Suite à une première mise en bouche assez quelconque avec Bukowski, une des nouvelles figures montantes du rock métal Français, nous voici sous le chapiteau pour Kylesa. Après un concert légèrement décevant au Hellfest, les cinq américains livrent cette fois une prestation d’une grande intensité. Porté par une rythmique hallucinante à deux batteries, leur métal est surpuissant et chaque intervention d’un des trois chanteurs donne encore plus d’intensité à l’ensemble. Le chant de Laura Pleasant est vraiment féroce et n’a parfois rien à envier à celui de Candice de Walls Of jericho. Au final, le set nous aura encore paru un peu court, mais aura vraiment permis à la journée de démarrer sous les meilleurs auspices.
Changement radical d’ambiance avec Tunng. Malheureusement pour les six britanniques, le public n’est pas au rendez-vous et c’est devant une centaine de personnes que leur prestation commence. Les premiers titres rappellent Elliot Smith au niveau de la voix du chanteur et des sonorités acoustiques. L’ensemble est vraiment agréable mais ne se prête malheureusement pas à une grande scène en plein après-midi. Il n’est donc pas étrange de voir le public s’installer confortablement sur la pelouse et écouter le concert d’une oreille distante. Devant le peu de réaction, les musiciens semblent résignés et notamment la chanteuse qui adopte une attitude désabusée. Ce manque d’ambiance est triste pour le groupe qui effectue pourtant une prestation plutôt agréable. Leur son est enrichi par divers instruments tous plus originaux les uns que les autres : coquillages, jouets en plastique, bouts de bois, oiseau en plastique...
La même remarque pourrait s’appliquer à Mono, sauf que le groupe a eu la chance de se produire sous le chapiteau. Leur musique très mélodique et expérimentale semble avoir eu raison de la majorité du public qui n’est pas rentré dans leur univers. Pourtant, la prestation des japonais est très professionnelle et le tout est exécuté avec une grande maitrise. Toutes les sonorités sont très aériennes et nous transportent dans un monde de poésie. En effet, les musiciens ne communiquent absolument pas avec leur public et se concentrent sur leurs instruments. Leur univers est vraiment très particulier, mais un concert de Mono est un évènement à voir au moins une fois dans sa vie. Rarement un groupe de post-rock n’a en effet amené autant d’émotion dans sa musique, et au final, ces quanrate-cinq minutes de show se révèlent le meilleur échauffement possible avant Mogwai.
A peine remis de l’expérience Isis, il devient difficile pour nous d’enchainer sur Emiliania Torrinni, qui grâce à sa voix d’une beauté cristalline, a réussi à conquérir son public.
Pas le temps de s’attarder sous le chapiteau, que Mogwai attaque sur la scène 2, à une centaine de mètres seulement. Après une prestation en demi-teinte au Casino de Paris il y a quelques mois, nous avons hâte de savoir comment les écossais s’en sortiront à 22h30 sur une scène relativement grande et devant un public pas forcément acquis à leur cause. Dés les premières notes au clavier de Friend Of The Night, nous sommes rassurés sur la qualité sonore. Le son est en effet tout de suite très prenant et nous transporte directement dans leur univers. Sur ce titre, les envolées électriques prennent une grande dimension et hypnotise les premiers rangs. Comme à son habitude, l’attitude du groupe est assez distante et chaque musicien semble plongé dans son univers, hormis le guitariste Stuart Braithwaite, qui tente par de nombreux regards, de motiver l’assistance. De part sa quasi perfection technique, le groupe ne compte sur rien d’autre que sa musique pour combler ses fans. La set list de ce soir est en parfaitement construite dans ce sens faisant la part belle à ses plus beau titres : Hunted By A Freak, Mogwai Fear Satan, I’m Jim Morrisson I’m Dead...
Pour clôturer ce Furia Sound Festival, nous nous rendons sous le chapiteau, assister à la grande kermesse Suicidal Tendencies. Encore une fois, la prestation punk-harcore des Californiens aura été d’une grande énergie communicative, entrainant de nombreux pogos et slams. En revanche, même si Mike Muir semble toujours aussi en forme, le live de ce soir souffre de la comparaison avec celui du Hellfest. Ce groupe est taillé pour faire bouger des foules entières, et malgré une setlist toujours aussi parfaite, faisant la part belle aux vieux succès, la scène de ce soir semble trop petite pour eux. L’attitude discutable de la sécurité ne les a pas non plus aidé à se rapprocher de leur public, tout comme leur horaire de passage, à un moment ou tout le monde pensait déjà à attraper le dernier RER.