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Solidays

Paris, du 4 au 6 juillet 2008

Live-report rédigé par Anne-Laure le 10 juillet 2008

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Journée phare du festival aujourd’hui puisque c’est ce soir qu’aura lieu le fameux concert en l’honneur des 10 ans de Solidays ! J’arrive sur le site peu avant 17h, de quoi m’installer tranquillement devant la scène Paris afin d’accueillir Beat Assailant. Rappeur américain, Beat Assailant a su s’entourer et condense du son hip-hop avec de fins arrangements jazz, des cuivres, et une choriste danseuse hors pair ! Au total, douze personnes.
La foule est encore assez éparse à cette heure ci, ce qui nous laisse assez de place pour danser et remuer au son des titres I Like Cash, You Better Than Us ou encore l’excellent Hard Twelve (qui pourrait finalement devenir l’hymne du groupe !). Ce rappeur brise les frontières stylistiques en mêlant brillamment ses textes à des rythmes soul, blues, rock ou hip hop avec une classe sans pareil. Un concert de grande qualité pour entamer cette seconde journée de mobilisation.

Ensuite, direction Bagatelle afin d’y retrouver The Subways et leur britpop électrique en diable : à peine arrivé sur scène, le groupe entame un Kalifornia surexcité, le son est saturé et la voix éraillée de Billy Lunn fait naitre presque instantanément plusieurs slams dans la foule. Il faut dire que beaucoup sont venus écouter les Anglais. A plusieurs reprises, l'anglais grimpe sur la structure métallique de la scène, avant de se jeter dans le vide, attisant la fougue du public. La touffe blonde de Charlotte Cooper s’agite dans tous les sens, et je me demande même comment elle parvient à plaquer correctement ses accords de basse ! L’audience appréciera entre autres, Mary et Shake !Shake !, avant de se défouler sur Rock&Roll Queen qui termine ce set avec hargne, pour le plus grand bonheur de ceux qui n’attendaient que celle là. Beaucoup d’énergie et un réel plaisir d’entendre Billy hurler de nouveau !

Changement radical d’atmosphère puisque je file me placer sous le chapiteau du César Circus afin d’y attendre Samarabalouf et son jazz manouche acoustique. Le trio décapant se compose de deux guitares folk, et d’une contrebasse. Ajoutez à cela une maitrise technique bluffante et un sens aiguisé de la mélodie, et vous obtenez un des concerts les plus réussis de cette journée. L’ambiance est à son comble dès les premières mesures de Nababs, et les trois Français rayonnent sur scène. Le swing manouche de Zarbie Pas Touche La Mouche fait applaudir le chapiteau entier, suivie logiquement du rythme festif de Couscous Frite Mescal. Pierrot se permet même un petit solo fort appréciable. Le groupe accueille ensuite un invité-ovni, monté spécialement de Toulouse : Ange B, véritable « human beat box », imitant aussi tout aussi bien le son feutré d’une contrebasse que des percussions en tout genre. Association décalée qui se mêle harmonieusement à l’atmosphère bon-enfant du concert.

En me rendant vers la scène Paris, j’en profite pour faire une courte pause dans l’une des brasseries du festival. Je fais une tentative afin de me rapprocher de la scène sur laquelle Asian Dub Foundation joue déjà, mais je suis rapidement résignée par la difficulté de cette tâche : je m’installe dans l’herbe, non loin des grues du saut à l’élastique. Ainsi, je peux aisément profiter du spectacle de tous ces fous furieux qui sautent dans le vide, sur fond du savant mélange musiques traditionnelles indiennes/orientales et jungle d’Asian Dub. Encore une fois, notre fameux groupe métissé assure une prestation généreuse et énergisante à souhait ! Fortress Europe me rappelle que depuis plus de 10 ans, ce collectif engagé et enragé est de tous les fronts, aussi bien politiquement que musicalement, est que leur présence sur l’Hippodrome de Longchamp aujourd’hui me semble d’une logique implacable.

Petit passage curieux vers le Dôme sous lequel la ravissante Yael Naim vit son conte de fée. Ses chansons, teintées d’anglais, de français ou d’hébreu s’élèvent sous le chapiteau, telles de jolies comptines. Hélas, à peine sa perle New Soul terminée, la belle Israélienne voit une grande partie de la foule se retirer, comme rassasiée du bien de consommation qu’elle attendait avec impatience… Assez déroutant. Tout ce petit monde file en prévision du dernier événement de cette soirée, LE fameux concert des dix ans de Solidays. Et d’ailleurs, je ne tarde pas à les suivre moi aussi...

Le dernier grand rassemblement musical de la soirée débute tout d’abord par un long discours du président de Solidarité Sida afin de remercier tous les bénévoles (3000 !) qui, encore une fois, ont répondu présent et sans qui Solidays ne pourrait avoir lieu. Cette reconnaissance est largement méritée, tant au niveau humain, qu’au niveau de l’investissement qu’a requis le succès de cette édition par rapport au flop commercial de l’année précédente…
Ensuite, place à la musique... ou plutôt place au showbiz ! Devant nos yeux défilent pléthore d’artistes, certains présents sur la programmation du festival, d’autres invités pour l’occasion. Les organisateurs ont eu à cœur de donner un caractère exceptionnel à Solidays cette année.
Ainsi, Asa et Yael Naim (qui sort à peine de son Dôme) ouvrent le bal en nous interprétant avec succès une reprise feutrée de Stand By Me. Entre deux, le talentueux DJ Zebra « meuble » de ses mixes audacieux (brillante idée d’ailleurs). S’en suit un duo La Grande SophieJeanne Cherhal pour une reprise de Jacques Dutronc (Et moi, et moi, et moi ) qui tire un peu en longueur... Débarque ensuite Didier Wampas, pour chanter avec Jeanne Cherhal un titre de Téléphone qui lui va comme un gant :Quelque chose en toi. Heureusement, Renan Luce et Thomas Dutronc parviennent à dé-cristalliser tout cet ensemble un peu trop paillette, grâce à jolie reprise de Brassens : Quatre Vingt Quinze fois Sur Cent (ou tout du moins à faire sourire la gente féminine de ce soir !).
Entre autres, Hocus Pocus et C2C nous font un « huit » mains sur quatre platines, étonnant et détonnant. L’ambiance est bon enfant, et jusqu’à présent, l’ensemble est plutôt sympathique. C’était sans compter l’arrivée inopportune d’un jeune chanteur français déprimé et déprimant, mais surement hautement pistonné : Raphaël... J’entends au loin quelques sifflets s’élever du devant de la scène, mais le petit soldat « révolutionnaire » les ignore et se lance dans une reprise massacrée de (son mentor) Bob Dylan : All Along The Watch Tower... C’est le coup de grâce pour des milliers d’oreilles présentes ce soir.
Heureusement, Louis Bertignac arrive en renfort et vole la vedette (si je puis dire) au petit jeune dans une reprise des Stones, Sympathy for The Devil, rock'n'roll à souhait. Il quitte finalement la scène (ouf !) et laisse Bertignac nous plonger dans nos lointains souvenirs de colos avec un nostalgique Cendrillon de Téléphone.

Le clou de la soirée est marqué par l’arrivée « surprise » de NTM sur scène. Joey Starr et Kool Shen nous interprètent un Qu’est Ce Qu’On Attend? rageur et immédiatement fédérateur. Les rappeurs enchainent ensuite par le titre On Est Encore Là, lourd de sens quant au retour de nos deux énervés en tournée. Une énergie et une fureur qui n’ont pas pris une ride.
Pour le final, tous les artistes rejoignent le devant de la scène, et saluent les festivaliers d’un We Will Rock You à l’unisson. Seuls absents : Joey Starr et Kool Shen. En même temps, tout ce final fait un peu cliché, et j’ai moi même l’impression d’avoir assisté à une immense émission de variété en plein air... Il reste cependant une seconde nuit électro pour les couches-tard du festival, avant les futurs concerts de demain ; Toots and the Maytals, Java,The Gossip ou encore la machine à tubes des Ting Tings !
artistes
    Cali
    Beat Assailant
    Kery James
    The Subways
    Asa
    Fanga
    Hocus Pocus
    Devotchka
    Mc Solaar
    Grand Corps Malade
    Samarabalouf
    Asian Dub Foundation
    Aaron
    Thomas Dutronc
    Yael Naim
    Bumcello
    Concert Des 10 Ans
    -------
    Etienne De Crecy
    Dub Pistols
    Caravan Palace
    Brodinsky
    Missill
    Chinese Man
    Dj Soulist
    Jennifer Cardini
    Don Rimini
    Beat Torrent