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Primavera Sound Festival

Barcelone, du 26 au 28 mai 2005

Live-report rédigé par Pierre le 1er juin 2005

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vendredi 27
Après une nuit réparatrice, me voila en route vers le Forum pour ce deuxième jour de festival. J'ai décidé de ne m'en mettre plein les oreilles en ce vendredi et je suis déjà sur le site a 16h, et peu de gens ont eu la même idée que moi. Je profite de mon avance et du calme relatif pour visiter les quelques stands/disquaires disponibles et faire quelques amplettes. Une seule scène ouvre à 16h, sur laquelle la programmation fait la part belle aux groupes locaux. Je trouve un coin dans l'herbe, un peu sur le côté de la scène et regarde ces jeunes formations jouer devant une audience plus que clairsemée, profitant autant du soleil barcelonais que de la musique se transformant rapidement en musique d'ambiance avec le groupe Minimal. Ces jeunes espagnols jouent une pop atmosphérique assez anodine, pas déplaisante mais complètement banale, avec un chant féminin plutôt accrocheur. The Secret Society, deuxième découverte, bien plus intéressante à mon goût, se compose d'une fille bassiste et d'un guitariste chanteur (et aparement auteur compositeur). Les chansons assez dépouillés, à la guitare accoustique, sont jouées simplement, et parviennent à faire bouger quelques têtes dans l'assistance, ce qui, vu l'heure, est un véritable exploit. Il est 17h30 et c'est au tour de Tarantula de monter sur scène. La musique frôle dangeureusement avec le métal, je ne suis pas encore prêt pour ça, et la vie étant parfois bien faite, c'est le moment qu'ont choisi mes accompagnateurs pour se montrer et notre petit monde se met gentiment en route vers l'Auditorium.

L'incorporation de cette salle au site du festival est une judicieuse idée. Elle permet à des artistes pas forcément adapté au système des gros festival de livrer leur set dans une ambiance feutrée, et très intime. Antony & the Johnsons montent sur scène à 18h15 et la magie opère. L'avantage de cet artiste, c'est qu'on est fixé instantanément sur le rapport qu'on aura avec sa musique. Soit la voix nous insupporte et il vaut mieux s'en aller très vite, soit on l'adore et on passe un moment magnifique. Je suis de la deuxième catégorie, et je me suis donc laissé porter par ces chansons superbes, face à une formation impeccable de sobriété, sous la direction d'un chanteur/pianiste bouleversant d'émotion. Un grand moment. Cependant, festival oblige, pas le temps de divaguer car la grande scène ouvre pour la première fois, et ce sont les Broken Social Scene qui se profilent à l'horizon.

Le collectif est ponctuel et, même si le public n'est pas vraiment au rendez-vous, ne se laisse pas démonter et donne un concert exemplaire, mais largement pénalisé par l'horaire de passage.
Une heure plus tard, c'est le supposé folk de Gravenhurst qui m'attend sous la tente Nasti. Un peu en avance sur son horaire, le jeune homme est déjà sur scène à notre arrivée mais nous sommes bien loin du folk auquel je m'attendais, et la surprise est plutôt bonne. Les quelques écoutes d'albums que j'avais effectué m'avaient laissé un souvenir très agréable, mais néammoins d'une musique assez calme et posée. C'est un concert très electrique auquel nous avons eu droit, Nick Talbot et sa bande s'aventurant plus souvent qu'à leur tour dans des contrées très post-rock, à la limite du noisy, et le faisant magistralement. Un des mes meilleurs concerts de ce festival, assurément.

Il est 21h20 et le public est maintenant présent en masse devant la grande scène pour accueillir ce géant de la musique, Monsieur Iggy Pop et ses Stooges. Fidèle à lui même, et à tout ce que j'avais pu lire et entendre, ce concert fut monumental. Iggy Pop, toute musculature dehors, court, hurle, se contorsionne, danse, fait danser, et marque les esprits. Les chansons jouées sont autant de tubes, et le public, largement mis à contribution par le maitre de cérémonie (envahissement programmé de la scène) en redemande. Iggy Pop est une légende vivante du rock et ses concerts resteront dans les annales. Après plus d'une heure de show, et un deuxième passage de I Wanna Be Your Dog, le public en extase est prié de circuler. Ce sont les Sons & Daughters qui ont ma préférence, et je retourne donc vers la tente Nasti.

A mon grand étonnement, celle-ci est quasi pleine. En fait, c'est Nouvelle Vague qui reprennent leurs classiques, devant une foule conquise. Comme la veille, il y a des succès que je ne m'explique pas... Heureusement, il ne reste plus qu'une chanson et je subis pour la troisième fois en live (et jamais volontairement) le massacre de Love Will Tear Us Apart. La tente se vide enfin et le premier rang s'offre à moi pour la découverte des Sons & Daughters. Je ne sais pas du tout pourquoi, mais j'avais un a priori assez négatif sur ce groupe, sans aucune raison valable certes, mais bien là. Heureusement que cette intuition ne m'a pas empêché de venir assister à ce concert car celui-ci sera vraiment très bon! Je serais bien incapable de citer un seul titre de chanson jouée ce soir là mais je peux vous dire que j'ai adoré le spectacle qui m'a été présenté, et je vais écouter les disques de ce groupe au plus vite. Visiblement, le groupe compte pas mal de fan si j'en crois mon entourage pendant le show, et cette petite heure en leur compagnie restera comme un moment agréable du jour.

Tout enchanté par ma découverte, c'est le coeur léger que je m'en vais vers la grande scène, voir un autre monstre de la programmation : New Order. Leur prestation, loin d'être mauvaise, me laissera un peu sur ma faim, et je ne me l'explique pas vraiment. New Order ont écrit de véritables tubes, il n'y a pas à discuter là dessus, et les entendre était forcément jouissif. Où est le problème alors? Peut-être vient-il d'une assez grande distance installée entre le groupe et le public (ici TRES nombreux), ou d'une attitude un peu froide de Bernard Sumner? Toujours est-il que j'ai pu avoir une version bien plus écoutable de Love Will Tear Us Apart qu'une heure auparavent, et ça, c'est un bon point.

Un choix difficile se présente alors pour les festivaliers... A la carte: la fin du concert de Sophia, le concert à venir de Mercury Rev ou des filles de Erase Errata. Ayant déjà vu les premiers, voyant les seconds dans quelques jours, je fonce vers les troisièmes. Malheureusement, celles ci ont commencé 15 minutes plus tôt (ça encore, c'est pas trop grave), mais finiront 15 minutes plus tard, pour un show expéditif. La frustration est grande quand on a adoré les 15 petites minutes auxquelles on a pu assister. Mon accompagnateur et moi (oui, les autres sont à Mercury Rev) décidons d'aller voir ce que vaut le groupe Psychic Tv, dont nous ne connaissons absolument rien. A notre arrivée, un simple coup d'oeil vers la scène provoque chez nous un fou rire difficilement controlable. Une quiqua(sexa?)génère excentrique, presque torse nu, s'essaie au chant sur un electro rock (il me semble) brouillon. La vision de la chanteuse est de toute façon tellement désagréable qu'il est impossible de se concentrer sur la "musique". Il faut partir, et vite. Nous arriverons malheureusement pour le dernier morceaux de Mercury Rev.

Retour sur la scène de Psychic Tv, où le groupe ne joue plus mais où la chanteuse et son anatomie... "particulière" se sent obligée de venir démonter son matériel. Mais que font les roadies? Il est environ 3h lorsque Glen Johnson et les musiciens de Piano Magic se présentent. Un écran est en place au fond de la scène, et la musique sombre du combo se fait entendre. L'excellente No Closure qui avait ouvert lors du précédent concert que j'avais vu de ce groupe a été remplacée par You Can Hear The Room, morceau ô combien envoutant, merveilleuse introduction au dernier album du groupe, Disafected. Les chansons de ce disques sont d'autant plus belles lorsqu'elles sont récités en live par Glen Johnson, paraissant toujours aussi fragile et tourmenté. Une fois de plus, j'ai été conquis par ce groupe, qui, dans l'ombre, poursuit sa carrière exemplaire.

Il est environ 4h et je n'ai ni le courage ni l'envie d'attendre DJ Krush, je vais (déjà) me coucher.
artistes
    Broken Social Scene
    Iggy & the Stooges
    New Order
    The Human League
    Sole + 12Twelve
    Ron Sexsmith
    American Music Club
    Mercury Rev
    Wiley
    DJ Krush
    SR. Chinarro
    Vetiver
    Micah P. Hinson
    David Thomas
    Kristin Hersh
    Sondre Lerche
    Sophia
    Psychic Tv
    Piano Magic
    Nathan Fake
    Optimo DJ's
    JR.
    Gravenhurst
    Mercromina
    Nouvelle Vague
    Sons & Daughters
    Destroyer
    Erase Errata
    Whitey
    Alter Ego
    Kompakt Sound System
    Minimal
    The Secret Society
    Tarantula
    Solex
    Humbert Humbert
    Ginferno
    Acid House Kings
    Nacho Vegas
    Parker & Lili
    Antony & the Johnsons
    Brigitte Fontaine
    Enrique Morente
    (Wa)TT DJ's
    Emil
    Rahim
    Soft DJ
    DJ Psychocandy
    Riñonera & Mc Puto Payaso