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The Rakes

Interview publiée par Aurel le 17 novembre 2005

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Belle programmation pour cette édition du festival des Inrocks ! Cat Power, The Organ, Test-Icicles se partagent l'affiche à la Cigale. Parmis eux, The Rakes, jeune groupe anglais qui, trois mois à peine après la sortie de leur premier album Capture/Release, est déjà cannonisé par la presse comme "The next big thing". Retour sur les origines de ce succès avec Lasse Petersen (batteur) et Matthew Swinnerton (guitariste).

Pouvez-vous vous présenter et me dire comment le groupe a été crée ?

Lasse : Salut moi c’est Lasse, je suis le batteur.
Matthew: Et moi Matthew, guitariste.
Lasse : On a décidé de monter un groupe avec deux autres mecs, un bassiste et un chanteur. Le bassiste c’est Jamie et le chanteur Alan. On a fondé le groupe en … heu… (Il cherche) 2003, je crois. C’est ça ?
Matthew : Ouais. C’est l’année où on a fait notre tout premier concert. On tournait avec une dizaine de chansons…
Lesse : Un peu moins peut-être. C’était à l’époque ou chacun bossait à l’université ou avait son petit boulot, on s’est rencontré et on a fait notre première répétition. Le courant est très bien passé. C’était notre premier groupe à tous, on a tout de suite voulu écrire des chansons et faire des concerts. Le tout premier s’est passé environ trois mois après ça…
Matthew : Et puis c’est là qu’on eu un manager.
Lesse : Oui mais c’est un ami du groupe. On lui a jamais demandé : « Tu veux être notre manager ? ». C’est lui qui nous a dit de l’appeler si on avait besoin d’un coup de main. Mais au bout d’une semaine c’est lui qui nous a appeler et qui nous a dit : « Ok les mecs c’est moi votre manager ! » (Rires)

Vous avez sorti votre premier album Capture/Release il y a à peine quelques mois et c’est déjà le succès pour vous. Les singles ont bien cartonné par exemple. Comment expliquez-vous ça ?

Lasse : Tu vois pour moi le mot « succès » est un terme assez bidon car il connote beaucoup de choses différentes. Pour nous le succès c’était vraiment…
Matthew : Juste le fait de sortir notre album a été un succès pour nous.
Lasse : Oui. Les singles ont bien marché c’est vrai, mais notre album n’est pas non plus au sommet des charts anglais, il n’y a pas une affluence massive à chaque concert. Pour nous le succès ce sera de continuer à faire de bons concerts, et d’amener le plus de personnes à venir nous voir. Après bon, il y a eu aussi cette explosion de groupes à la mode là…

Vous pensez que toute cette afluence de nouveaux groupes vous a aidé quelque part ?

Matthew : Oui c’est sûr…
Lasse : C’est clair ! Pour moi les choses se sont passées comme ça : Je pense que tout a commencé quand les Strokes ont débarqué il y a quatre ans. Dans la conscience de tout le monde il y a eu un déclic : « Ouais si ces mecs ont monté un groupe, pourquoi pas nous ? ». Tu vois, le fait que cette musique touche les gens à nouveau. Ca a fonctionné comme une poussée dynamique.

En parlant de dynamisme, on a vraiment l’impression, à l’écoute de votre premier album, que tout a été fait dans un état d’urgence et d’énergie. Comment avez-vous enregistré Capture/Release ?

Matthew: En fait on avait déjà enregistré quelques démos au tout début du groupe. Un ami du groupe qui s’occupe du son nous a trouvé un label et on a commencé à enregistrer Retreat. Ca a vraiment emballé tout le monde et c’est à ce moment qu’on a décidé de faire un album. On a enregistré Capture/Release à Londres aux Studios Jacob. Tu vois à quoi ça ressemble ? C’est une espèce de vieille ferme au milieu de nul part. Ca nous a vraiment aidé, on a enregistré l’album en deux semaines à peine.
Lasse : On a fait 9 titres en deux semaines en fait. Mais on ne nous a pas dit par exemple : « Prenez tout le temps que vous voulez », comme le font certains groupes. Mais ça ne nous a pas dérangé, au contraire, car on était tous excités par le projet. Tu sais, il y a souvent beaucoup de pression autour d’un jeune groupe qui enregistre son premier album. Donc on devait faire les choses assez vite, et ça a payé je pense.
Matthew : C’est le mixage qui a pris le plus de temps je crois.

On ressent beaucoup d’influences sur cet album. Y a-t-il des groupes qui ont inspiré The Rakes ?

Lasse : Oui. En fait on a eu différentes approches musicales sur cet album. On a écouté beaucoup de reggae à ce moment par exemple. Certains rythmes sont inspirés de The U-Key, Les mélodies viennent de Midnight Taxi. Les parties de guitares, ça étonne souvent, mais elles sont souvent inspirées par des mélodies chinoises…
Matthew : On a beaucoup écouté Siouxie And The Banshees aussi.
Lasse : Ouais ! Il y a aussi Pulp, The Specials…
Matthew : Mais je ne crois pas qu’il y ait d’influences évidentes ici. Quand on a fait l’album, chacun apportait un truc personnel. On a toujours été spontanés et si ça nous plaisait on disait : « ok, c’est cool on la garde ! ».

Beaucoup de journalistes on fait un rapprochement entre The Rakes et les Libertines, à cause de la proximité de vos noms (A Rake: débauché, libertin). Qu’est ce que vous en pensez ?

Lasse : Non ça n’a rien à voir (rires). « The Rake » en anglais a plusieurs significations : Il y ‘a une expression en anglais « as thin as a rake » (maigre comme un clou) ou un adjectif, rakish, qui veut dire mal coiffé.
Matthew : En fait c’est une blague. On a choisi ce nom en pensant à des groupes comme les Strokes, des mecs un peu clichés, tu vois ? C’est toujours quatre ou cinq mecs vachement maigres et décoiffés. Ca vient de là « the Rakes », mais on a rien contre ces groupes, on les aime bien.

Vous allez partir en tournée avec Franz Ferdinand. Comment ça s’est passé avec eux ? J’ai lu quelque part qu’ils se battaient parce que le guitariste avait volé un pull-over au chanteur et inversement. Ils ont déjà essayé de vous voler vos fringues ?

Lasse et Matthew : Rires
Matthew: Pas encore ! En fait on ne les a pas rencontrés.
Lasse : Jamie (bassiste du groupe) les a déjà rencontrés je crois.
Matthew : La raison pour laquelle on part avec eux c’est qu’on aime leur musique et qu’ils aiment la notre. Ce sont eux qui nous ont demandé d’assurer leur première partie et on a accepté.
Lasse : Mais il faut préciser un truc, eux ils portent des pull-overs…
Matthew: Et nous on porte des cardigans !
Lasse : Voilà. Il y a une différence ! (Rires)

C’est la première fois que vous venez en France ?

Lasse : Oui… heu non… on est venu jouer aux Transmusicales à Rennes. C’est là qu’on s’est fait vraiment connaître en France. C’était vraiment un excellent concert, le premier qu’on ait fait à l’étranger. On est vraiment tous heureux de revenir ! Le public était vraiment excellent à Rennes.

Que pensez vous de la programmation de ce soir ? Vous connaissez tous ces groupes ?

Lasse : On connaît Test-Icicles, on a déjà fait un show avec eux mais je ne connais pas les autres groupes. A part Cat Power ! J’ai acheté un de ses disques et je l’adore ! J’aime ce son très minimaliste.

Vous écoutez quoi d’autre sinon quand vous partez en tournée ?

Matthew: Plein de trucs en fait !
Lasse : Orange Juice
Matthew : Bauhaus et LCD Soundsystem aussi.
Lasse : On écoute aussi beaucoup de musiques de film. On est fan de John Carpenter ! Surtout les musiques de Fog et Halloween !

Ce sera tout, merci et bon concert !

Lasse : Merci beaucoup (en français)