logo SOV

Solidays, Nuit 2

Paris, du 26 au 28 juin 2009

Live-report rédigé par Kris le 29 juin 2009

Bookmark and Share
samedi 27
Après un set efficace et bigarré d’un Beat Assaillant soul, conséquemment plus lent que sur album, la nuit électro commence à battre son plein de l’autre côté du l’hippodrome. On se retrouve alors sous le Dôme pour l’attendu (enfin, pas par nous) DJ Zebra. Quelle infâmie. Sérieusement. D’un populisme accordé au vu des circonstances et du contexte festivalier, Zebra pousse le vice jusqu’au racolage le plus indélicat. Si, encore sa technique est correcte, sa setlist demeure absolument ragoûtante, digne d’une programmation Virgin 17. Charlie et Lulu en seraient jaloux : Smells Like Teen Spirit, L’homme pressé, Wonderwall, Satisfaction, Thriller... Populisme vous a-t-on dit. En fin de compte, Zebra est à l’électro ce que Michael Bay est au cinéma.

On prendra notre mal en patience jusqu’à Buraka Som Sistema, dont le mérite en live fut plus que relaté Outre-Atlantique. Venu du Portugal et d’Angola, ce collectif atypique d’électro technoïque à forte influence dub et de rythmes africains furent une des bonnes surprises de cette nuit. Bien que le live différait souvent bien trop peu de leur excellent album Black Diamond, les ambiances chamaniques et extatiques du Buraka Som Sistema résonnèrent très forts dans l’enceinte désormais concentrée de Solidays.

Puis sur les coups de trois heures arriva la véritable officieuse tête d’affiche. Le Canadien Girl Talk et son sens magique du rythme, de la pop et de la danse. Petit blanc nerdique, grand érudit de la cause pop, Gregg Gillis est un showman nouvelle génération, probablement aussi enthousiaste que son public. Agitateur dont le maître-mot est celui de la fête, il n’aura bien évidemment pas déçu pour ce second passage à Paris de l’année. Débutant doucement sur des mash-ups très hip-hop, et assez laid-back, le set se lancera finalement très rapidement. Balançant sans sourciller du Kelly Clarkson puis du Hot Chip, passant par Lil Wayne et Motörhead, avec un point d’orgue sur un Shout jouissif des Isley Brothers, Girl Talk fait l’amalgame entre public et artiste, coupe les liens établis de la scène. En extrapolant, Girl Talk brouille avec génie les relations historiques entre les différents acteurs de la musique, les rendant à la fois acteurs et récepteurs, se plaçant lui-même comme premier rôle et plus fidèle spectateur.

Sans jambes, sans force, Surkin passera à la trappe. Deuxième journée de Solidays aux promesses remplies pour peu que l’on ait fait les bons choix. Journée à la programmation la plus solide de tout le festival, ce samedi éclectique et sous un soleil de plomb nous laissera les jambes ankylosées, de ces fatigues dont on est satisfaits, de ces fronts suants dont on est fiers.
artistes
    DJ Zebra
    Beardyman
    Buraka Som Sistema
    Autokratz
    Surkin
    Girl Talk