaison à l'entrée de la pelouse, à moins qu'ils ne viennent par paquebot, le Seine étant juste à coté...

Radio 4 prend place sur scène. Leur set est inégal mais la qualité est là. Ils sont bien en place et la recette marche. Leur gros titre, Dance To The Underground, fait sensation. Les musiciens sont très bons, mais on a légèrement l'impression d'entendre dix fois la même chanson.

Ensuite, c'est Melissa Auf Der Maur qui fait son entrée à la place des Black Rebel Motorcycle Club, qui eux ont préféré s'ajouter à la liste des absents avec Morrissey et Mike Patton. Ses grandes bottes noires et rouges n'arriveront pas à me convaincre. C'est comme ça, il y a des voix que l'on n'aime pas. C'est pourtant pas trop mal musicalement, même si le groupe s'arrête au beau milieu de Taste You et recommence le titre en prétextant la fatigue du festival de Leeds. C'est pas grave ma petite ! Ce n'est pas que l'on s'ennuie, mais en route pour la scène cascade pour rejoindre Archive.

Mais quelle idée de mettre ce groupe sur la petite scène ! Leur envergure en France leur permettait largement d'être sur la grande ! De plus, l'enchevêtrement des programmations et le retard accumulé sur la scène cascade annonce un dilemme pour beaucoup, dans la mesure où le set de Muse commencera avant la fin de celui d'Archive...
Le concert d'Archive et tout simplement énorme. Le groupe tire la quintessence de ses enregistrements studio et leur donne une tout autre dimension sur scène. C'est puissant. Le son est étonnamment lourd et l'on ne peut faire autrement que se laisser envahir par une telle interprétation. Les éclairages participent complètement à l'ambiance rendue par le groupe. Nous tenons là un des plus beaux concerts de ce festival.

Direction la grande scène, il y a un sacré boucan là bas. C'est Muse, enfin presque car le bassiste, un poignet dans le plâtre, s'est fait remplacer par Morgan Micholls, bassiste de The Streets. Le concert ne manque pas de son et de jeux de lumières à ne plus savoir quoi en faire.
La guitare excentrique de Bellamy résonne dans l'espace. Il est fort mais en fait un peu trop. Les fans sont ravis. Torrents de confettis et énormes ballons, accompagnés des violents riffs de Stockholm Syndrom, parachèvent un concert inégal parce que plombé par le manque de chaleur du dernier album. Heureusement, les grands classiques auront tiré la performance vers le haut.

Et Hoggboy dans tout ça ? Et bien ils seront un peu passés incognito sur la scène de la cascade pendant le concert de Muse. Je ne sais pas s'il y avait du monde, mais il parait que c'était sympa. A présent le silence est de retour sur le parc de Saint Cloud...
artistes
    Buck65
    Radio 4
    Hoggboy
    Melissa Auf Der Maur
    Muse
    Nosfell
    Mr Vegas
    Zero 7
    Archive
    Kaolin
    Colour Of Fire