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Eurockéennes, Jour 2

Belfort, du 3 au 5 juillet 2009

Live-report rédigé par Emeline le 8 juillet 2009

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samedi 4
Si les nuages se font un peu menaçants jusqu'à nous donner quelques discrètes gouttes de pluie en début d'après-midi, ils n'auront pas réussi pour autant à rendre le site en un vaste terrain de marche impraticable.

Aux alentours de 16h, les premiers festivaliers (encore sobres à cette heure là) viennent tendre une oreille attentive au folk-rock de Sophie Hunger qui conquit un public grâce à sa reprise de Noir Désir sur Le Vent Nous Portera, dont l'interprétation saugrenue mais sacrément originale laisse un souvenir honorable de sa prestation.
On applaudit chaudement que c'est déjà l'heure de retrouver le hard-rock aiguisé du combo The Answer. Ses guitares stridentes et la voix du chanteur ont beau rappeler AC/DC ou Led Zeppelin par moments, son groove et sa dynamique, un peu en demi-teinte, sont bien moins efficaces que ceux des deux formations historiques pré-citées.

Plus pop, plus enjoué mais pas forcément plus réussi dans l'ensemble, le set de Peter Bjorn & John peine à décoller malgré quelques appels du chanteur sur les chœurs naïfs de Just The Past. En début de soirée, The Asteroids Galaxy Tour donne un peu de légèreté bienvenue au public de la plage avec sa pop-électro dansante et catchy. Animé par une chanteuse kitch, sexy, telle une barbie un peu potiche, le groupe parvient aisément à attirer l'attention jusqu'à ce qu'on se laisse passivement bercer par les rythmes reggae de Groundation.
Alors que l'heure du dîner (qui se résume dans le cadre de tout bon festival à un sandwich bœuf/frites à 5 euros) approche, Tricky investit le chapiteau pour un show sensoriel et cérébral, laissant La Roux déverser son électro-pop à fortes réminiscences eighties sur la scène voisine de la Plage. Marmonneur plutôt que chanteur, l'anglais captive par sa musique trip-hop et son étrange jeu de scène sombre et hypnotique, fait de gestes brusques et nous offre un large panel d'émotions contenues. Toujours est -il que sa présence vingt minutes après la fin supposée de son set en dit long sur le ressenti qu'il a pu avoir de sa prestation.

Nettement moins portée sur le mystère mais bien plus légère et festive, la prestation d'Olivia Ruiz a sans doute séduit le plus largement la foule de cette deuxième journée, dépassant sans doute à l'applaudimètre le rap hype de Kanye West, pourtant bien en forme. Munie d'une sublime robe à volants rouge, la chanteuse joue sur sa polyvalence : aussi bien capable d'être sensuelle et petite fille que rockeuse-punkeuse évadée d'une époque alternative qui ont fait les beaux jours de la Mano Negra, Olivia Ruiz impose par ses chorégraphies, l'investissement qu'elle met à interpréter ses morceaux efficacement soutenus par une section de cuivres.
Seul sur scène avec une simple guitare acoustique mais soutenu par une armada de spectatrices totalement « in love », Peter Doherty cesse ensuite d'être la coqueluche de la rubrique people des médias le temps d'un concert relativement réussi, à encenser dans les pages musique cette fois ci… A l'aise sur sa guitare qu'il manie avec une jolie dextérité, le leader des Babyshambles dit quelques mots en français et tout le monde applaudit, balance son chapeau et tout le monde applaudit... bref, le guitariste jouait devant un public conquis d'avance, encore plus mordu du chanteur lorsque ce dernier entame la reprise de Billie Jean de Michael Jackson, sans prendre trop de risques.

Ne restait plus qu'à Passion Pit de rebrancher ses multiples synthétiseurs pour fournir un set extatique, carré et ultra efficace en fin de soirée à la plage. Entre Animal Collective et MGMT, les américains possèdent un talent hors-normes à transformer leurs chansons en un vaste champ d'expérimentation où synthétiseurs s'entrechoquent avec guitares et basse, le tout étant boosté par une batterie cadencée au poil, rapide, à la force de frappe imparable. A la fois mélodique et hallucinogènes, des morceaux comme I've Got Your Number ou The Reeling témoignent du fort potentiel de ce groupe dont on reparlera sûrement.

Minuit bien passé, il ne reste plus qu'à se dandiner « jusqu'au bout de la night » avec l'électro puissante de Yuksek au Chapiteau pour finir d'en prendre plein les oreilles.
artistes
    Kanye West
    Groundation
    Peter Doherty
    Birdy Nam Nam
    Olivia Ruiz
    Tricky
    Airbourne
    Peter Bjorn & John
    The Asteroids Galaxy Tour
    Sophie Hunger
    Nneka
    Magistrates
    Friendly Fires
    Yuksek
    The Temper Trap
    Kylesa
    Torche
    Monotonix
    Passion Pit
    Amanda Blank
    Asher Sound System
    Schwefelgelb
    Solange La Frange
    Lauter